dimanche 30 mai 2010

Jakarta - Sans titre

D'abord, quelqu'un nous a dit que Jakarta comptait 30 millions d'habitants (il croyait peut-etre que j'etais une vraie marseillaise). Ca nous a fait un peu peur, mais en realite, la ville n'a "que" 12 milliuons d'habitants. C'est suffisant pour qu'on se sente un peu perdus en arrivants, mais a vrai dire, on commence a connaitre de bonnes ficelles : par exemple, sortir de la gare et s'elogner de quelques metres avant de chercher un moyen d'aller ou l'on veut. Strategie gagnante dans la capitale indonesienne, car la gare routiere est quasiement en face de celle des trains. Pas besoin de negocier le sprix avec un chauffeur de taxi, ou de taxi-scooter, ces tricycles baches ou l'on tient a deux et qui petaradent aux cotes des centaines de scooters individuels, qui ont souvent une ou deux voies reservees a cote de celles des voitures. L'arrivee se passe donc bien, nous trouvons sans probleme la rue des hotels pas chers : Jalan Jaksa. Elle porte malheureusement bien son nom, car dans notre gamme de prix, Jaksa, y'a que ca. Hors de cette petite rue que l'on rebaptiserait volontier "gringoland", on ne trouve dans les environs que des hotels d'hommes d'affaires. La premiere nuit, nous grelottons sous une clim mal reglee et dans une odeur de murs humides. La deuxieme, nous optons pour un peu moins miteux, mais un concert aux decibels debiles nous tient eveilles jusqu'a 2h du matin, avec Bob Marley, les Beatles et Michael Jackson gueules pour des touristes imbibes de Heineken. Voila pourquoi nous en venons a fuir comme des nids de guepes ces lieux consacres tout entiers aux etrangers en vacances.

Pour le reste, Jakarta dilue assez vite l'homme blanc dans la foule, qui continue de lui sourire et de lui demander ou il va, question plus importante en Indonesie que le d'ou tu viens ? Nous avons besoin de nous poser pour nous reposer, et puis pour mon projet autour des livres, nous avons 4 rendez-vous. Du coup, une semaine complete nous laisse le temps de decouvrir un peu la ville. Presque tous les matins, nous longeons la meme grande avenue. A chaque fois, nous passons devant le meme vendeur de cafe instantane et de nouilles a cuisson rapide, qui appuie son velo charge de sachets et de thermos contre la grille d'une banque. Il est toujours en pleine discussion avec une poignee de gars, et personne ne semble remarquer qu'un gros coq blanc parade sur le trottoir (c'est peut-etre le sien ?).

Nos narines n'arriveront pas a narrer la noirceur de leurs parois pressurees de pollution. En semaine, les voitures, scooters, tricycles motorises, bus, 4x4, forment un flot furieux dans des rues larges comme des fleuves. On a appris a traverser un peu n'importe ou ens e jetant dans la melee avec un signe nonchalant de la main. Par endroit, des ponts pietons au dessus de la route permettent de survoler la melee survoltee. Le week-end, la circulation s'apaise un peu et l'on peut voir des conducteurs de manege pour les enfants. A l'avant de leur velo, ils ont installe quatre petit chevaux, qui montent et descendent quand le pedaleur s'active. C'est aussi le moment ou les vendeurs de cerfs-volants arpentent les parcs. On dirait qu'ils pechent des images dans le ciel...

Lorsque nous allons pour la premiere fois sur la place des musees, au Nord de la ville, le bus suit une grosse manifestation de gens vetus en rouge et blanc, les couleurs du courage et de l'honnetete brandies par le drapeau indonesien. Plus loin, des moines boudhistes pieds nus sur le bitume, tete nue sous des ombrelles en satin jaune, sont escortes par une foule dense qui leur offre des sacs pleins de provisions. Sur la place, des enfants pedalent, coiffes de chapeuax assortis a la couleur de leur velo : les deux se louent en meme temps. Un vendeur de boissons fraiches vient bavarder avec nous, et quand nous revenosn quelques jours plus tard, il nous reconnait et nous causons encore. C'est dire s'il y a peu de touristes a Jakarta !

Le jour ou nous rencontrons John McGlynn, un traducteur americain qui a monte une maison d'edition destinee a promouvoir la litterature indonesienne a l'etranger, nous decouvrons a quel point la morphologie de la ville s'avere changeante. A la sortie des metrobus, nous sommes environnes de buildings qui montent la garde de part et d'autre d'une 2x4 voies. Sur le trottoir, des hommes allonges en equilibre sur leur scooter nous saluent (hello mister), et nous proposent leur service de taxi. Nous continuons a pied, et nous voila soudain dans une rue bordee au premier plan de stands mobiles de bakso (boulettes de viande), nasi goreng (riz frit) ou jus de fruit, au second plan de boutiques de reprographie, "potokopi", cartes de visite, pancartes et autres. Nous demandons notre chemin a un vendeur de durian, alias "fruit qui pue", assis a l'arriere de son camion dans l'odeur effarante de sa marchandise a gros piquants. Plus loin, des joueurs d'echec nous saluent (hello mister) et nous indiquent le chemin. On finit par trouver. La maison d'edition est dans ce qui ressemble a un quartier residentiel "a la francaise", avec rues etroites, maisons individuelles et clotures. A la fin de l'entretien, John nous invite chez lui a boire une Bintang (biere indonesienne). Son immense maison est peuplee d'un visage de 2m de haut, d'un dirigeable en bouteilles de shampoing, de personnages en noir et blanc et autres oeuvres d'art...

