vendredi 30 avril 2010

Toujours plus a l'Ouest : le Nord ! (episode 3)

Mais tout cela ne nous empeche pas de profiter du Litchfield Park, ou l'on decouvre une variete de paysages tropicaux ou semi-tropicaux. Beaucoup de plantes "reliques" du temps ou l'Australie etait une foret vierge, des araignees monstrueuses et une chaleur-lourdeur accablantes nous donnent l'impression de vivre au temps des dinosaures. On decouvre les fourmis vertes magnifiques (en fait, seul le "cul" est vert, le reste est rouge), des chutes d'eau spectaculaires, des termitieres gigantesques, et dont certaines sont orientees Nord Sud pour chauffer le matin, mais pas en plein midi, et on profite le vendredi de la fraicheur des trous d'eau de la riviere, ou la petite cascade produit un jaccuzi naturel des plus apreciables. Le samedi par contre, c'est bonde, et on trouve honteux de voir en plein parc naturel, a midi, dans un lieu ou le senfants (et les grands) se baladent pieds nus, une dizaine de beaufs assis dans les trous d'eau avec leur bouteilles de biere et leur chips. On fait trainer le trajet vers Darwin en s'arretant manger une glace.
C'est l'occasion de rencontrer un autre allume australien qui a quitte Melbourne il y a 4 jours. Le combo cafe-clope-conduite sur 5000km lui tape sur le systeme. Tres sympa, mais a ce stade, c'est presque un junkie. On arrive a Darwin pour y passer notre derniere semaine australienne. Le 5eme hotel backpacker est le bon. Il faut dire qu'on a lu le guide touristique qu'on avait trouve (gratuit) a Sydney, et commence par aller voir l'hotel sense etre peinard qui se revele etre un vrai bordel, et finalement on s'est installe au Chili backpackers, tres tranquille alors que le guide vautait son ambiance festive ! Comme quoi on ne regrette pas de voyager sans guide touristique ! La ville de Darwin est aussi moche qu'on peut s'y attendre sachant qu'elle a ete rasee par les japonais en 1941, puis de nouveau par un cyclone en 1971. Le centre ville est...moderne ! On profite de la voiture pour visiter les parcs naturels attenants a la ville : une jolie balade sur la plage de Casuarina ou l'eau fait tres envie, mais les meduses qui nagent ici peuvent etre mortelles ! Une reserve pres d'une mangrove de la baie d'ou l'on voit les buidings au loin, et ou l'on peut visiter les bunkers de stockage de munitions de la seconde guerre mondiale. Il faut dire que l'assaut de la ville, le deuxieme plus grand massacre allie du Pacifique apres Pearl Harbor, a bel et bien plonge l'Australie dans la guerre, aux cotes des etats-Unis. On apprend beaucoup sur cette histoire meconnue, et par exemple comment une cinquantaien d'australiens ont stoppe l'offensive japonaise sur Port Moresby en Papouasie, qui aurait menace directement le sud australien (meme si loin de l'immense bataille de chars de Koursk, la piste traversant la jungle papouasienne devait etre assez etroite !) On decouvre aussi une recette de gateau, et la technique de pliage du papier en evential comme paliatif a la clim. Hors de la ville, on decouvre le jardin d'orchidees de Jenny : splendide, magique, exhuberant ! De la taille de l'ongle d'un pouce jusqu'a la largeur d'une paume de main, violet, jaune, rouge, orange, blanc, vert, unies, a pois ou degrades, il y a tant de combinaisons merveilleuses !
Redevenus pietons, on s'eloigne beaucoup moins, et on travaille aux blogs : interviews, ecriture, mise en ligne. On profite aussi des jaccuzi de l'hotel, meme si l'ambiance des backpackers est generalement des plus moroses : des jeunes en visa vacance travail s'emmerdent. On s'offe enfin le restau de legende qu'on s'est promi des le debut du sejour : barramundi fish, steak de angourou, saucisse de crocodile : un regal ! On se rend au port pour decouvrir une promesse culinaire de Mister Wonderful. Il nous a decrit un met typique, au nom incomprehensible : une sorte de vers blanc, que l'on avale vivant et qui se trouve dans une sorte de coquillage. C'est sur la jetee, en voyant la vitrine du restau qu'on decouvre qu'il s'agit...des huitres ! On est un peu decus, mais la balade vallait le detour : joli couche de soleil, et l'architecture moderne moche de jour s'eclaire la nuit de jolieslumieres colorees. Le samedi 24 avril au soir, on quitte l'Australie, direction l'ile de Bali, en Indonesie.

Toujours plus a l'Ouest : le Nord ! (episode 2)

A Mataranka, en debut d'apres-midi, on s'offre une chambre de motel. Climatiseur, frigidaire et salle de bain privee, meme si 89 dollars, c'est beaucoup d'argent, on se delecte de notre air frais, fut-il conditionne. On s'allonge sur le lit pour faire la sieste. Et la, c'est le drame : la coupure d'electricite ! Comme la bonne fee semble nous avoir abandonnes, on decide d'aller se baigner aux sources chaudes (31 degres qui rafraichissent quand meme un peu) pour patienter. Eau clair, beau bassin, petite balade ou l'on voit des centaines de "flying fox", une espece de chauve-souris locale "nectarivore" de bien 60cm d'envergure. Cela fait plaisir, mais nous sommes decus de constater que l'electricite n'est pas revenue au motel avec nous. On demande au proprietaire s'il peut nous faire une reduction si l'on doit passer la nuit sans lumiere, sans clim, sans frigo, et sans profiter de notre salle de bain privee qui ne fonctionne pas sans la fee electricite. Non seulement il refuse (pas meme 5$ de discount), mais nous sort un blabla comme quoi on devrait
profiter de la soiree, revenir a la nature, mediter la belle vie d'autrefois...a nous qui campons sauvage depuis 3 semaines !!! Je me dis que ca ne sert a rien de le tuer avant de passer la nuit.
Heureusement, car l'electricite revient deux heures apres, le temps pour nous de faire une belle rencontre assis a notre terrasse. Un monsieur souriant d'une soixantaine d'annees entame la discussion. Il voyage souvent dans la region, n'a pas connu de coupure de courant a Mataranka en 30 ans, et fait de la "big money" dans le souvenir pour touriste. Il nous offre ses derniers gadgets : pin's barramundi (un excelletn poisson local), petit crocodile metallise, certificat de traversee de la Stuart Highway, et nous raconte sa meilleure idee : l'authentique bullshit australien ! On avait vu mi-figue mi-raisin ses petits sachets dans les boutiques d'office du tourisme. Un sachet qui semble rempli de terre, mais qui contient de l'authentique merde de
taureau australien. Souvenir a la con s'il en est, que sa femme et lui empaquetent les samedis soirs. Pas si crade, car la bouse a seche pendant de longs mois avant qu'ils ne la reduisent en pourdre, et quelques milliers de sachets vendus par an pour un benefice net de 1$ l'unite forment un sacre paquetole ! Un sacre gusse qui s'appelle Bryan, mais prefere se presenter par son surnom : Mister Wonderful ! Encore 200km et on visite le parc de Nitmiluk : les splendides gorges de la Katherine river. On y rencontre Magali et Etienne, un couple de lyonnais en lune de miel, avec qui on se baigne au pied d'une superbe cascade. Un trou d'eau qui, contrairement a la riviere, n'est pas infeste de crocodiles. On voit des petites grenouilles merveilleuses, et on profite de la douceur du soir. A peine 3h ensembles, mais l'impression de se connaitre depuis toujours. Encore une belle rencontre !
Malheureusement, on decouvre au centre ville que tout le monde n'est pas aussi sympa.Le cyber cafe, passage oblige pour le blog pro de Magali, est le pire depuis le debut du voyage (oui, on a traverse l'Amerique Latine avant) pour le tarif le plus eleve : 5$ par heure. En 1/2 heure, mon ordinateur a plante 3 fois (il n'y a meme pas d'antivirus) et j'ai juste pu lire mes mails. Quand on va voir la patronne pour demander si c'est normal (pas pour l'engueuler hein) elle rend 2$ (sur 10$ prepayes) sans meme un regard. Ca nous a fait raler, et la un client prend la defense de la patronne en nous injuriant, disant d'eller voir ailleurs. Ca nous a mis dans une colere folle, qu'on espere leur avoir fait comprendre, meme si on regrette de ne pas avoir trouve de crasses decentes a leur faire (par exemple debrancher l'ordi du client). Enfin avec du recul, on comprend qu'ils puissent etre aigris, par 35 degres super humides dans une boutique d'arriere cours du lieu ou, comme dit le poete, dieu placera la canule le jour ou il fera au monde un lavement.
Un malheur n'arrive jamais seul, et c'est ce jour la que nous decouvrons que le parc national de Kakadu, ou l'on pensait passer 2 ou 3 jours et faire de jolies balades, est presque entierement ferme. Un site est bien ouvert, un seul, mais pour 50$ a deux et 200km de detour en plus, on laisse tomber ces peintures aborigenes et on prend la direction du parc Litchfield. Ayant quand meme fait 150km de detour, on arrive le soir et on cherche un motel. On se renseigne dans un
caravan park :la patronne nous dit qu'elle n'a rien a moins de 170$, mais un jeune employe francais sympathique prenomme Remi nous trouve un mobil home climatise a 80$, et nous explique que la patronne a probablement fait ca pour nous faire payer le prix fort. Gonflee ! Le
lieu nous plait beaucoup, mais on apprendra le lendemain que Remi s'est trompe de cabine, qu'on aurait du payer 120$, et que du coup, lui et sa copine qui bossaient ici en visa vacance-travail ont perdu leur job. Ils n'ont toutefois pas l'air malheureux en quittant les lieux au volant de leur beau van jaune fraichement aquis, masi nous sommes une fois de plsu stupefaits du comportement des locaux : de purs rednecks d'anthologie ! On aurait pourtant pu s'en douter, quand on a appris la veritable histoire de Crocodile Dundee : le vrai, qui s'est fait mordre par un croco apres etre tombe a l'eau, et a survecu sept semaines au bord du lac, nourri par ses chiens, avant d'etre
trouve par deux promeneurs. L'histoire a fait boule de neige jusqu'a New York, et la film romance l'histoire de la realisation du film.
Mais la realite est loin d'etre du hero interprete par Paul Hogan. Le vrai a ensuite voulu monter une agence touristique, mais s'est vu refuse l'exploitation sous le nom "Crocodile Dundee". Ruine, il a roule sa bosse dieu sait ou avant de se rendre celebre a nouveau pour une fusillade ou il a tire sur des touristes sur l'autoroute. J'ignore s'il est sorti de prison.
Avec un peu de recul, on a l'impression qu'hors toruistes, on trouve seulement des jeunes avec visa vacance travail, qui font des petits boulots pour payer leur vacances et retourneront en Europe au bout d'un an, et que les rares residents permanents sont ici pour refaire leur vie. Meme les libraires interviewees par Magali a Darwin eludent poliment la question "que faisiez vous avant ?"

mercredi 28 avril 2010

Toujours plus a l'Ouest : le Nord ! (episode 1)

C'est completement epuises apres une semaine de camping difficile ou nous avons dormi plusieurs nuits sur des aires d'autoroute que nous arrivons a Alice Springs, la seule ville au milieu de l'Australie. Difficile de trouver un hotel juste correct pour quand meme 70 dollars par nuit. La ville est peu hospitaliere, mais nous avons besoin de repos, et d'un acces a internet. La population d'Alice se divise en 3 categories. D'abord, les blancs installes en ville. On les voit soit au volant de leur 4x4, soit derriere le comptoir de leur commerce. On ignore les crimes qu'ils ont commis pour echouer ici, mais leurs business sont florissants. Seconde categorie : les touristes, aux terrasses des cafes, ou avec leur caddie entre Woolworth (le Carredour local) et leur camping-car. Alice est une ville etape, avec tres peu d'attrait. Troisieme population, la plus visible : les noirs aborigenes.
Toutes proportions gardees, on a eu l'impression d'un apartheid : ils zonent en groupe, assis dehors sur les marches d'escaliers, ou sur la pelouse a l'ombre des arbres, pieds nus, les mines defaites. Dans le bar en dessous de notre hotel, une dizaine descendent des bieres : il est 10h du matin. On vous en parlera plus dans un article prochain.
A l'Ouest d'Alice Springa se trouve la chaine des MacDonnells. On prevoit d'y faire de belles balades, d'autant plus que l'office du toursime nous annonce que les temperatures vont enfin baisser. On decouvre un beau parcours botanique et de jolies gorges, mais il fait franchement trop lourd pour de grandes balades, dont plusieurs sont fermees pour cause de pluie.
Oui, car si les normales saisonnieres devraient faire osciller la temperature entre 15 degres la nuit et 30 le jour, pour une humidite minimale, nous avons eu la chance de visiter Ayers Rock par 36 degres, un petit 26 au lever du jour alors qu'a 23h, le thermometre inaiquait 33. Ici, les temperatures baissent, mais les inondations prennent le relais !
Craignos de se balader, d'autant plus qu'une rangers du parc nous annonce d'autres averses, et donc des risques de routes bloquees. On se depeche de rouler jusqu'au bout de la route a Gosse Bluff, un cratere de meteorite vieux comme le monde (150 millions d'annees) et gigantesque : il fait 5km de diametre, formant une berriere circulaire qui s'eleve tres haut dans la plaine. Incroyable de savoir qu'il s'agit seulement du cratere interieur.
L'exterieur n'est plus visible, eode par l'age, mais faisait tout de meme 20km de diametre. On l'observe hallucines, de loin car notre petite voiture ne peut s'approcher sur la piste 4x4 defoncee. Et puis on rentre a toute
allure sur Alice Springs. Le ciel est noir d'orage, gronde, et l'eau tombe
plusieurs fois par trombes. On franchit plusieurs "floodways", lieux ou
l'eau de la riviere passe sur la route, dont un particulierement profond
(disons 50cm). A la sortie, l'aeration du pare-brise souffle de la vapeurd'eauau lieu de souffler l'air sec effacant la buee (l'entree d'air etaitsubmergee). On arrive sains et saufs a Alice, et nos yeux sont ebais en franchissant le pont sur un presque fleuve, remplacant le lit comletement
sec dont nous nous moquions trois jours avant.
On repart vers le Nord apres une simple nuit de sommeil. Il reste 1500kmpour atteindre Darwin, on va prendre notre temps pour y aller. Une journee deroute et nous campons au lieu dit "Devil's Marble". C'est un site oul'erosion decoupe des blocs de granites en boules de 3m de diametre. Balade et escalade, on trouve des nuees de sauterelles et on rencontre Kevin, un
coreen en visa vacances-travail. Il cherche des compagnons de route, mais voyage dans l'autre sens. Au matin, alors qu'on profite de la douce lumiere pour faire du tai chi, on le recroise gambadant au milieu d'herbes hautes precede de nuees de sauterelles : il cherche desesperement le lieu ou 3 rochers sont ampiles, que son guide monte en photo... Un drole de numero !
Puis on traverse Tenant Creek. Ville etape minuscule a 600km d'Alice Springs, et 900km de Darwin, c'est la que l'autoroute de l'Est venant
de Cairns rejoint l'axe Nord Sud de la Stuart Highway. En fait, il s'agit d'une rue ou se trouvent un Woolworth et quelques garagistes.
Des aborigenes zonent dans les rues. On a un peu l'impression d'etre
au Far West. Il faut dire que la region est loin d'etre developpee. La liaison Adelaide-Darwin n'a ete entierement goudronnee qu'il y a une trentaine d'annees, et hors de la route, point de salut, ou seulement pour le speuples aborigenes qui habitent ces regions. Des territoires immenses sont de veritables reserves, et les blancs doivent obtenir un permis pour y penetrer. A bien des egards, on a l'impression que le Territoire du Nord, qui n'a pas le statut d'etat de la federation australienne et est directement administre par Canberra, est la derniere "frontiere" anglo-saxonne, au sens de la conquete americaine : toujours plus a l'Ouest.
La ligne de telegraphe, dont on peut visiter quelques stations
conservees, date de la fin du XIXeme siecle. Onze stations pour
repeter les messages reliaient Adelaide a Darwin, fondee a ce moment la, elle-meme reliee par cable suboceanique a l'Indonesie et donc au reste du monde. Veritable revolutio, la ligne placait l'Australie a 7h d'information de Londres. La vie dans les stations etait rude. Les 3 ou 4 personnes qui y vivaient devaient subsister en complete autonomie, et devaient souvent aider les voyageurs de la region(rares) qui suivaient la ligne. Aujourd'hui encore, la Stuart Highway et nous suivons le meme parcours.En direction du Nord, le climat change lentement : les arbres sont de plus en plus grands, et on sent franchement l'humidite augmenter. Le soir, au roadhouse de Dunmarra, nous sommes contents de nous rafraichir a la piscine, mais la temperature ne baisse pas : 33 degres a 11h du soir, au moins 5 de plus dans notre mini-tente de montagne : on cuit. Il n'y a plus de place au motel, alors je laisse la tente a Magali (moins bouillant pour une personne seule) et m'installe dans la voiture, portes ouvertes pour respirer, barde de spray anti-moustique.
Vers 2h, un vent enfin frais nous fait du bien, mais les moustiques m'ont devore a travers le tee-shirt. Malgre une nouvelle baignade salvatrice au matin, nous sommes decourage du camping. Il faut dire que c'est notre 18eme nuit en moins d'un mois.

On va pas en faire des tartines !

Comment manger sain et varie en Australie sans rechaud a gaz ? Ce
texte interessera particulierement les mamans poules et papas poulets
qui s'inquietent (sans le dire) de notre alimentation, mais aussi les
baroudeurs qui veulent voyager en Australie en minimisant les frais et
le materiel.

Vous n'avez besoin que d'un tupperware, un couteau qui coupe, un
ouvre-boite et des cuilleres en plastique, au mieux recuperees dans
l'avion.

Alors bien sur, vous pouvez faire des sandwiches. Sachez que le pain
de mie aux graines est certes un peu meilleur que la sempiternelle
brique de mie blanche, mais legerement plus complique a digerer.
Dedans, vous pouvez tartiner du cream cheese (un kiri local), plier du
jambon de porc ou de poulet, etaler du pate (attention, on n'en a
trouve qu'une fois) ou, le must, ecraser de l'avocat puis du thon en
boite.

Pas si mal, mais a vrai dire, on se sent vite lasse et etouffe par ce
genre de pique-nique. Alors nous avons teste et adopte les
salades-tupperware. Vous avez La Flamboyante, composee de carottes
crues (tres bon marche) coupees en petits des, de tomates (hors de
prix, a 6 dollars le kilo), de boites de mais, d'olives vertes. Vous
pouvez l'enrichir de des de cheddar, ou encore de jambon, thon,
sardines ou saumon en boite, elle ne perdra pas la couleur eclatante
qui lui a donne son nom.

Moins funcky, mais tres bon quand meme, et puis ca fait du bien de
changer : L'Hivernale. La, le poisson en boite (sans sauce de
preference) fait bon menage avec de la salade de pommes de terre en
boite (assez vinaigree), des olives vertes, des des de carottes et du
chou blanc ou rouge cru, coupe en fines lamelles.

Sinon, vous avez aussi les boites de Four Beans Mix, qui melangent
haricots blancs, rouges et noirs avec des pois chiches. Des morceaux
de cheddar et du jambon fume viennent la completer. Pensez a la
carotte pour egayer le tout !

Ce qui est bien, avec le tupperware, c'est que non seulement on peut
garder les restes sans problemes (le seul probleme etant qu'il y ait
bel et bien des restes), mais aussi et surtout qu'on peut melanger les
salades en secouant : ca fait une jolie musique genre maracas qui
ouvre l'appetit !

N'oubliez pas que vous pouvez aussi penser aux radis (5 dollars la
botte de 6 !), aux olives (12 dollars le kilo !!!), aux concombres et
poivrons (que nos petits estomacs digerent mal).

Quant aux douceurs, vous pouvez toujours trouver des pommes, des
poires, des oranges, des bananes, a des prix et qualites variables. Le
seul risque est que les temperatures excedent 25 degres, ce qui
liquefie dans son emballage le chocolat venu couronne le dessert...
Vous attendrez alors le soir !

jeudi 22 avril 2010

Test : Quel voyageur etes vous ?

Les blagues du blog reviennent et vous proposent en exclusivite un test psychologique qui determinera votre maniere de voyeger en Australie. Soyez nombreux a participer et a repondre !

1- Vous habitez :
A- Une maison bleue adossee a la colline.
B- En Californie, mais vous avez loue un camping-car.
C- Une petite Hyundai blanche.
D- Dans un tonneau.
E- Vous n'habitez pas.

2- Vous dormez :
A- Dans votre lit douillet.
B- Sur la couchette du camping-car climatise.
C- Sur un demi-carremat, dans une mini tente ultra-light plantee a l'arrache sur un bord d'autoroute caillouteux.
D- Pendu par les pieds au fond d'une caverne.
E- Vous ne dormez pas.

3- Vous vous lavez :
A- Dans votre jaccuzi moussant.
B- Aux sanitaires du caravan-park ou vous passez la nuit.
C- Du mieux que vous pouvez avec des lingettes pour bebe mexicaines (pack de 100 pour 2 euros).
D- Dans des trous d'eau a crocodiles.
E- Vous ne vous lavez pas.

4- Une fois la nuit tombee, vous vous eclairez avec :
A- Le lustre du salon.
B- Le neon du camping-car a l'interieur, les lampes frontales a l'exterieur.
C- Une petite lampe a dynamo qui fait un bruit atroce quand vous la rechargez une minute tous les quart d'heure.
D- Votre tee-shirt en lambeaux, enflamme autour d'un baton (a la Indiana Jones).
E- Vous ne vous eclairez pas.

5- Vous rangez les aliments :
A- Dans le congelateur a la cave.
B- Sur le petit frigo du camping-car.
C- Dans deux sacs recyclables (recuperes dans la corbeille a papier du dortoir de Sydney), un pour le sucre, un pour le sale.
D- Le probleme ne se pose pas, vous broutez l'herbe du bas-cote.
E- Vous ne rangez pas les aliments.

6- Votre alimentation se compose de :
A- Beouf bourguignon, camembert, tiramisu.
B- Steack grille sur le barbecue a gaz, yaourts sortis du frigo du camping-car.
C- Sandwiches jambon ou cheddar, salades de legumes en conserve, fruits.
D- Herbes et sauterelles (fibres et proteines).
E- Votre alimentation ne se compose pas.

7- Vous buvez :
A- Un Mouton Rothschild 1945 de la cave.
B- Les bieres fraiches sorties du frigo du camping-car.
C- De l'eau jaunatre tiree d'une reserve "good drinking water" au pied d'Ayers Rock.
D- Du liquide vaisselle (ca fait des bulles quand on rote).
E- Vous ne buvez pas.

8- Sur les longues lignes droites des routes australiennes :
A-Vous regardez la tele, ca fait passer le temps sur le velo d'appartement.
B- Vous jouez aux cartes, car le pilote automatique s'occupe de tout.
C- Vous ecoutez des chansons d'amour mexicaines, dialoguez dans un affreux franglais qui vous fait rire, et ecrivez un questionnaire a la con pour votre blog.
D- Vous jouez a trois p'tits chats avec votre copilote, pas de probleme, vous tenez le volant avec les pieds.
E- Vous n'etes pas sur les longues lignes droites des routes australiennes.

9- Quand vous partez en randonnee, vous etes equipes de :
A- Patins pour ne pas rayer le parquet.
B- Batons de marche en titane, chaussures montantes a aeration anti-transpirante, sac a dos avec poche d'eau integree.
C- Baskets usees, chapeau, creme solaire, bidons d'eau.
D- Tongs.
E- Vous en randonnez pas, donc vous n'etes pas equipe.

10- Quand vous voyez une grenouille :
A- Vous appelez le chat pour qu'il s'amuse.
B- Vous lancez une recherche wikipedia par iphone pour savoir de quelle espece il s'agit.
C- Vous laissez la voiture au milieu de la route, feux et warning allumes, pour vous emerveiller des bonds gracieux du petit batracien.
D-Vous vous dites : "chic, de la viande pour diner !"
E- Vous en voyez pas de grenouille.

11- Vous correspondez avec vos amis :
A- En les invitant a diner.
B- Par telephone satellite.
C- Par internet, dans des cybercafes hors de prix.
D- Par signaux de fumee.
E- Vous ne correspondez pas avec vos amis.

12- Vos cheveux sont :
A- De couleur variable selon la teinture du moment.
B- Blonds (cf Gad Elmaleh pour plus de details).
C- Chatain et en bataille.
D- Roux.
E- Vous n'avez pas de cheveux.Resultats du test :
Vous avez un maximum de A : Etes vous surs que vous voyagez ? Eteignez la tele et sortez de chez vous !
Vous avez un maximum de B : Pour vous, le voyage ne connait ni ecarts de temperature, ni invasions de mouches. Vous auriez pu rester chez vous devant la tele !
Vous avez un maximum de C : Vous etes les voyageurs les plus cools, les plus beaux et les plus intelligents de la terre !
Vous avez un maximum de D : Calmez-vous ! Les deux types en blouse blanche qui vous poursuivent ne vous veulent aucun mal !
Vous avez un maximum de E : Vous n'avez pas un maximum de E !

mercredi 21 avril 2010

Il pleut sur Ayers Rock

Un cafe et un muffin a l'orange avant de rouler pendant 12 heures, voila un dimanche de Paques qui nous mene de la proximite du Lake Torrens (une immense etendue de sel) jusqu'au roadhouse de Curtin Springs, 100km a peine avant le site d'Uluru, nom traditionnel designant le rocher celebre sur la planete sous l'appelation d'Ayers Rock. Un roadhouse, c'est ce qui sur la carte parait etre une ville, mais se revele etre une simple station service, doublee d'un camping et parfois triplee d'un motel. On prend nos douches : delassement et rafraichissement. Le soleil se couche, il fait encore plus de 30 degres. Les mouches sont insupportables, et comme la tenanciere nous dit qu'il y en a encore plus a Uluru, on lui achete des filets de protection : le soulagement est immediat. On fait encore 50km pour arriver au lieu designe sur certaines cartes comme "Sandy Dunes" : un espace au bord de la route ou s'agglutinent quelques 4x4 et une tente. On plante la notre difficilement, et on mange une salade en regardant les eclairs au loin. Ce n'est pas l'orage mais son ventre qui reveille Magali : elle va vomir, les restes de poulet ne passent pas. La pluie et le vent qui suivent nous poussent dans notre voiture ou l'on replit la tente en hate. Une fois de plus, l'eau lave, rafraichit et delasse.

Nous arrivons sur le site d'Uluru a 6h30 le matin. La penombre se leve, devoilant une roche rouge, immense, immense, immense. On trouve le parking en faisant le tour en voiture, puis on commence la promenade pour en faire le tour a pied : 10km de marche. Il a plu dans la nuit, l'hereb est humide et les ruisseaux sont pleins. Nous sommes juste trop loin pour revenir a la voiture quand la pluie tombe de nouveau : et dire que j'ai enleve de notre sac les kway que Magali y avait mis. On dejeune mal assis sous un abris de fortune, mais la pluie ne nous fait pas des miseres pendant longtemps. Elle se leve avec le soleil, et ils nous offrent un arc-en-ciel somptueux. Au pied, le tresor est evident : Uluru, le plus grand rocher du monde. C'est l'aurore et nous sommes seuls au monde sous notre arc-en-ciel : un moment magique !

Ce rocher qui fait 3km de diametre et 300m de haut est un lieu sacre pour les aborigenes. Pas de mystique la dedans, c'est simplement qu'il s'agit d'un des tres rares lieux a la ronde ou il a de l'eau en permanence. En effet, la pluie qui tombe sur le roc s'ecoule immediatement et constitue donc un "extonnoir" distribuant les flots tout autour, au pieds des vallees et cascades. Non seulement le spectacle de l'eau s'ecoulant sur le roc est somptueux, mais encore les points d'eaux qu'elles alimentent sont permanents. On peut donc y boire, et chasser les animaux qui viennent s'y abreuver. Pres d'une des mares, un grand rocher plat est perce d'un trou. Les aborigenes se cachent derriere, et decochaient les fleches par le trou. La tactique est simple, et ils tuaient systematiquement le dernier kangourou arrive sur les lieux, afin que les autres ne soient pas effrayes, et reviennent les jours suivants.

Plusieurs parties du sites sont sacrees encore de nos jours, et interdites d'acces et de photographie. Par contre, le chemin d'acces au sommet dechire le roc d'une cicatrice, alors que les aborigenes s'interdisent de grimper et ne peuvent, en depit d'une cogestion du parc, en interdire l'acces aux touristes. Pour autant, la promenade autour est magnifique : des alignements de bosses coupees de vallees, une partie en pente douce s'accentuant pres du sommet, une falaise striee de crevasses aux formes etranges ou l'on devine des visages, des ours, des herissons, un ampilement de cascades creusant des hemispheres en collier, une paroi verticale vertigineuse, et d'immenses vallees ou l'on regrette de ne pas avoir vu Uluru sous la neige, car on pourrait y faire de sacres descentes en luge, ce que je me suis promis de faire avant la fin des temps.

Le roc est rouge. Un regard de pres porte des nuances d'orange, vermillion, mauve, violet, suivant l'ombre et l'humidite. La texture est etrange, presque ecaillee, et il est stupefiant de constater que le roc est d'un seul tenant. De plus loin, il donne l'impression d'etre un asteroide demi enfoui, strie et raynure comme par rotation.

L'apres midi nous visitons le site de Kata Tjula, a 50km a l'Ouest. C'est comme une famille de petits Uluru : plusieurs grands rocs separes par des canyons. Le site est beau, spectaculaire, magnifie par le vert des plantes gorgees d'eau et l'on decouvre les sauterelles rouges (pour se camoufler sur le roc !) Pour autant, la magie prend moins, peut-etre parce que le site est sature de touristes, ou que la grande balade est fermee pour cause de hautes temperatures (36 degres quand meme). De loin par contre, c'est aussi fou qu'Ayers Rock !

Une petite heure avant le coucher du soleil, on se rend au point de vue consacre : c'est cauchemardesque. Il y a une centaine de touristes alignes, qui assis sur le toit du 4x4, qui dans les sieges pliables, avec les appareils photo montes sur pied, les bouteilles de biere... Incroyable ! Et qui plus est popur un point de vue assez decevant, situe juste entre le point de coucher du soleil et le roc de telle sorte qu'aucune ombre ne lui donne du relief. On s'enfuit, et on s'arrete au bord de la route pour prendre des photos...sous le meme angle que les cartes postales du site ! On est peinards, bien qu'un peu plus loin, pour voir le soleil enflemmer le roc, d'orange devenu violace, passant par vermillon et bordeau. Sur la route du retour, les nuages rougeoient au dessus de Kata Tjula, et nous ecoutons sur l'autoradio "Nuestro Adios", une chanson de rock mexicain. Avec ses hauts et ses bas, cette journee fut memorable !

Courte nuit de sommeil a Curtin Springs, et c'est pendant qu'elle preparait le petit-dej, j'etais sous la douche, que Magali fait une rencontre etrange. A l'abris des mouches dans la voiture, elle entend frapper a la vitre, et decouvre stupefaite un emeu qui gobe les vils insectes poses sur la vitre. Etrange face a face avec cette drole de tete de piaf chauve !

Au site de Kings Canyon, nous faisons une premiere promenade dans la gorde : tout plein de sauterelles de tailles et couleurs diverses, mais le site n'est pas si spectaculaire. La temperature et les inevitables mouches nous font hesiter a faire la grande randonnee autour du canyon. On ne regrette pas de nous etre un peu forces. Passe une montee difficile en plein cagnard, on surplombe le canyon, avant de se perdre dans un labyrinhte de rochers. On se croit sur la lune, entre ces plots quadrangulaires d'une demi douzaine de metres de hauteur. Points de vue vertigineux, plan d'eau entoure de falaises, gorge etroite et abritee d'arbres, avant d'arriver au plateau depuis lequel on domine les facades du canyon, embrase d'un rouge soleil couchant devant lequel on fait du Tai Chi. Une splendide balade que l'on finit a la nuit, apreciant la fraicheur relative, la chance de voir des wallabies et la pluie rose sur les plaines vertes d'un desert crepusculaire.

mardi 20 avril 2010

Lost Highway

Encore tout ebais d'avoir vu un ornithorynque, l'animal le plus cool de la terre, je le rappelle, nous nous mettons en route a mi-journee pour notre premiere grande traversee australienne. On refait des courses chez Aldi, le plein d'essence, on verifie la pression des pneus (heureusement car ils etaient salement sous-gonfles) et on remplit nos bouteilles d'eau. Suivant les conseils de Veronika et Andras, nous changeons nos plans, laissons tomber la cote Sud, et direction Adelaide par l'interieur, c'est-a-dire via Broken Hill. C'est un sacree experience de la ligne droite : a notre gauche la voie ferree, a notre droite un champ, deux courbes que je n'ose qualifier de "virages" en 200km. Au milieu pour pique-niquer, juste une petite ville historique : Millthorpe, au charme du XIXeme tres desuet. Pour changer d'air et rejoindre un petit lac pour notre quatrieme nuit de camping, nous prenons une petite route touristique, qui serpente beaucoup plus. Enfin rassurez vous, ce n'est pas l'Ardeche, et je ne roule jamais a moins de 90km/h, ni a plus de 110 d'ailleurs, car c'est la limite, et nous voulons economiser l'essence. A l'arrivee, nous voyons dees hordes de kangourous, et un magnifique cerf. Un bel accueil dans ce camping gratuit, qui fournit toilettes et douches.

Nous profitons des lieux chacun a notre maniere : footing et karate pour moi, tandis que Magali ecrit. La journee de voiture qui suit ne sera egayee que d'une visite du mall de Dubbo. Difficile de savoir si on doit parler de centre commercial ou de centre ville. Ici, la difference est generalement tenue. Enfin on achete ce qui nous manquait : chapeu et sandales neuves pour Magali, un nouveau short pour moi. Et puis rebelote de ligne droite (mais pas encore de "dix de der", car les atouts maitres sont loin d'etre tombes, si je file la metaphore en belote de laine). Les champs cultives laissent la place a une steppe morne et seche, parsemee de buissons ou d'arbustes suivant les endroits. Les cours d'eau, ou plutot les cours de cours d'eau asseches, sont nombreux par ici, et pour evoquer une mer qu'ils ne connaissent que trop peu, sont appelles "creeks".

Pas de relief avant Broken Hill, ou la colline casse se revele un terril minier. La ville est jolie, mais petite. Comme pour prouver que nous sommes dans le desert, les rues portent des noms de mineraux, comme Mica Street, ou Silicat Avenue. C'est pres d'ici, dans la bourgade abandonnee mais tres visitee de Silverton, qu'a ete tourne Mad Max. On dirait presque qu'ils auraient pu filmer en centre ville. Notre decouverte de la ville fantome a malheureusement tourne court : les pluies recentes en torentielles (il a plus plu en dix jours que pendant un an et demi avant) ont fait clore des quantites incroyables de mouches, qui cherchent a s'abreuver de nos yeux, oreilles, narines et levres. C'est I N S U P P O R T A B L E ! ! ! Pour autant, on snobe les filets de protection vendus dans une galerie d'une artiste locale : c'est cher, et ca fait trop touriste. Pour nous promener, c'est pull enroule autour de la tete et lunettes de soleil. Au moins le desert apres la pluis, c'est vert, mieleux, et merveilleux !Au changement d'etat depuis New South Wales vers South Australia, un policier controle que nous ne transportons pas de fruits et nous jettons deux pommes pour eviter que les "fruit flies", qui pondent leurs larves dans les fruits et legumes de l'Est, passent a l'Ouest. On avait ete prevenus la veille a l'office du tourisme, et on s'etait gave de nos provisions de fruits et legumes frais. Ca nous paraissait bizarre au debut, mais on a decouvert depuis quelques jolies catastrophes ecologiques australienne, comme les chats sauvages ( descendants des chats apprivoises des blancs) qui devorent a la tonne les oiseaux et marsupiaux inhabitues a ces predateurs, ou de gros crapauds introduits dans les annees 30 pour manger des scarabes envahissant les plantations de la cote Sud : ils n'ont jamais mange de scarabes, mais se sont reproduits dans toute l'Australie, ou ils n'ont aucun predateur car ils sont toxiques pour l;es rapaces et serpents locaux. Du coup, on comprend mieux la peur chronique d'une invasion, qui se manifeste par des controles serieux a l'exterieur et a l'interieur du pays.

Mais revenons a nous, moutons, arrives au bord de mer, sur la peninsule de Yorke, juste au Nord d'Adelaide. On prevoyait une journee plage pour nous reposer de la route, mais il pleut. C'est terrible, car dans la campagne australienne, il n'y a rien en dehors des cativites d'exterieur. On reprend la route vers Port Germein, ou une eclaircie nous permet de nous promener sur le plus long ponton d'Australie : 1500m de long. C'etait au debut du XXeme siecle le point central de l'embarquement de minerai en directionde l'Europe. Aujourd'hui, les touristes et quelques pecheurs s'approprient les lieux, d'ou la vue sur le ciel se refletant dans la mer est stupefiante.
La meteo s'adoucissant, il ne pleut plus et la grisaille nous protege du soleil, on decouvre le parc national du Mount Remarkable. Promenade dans une gorge cachee ou nous decouvrons deux emeus, oiseaux semblables aux autruches; peu farouches, ils nous precedent sur le chemin pendant presque un kilometre. On gravit evidement le Mount Remarkable, qui pour un natif des Alpes comme moi porte tres mal son nom. Enfin on domine de grandes plaines, et on voit s'envoler des centaines de cacatoes au loin, et puis dans les pierriers qui menent au sommet, on croise des lezards et des kangourous, alors on gardera de bons souvenirs. Balade plsu courte, mais tres impressionnante a Alligator's creek : un canyon dont le nom est derive d'Ali, un aborigene qui a garde des moutons par la pendant des annees, et a donne son nom au lieu. D'alligators, il n'y a pas de trace, mais ce nom etrange d'Ali ne pouvait provenir que d'eux, et il est reste par erreur et par exotisme. Entre deux falaises rouges, la lumiere joue d'eclairage particulier sur ces pierres si vieilles : certaines presentent des "vaguelettes" qui sont des plages fossilisees. Le lieu est tranquille, plein d'emotions et d'araignees.

Le soir, on s'offre un motel a Port Augusta : une petite ville croisement sans grand interet, mais ou l'on loge au Pampas Motel : une belle maison ou Aline, la soeur de la patronne, partie a Canberra pour politique (elle est maire de la ville) nous propose une jolie chambre, au bout d'un long couloir bien decore. On aprecie d'avoir une cuisine en preparant deux steakcs par personne avec nos pates : un festin. Avant de partir, Aline nous met en garde contre les animaux sauvages, le betail le long des routes, et les aborigenes qui sont "voleurs commes des gitans". Ca surprend moins quand on sait que cette femme adorable d'une soixantaine d'annees avait 20 ans au moment des premiers mouvements ayant conduit a considerer les aborigenes comme des citoyens a part entiere, mais c'est rude.
Avant de prendre la route vers le Nord et Ayers Rock, on fait un detour de 400km (une paille) pour voir le parc naturel des Flinders Ranges. A l'arrivee, il y a plusieurs rochers immenses, et l'un d'eux a ete peint par des aborigenes. Les peintures tres "naives" a meme le roc, en surimpression des precedentes car ce qui compte, c'est l'histoire que raconte le peintre lui-meme, nous ont beaucoup emu. On ressent dans les lieux une energie incroyable, malheureusement gachee par une grille de protection (necessaire quand on voit les graffitis des toruistes a cote). On comprend bien que les aborigenes ne devoilent plsu leurs sites pour les touristes.

Le parc naturel est comstitue de deux chaines de montagne quasi paralleles, qui forment un synclinal complet, comme a la foret de Saou dans la Drome, qui entoure une plaine. Pour les aborigenes, ce sont deux serpents geants enlaces, et c'est sur la tete de l'un d'eux, le Saint Mary Peak, que nous allons randonner le lendemain. C'est une vrai balade de montagne, qui nous porte a plus de 1000m d'altitude, apres avoir beaucoup crapahute dans les rochers. La vue depuis le sommet est epoustoufflante, peut etre la plus belle que nous ayons vue en Australie. On domine eperviers et martinents en vol du haut de la falaise. C'est magique ! Le reste de la balade atravers la plaine, est plus quelconque : on meurt de chaud, et on rencontre les hordes de touristes venus passer le week-end pascal. Alors on se met en route : retour a Port Augusta, puis trajet vers le centre, par un dimanche de Paque ou les routes sont desertes. Lost Highway, qu'on vous dit !

jeudi 15 avril 2010

La terre est bleue comme une montagne

C'est au volant de notre petite Hyundai blanche que nous sortons de l'agence de location Europcar du quartier Kings Cross de Sydney. Conduite a gauche, je tourne a droite pour contourner le bloc de maison, mais deux interdiction de tourner a droite successives me contraignent a prendre certes la bonne voie, mais en sens inverse, ce qui nous fait immediatement sortir de la carte. Sydney n'est pas Paris, mais dificile de prendre des reperes chez ces zouaves anglo-saxons qui roulent du mauvais cote de la route, surtout que je n'ai pas conduit depuis six mois. Enfin bon an, mal an, on s'en sort, et nous voila sur la Highway, direction les Blue Mountains. Le parc national est splendide : la route suit la crete, ou plutot le plateau qui separe deux vallees profondes. Si les hauteurs sont construites et constituent un superbe lieu residentiel a 1h de route de Sydney, des les falaises et en dessous, la nature reprend ses droits. Depuis le point de vue, on croit voler en faisant du Tai Chi. A perte de vue la foret dans cette immense vallee evasee, et a notre gauche une magnifique cascade. Apres les grandes villes de Mexico et Sydney, les grands espaces nous font du bien. La vallee est si grande, qu'au fond la foret devient bleue, ce qui n'empeche pas de percevoir l'usure du temps : ici, on sent l'evolution geologique de la roche, d'autant mieux quand on sait qu'un certain Charles Darwin a visite la region au siecle dernier.

Premier camping sauvage, puis depart a la fraiche pour une premiere grande balade sous les falaises. Si la promenade se peuple aux abords des chutes d'eau, elle est tranquille la plupart du temps, et nous en profitons pour observer de pres des perruches bleues et rouges, et de loin des vols de dizaines de cacatoes blancs. Une fois n'est pas coutume, je me perds en suivant ce que je crois etre un sentier, mais se revele seulement le chemin suivi par l'eau lors de pluies torentielles. Du coup, on crapahute dans les roches pres de la riviere, et j'ai la chance de voir un splendide oiseau lyre. Encore deux heures de marche et nous voila aux pieds de la Wentworth Falls. Nous realisons, en comparant avec la photo de la veille, qu'il s'agit d'une autre cascade, et c'est en remontant la falaise que nous comprenons qu'il y a en fait deux cascades superposees. La vue est saisissante, depuis un veritable nid d'aigleaccessible grace aux escaliers metalliques discretement places a flanc de rocher. Et s'il faut certe se hisser a la force des bras pour grimper deux rochers (ce qui nous amuse beaucoup), le parc est parfaitement amenage. Cette qualite de l'organisation des parcs nationaux sera une constante en Australie, qui rappelle l'Ouest americain ou encore les chutes d'Iguazu, loin des conditions spartiates de Bolivie ou Guatemala. Les points de vue principaux sont accessibles en voiture, de courts chemins parcourables en fauteuil roulant, et de grandes balades sont tres bien balisees. On croise un copuple de francais qui font le tour du monde comme nous, presque le meme trajet ! Ils logent chez des amis a Sydney, l'homme porte un short Olympique Lyonnais. Peut-etre qu'on se reverra en Inde... Deuxieme nuit de camping sauvage, sur une crete ou nous nous reveillons dans la brume. L'ambiance est tres etrange, voire transsylvanienne. Les eucalyptus, qui constituent l'essentiel de la foret, ont un feuillage peu epais, principalement situe en hauteur. Ils font peu d'ombre, mais ont une silhouette caracteristique. D'ailleurs, la vegetation australienne est tres particulierre. Un biologiste decrirait mieux que moi les specificites locales, mais il faut dire que nous ne connaissons presque aucune plante, et nous nous emerveillons devant les textures, formes et couleurs nouvelles.
Au deuxieme matin, nous allons a Bleackheath, un petit village des Blue Mountains, ou nous devons rencontrer Andras Berkes, des editions Brandl et Schlesinger pour le blog pro de Magali. C'est un homme d'une soixantaine d'annees, chapeau visse sur la tete, qui nous ouvre la porte. The et gateaux au citron sur la table d'une cuisine bleue et jaune, donc "provencale". Il nous conte de sa voix rauque l'histoire de sa vie, de la Hongrie sovietique a l'edition australienne, et ses aller-retours biannuels entre Sydney et Budapest pour voir la famille. En fin de matinee, nous sommes rejoints par sa femme Veronika et nous allons manger au restaurant. Plats bios, vegetariens, delicieux qui nous changent des sandwiches et salades des derniers jours. Apres ce bon moment, nous allons nous balader derriere chez eux : belles falaises et petits cours d'eau, nous observons de pres de splendides cacatoes noirs, avant de croiser Veronika en fin de promenade. Elle nous propose de nous heberger pour la nuit, ce que nous acceptons comme des morts de faim. Leur maison est un veritable bijou. Immense et tres ancienne, elle date de 1884 ce qui est exceptionnel en Australie, elle a ete pendant 60 ans un Bed and Breakfast double d'un restaurant tenu par un chef francais, repute un temps le meilleur d'Australie. Les pieces sont magnifiques, garnies de cheminees, tableaux et evidement bibliotheques. Le jardin contient meme un vieux cours de tennis a l'abandon. Notre meilleure nuit de sommeil depuis une eternite, et puis quelle charmante rencontre : plus d'info bientot, sur le blog pro de Magali ! Petit pincement au coeur de les quitter, vite oublie par une balade vers une cascade perdue, ou nous nous baignons seuls et nus, en compagnie de jolies ecrevisses rouges. Puis la route dans une vallee perdue, ou nous nous promenons a la tombee de la nuit en esperant voir des ornithorynques. Peine pas totalement perdue, car nous decouvrons un beau dragon d'eau, et un oiseau lyre. Le soir au campement, nous pique-niquons en compagnie d'un oppossum qui cherche a nous voler le thon, pas farouche pour deux sous : il s'eloigne a peine de 3m quand je lui donne des coups de baton.
C'est le lendemain a l'aube que notre patience est recompensee : cela fait dix minutes que nous observons le plan d'eau, et a 30m de distance sur le plan d'eau, cette petite ligne argentee qui reflete la lumiere du ciel est un ornithorynque. Heureusement qu'on en a vu un a l'aquarium de Sydney. On sait que c'est l'animal le plus cool de la terre (avec l'hypocampe en forme d'algue ex-aequo) et qu'il remonte prendre de l'air et se gratter l'oreille avant de replonger pour fouiller de son bec le fond de l'eau. Ici, cela parait moins spectaculaire, mais en dix minutes de plus, el s'est approche a 5m a peine, et on le voit super bien : il se gratte l'oreille avec sa patte arriere, nous fait un clin d'oeil et repart. Il parait que c'est un symbole de chance de le voir. En tous cas, c'est trop cool !