C'est presque une constante a Jakarta que nos entretiens se doublent d'une invitation. Stella Maris, auteure de livres pour enfants, nous emmene manger indonesien. Non seulement on s'est regales de salades de pommes de terre, poulet frit disparaissant sous une montagen de panure, tofu cuit et cru, poisson aux epices, mais en plus on s'est dilate l'estomac comme ca ne nous etait pas arrive depuis longtemps ! C'est logique, les portions sont habituellement proportionnelles aux morphologies : maigrelettes !
Quant a notre rendez-vous aux editions scolaires Erlangga, il est tellement loin que Raja Hutauruk nous envoie une voiture avec chauffeur ! Le trajet dure une heure, sur une veritable autoroute au milieu de la ville. On a l'impression qu'elle n'en finit pas, comme un tapis de lierre qui envahit tout sur son passage et s'etend, s'etend, s'etend...

On comprend mieux pourquoi la ville est devenue tant obese au fils des siecles, quand on sait que, des l'epoque prehistorique, la region a ete habitee. Le musee de la ville presente des magalithes graves de textes en sanscrit, en l'honneur des grands hommes de l'epoque. Au XVIeme siecle, l'arrivee presque simultanee de l'islam et des conquistadors protugais a implique un recul des populations boudhistes, qui se sont notamment refugiees a Bali. Puis du XVIIeme siecle a 1945, la colonisation hollandaise, qui a apporte une langue bizarre toujours parlee par certaines personnes agees, a maintenu le rythme de developpement de cette immense ville portuaire, point d'ancrage central du commerce des epices. Ces differentes etapes expliquent la taille de la megalopole ainsi que son metissage culturel. Nous avons visite la haute cathedrale construite au debut du XXeme siecle, puis juste en face, l'Istiqlal, mosquee construite dans les annees 60 et qui est touours la plus grande d'Asie du Sud-Est. Elle etait quasiement deserte le jour de notre visite, mais imaginer une personne agenouillee sur chacun des etroits rectangles traces au sol donnait une idee de la masse humaine que cela peut etre le jour de l'Aid ou les jours de depart pour La Mecque. Cette derniere est d'ailleurs flechee un peu partout, histoire que les fideles ne perdent pas le Nord, c'est a dire l'Ouest !
Face a un immense parc a l'ombre rare, et domine par le monument national, une obelisque coiffee d'une flamme doree visible de loin, il y a la musee de la nation. C'est un lieu que nous avons aime, surtout la partie ethnographique qui presente l'incroyable diversite des cultures indonesiennes. Le pays compte quand meme 200 millions d'habitants repartis sur un immense archipel d'iles. En voyant la carte, on se sent un peu frustres de n'avoir decouvert que Balie t Java. Le visa d'un mois etant trop court, Sumatra, Borneo, Sulawesi et la Papouasie, ce sera pour une prochaine fois !

lundi 17 mai 2010

Java bien, et vous ?

L'ile de Bali est separee de celle de Java par un petit detroit. Le ferry met une demi-heure a traverser. En face, de gros nuages noirs couvrent Java, et la lumiere du soleil se reflete dans l'eau par dessus : contrastes saisissants. Apres 5 heures de bus pour traverser l'ile de Bali d'Est en Ouest, nous aprecions la tranquilite du bateau. A l'arrivee, on trouve un hotel avec une immense piscine, et on se delasse tranquilement. Nous sommes probablement les seuls touristes a passer dans la region sans faire d'excursion au volcan Kawah Ijen ou Bromo. Pour nous convaincre, un guide local nous a meme dit que Nicolas Hulot y avait ete. On s'est marre. Nous, on en avait mare des spots touristqiues, et puis dix jours bien remplis a Bali, ca fatigue, on n'avait pas envie de se lever a 4h du matin. Il faut partir tot, car sur Java,il fait generalement beau le matin, et puis les nuages s'accumulent, d'abord sur les hauteurs, avant d'eclater en orage et pluies en fin d'apres-midi.
Ayant rate d'une demi-heure le train pour Surabaya, on prend nos billets pour Probolinggo. On voyage en 3eme classe, le train est peu rempli. Les gens du coin nous sourient. Ils sont surpris de nous trouver ici. Ceux qui parlent anglais tapent la causette. Dehors, on voit defiler, tres lentement, les petits villages. Les jeunes enfants font coucou au train. Beaucoup de gens travaillent dans les rizieres. On voit aussi des cultures de bananes, papayes et cafe. Dans la foret, d'immenses arbres en fleur m'evoquent les chataigners d'Ardeche. La partie Est de Java est une region visiblement peu developpee, ou il semble bon vivre. Le soir dans les rivieres, beaucoup de gens, adultes et enfants, se lavent. Courte excale a Probolinggo, ville provinciale musulmane, avec une jolie mosquee.
On repart pour Surabaya, toujours en train, toujours en 3eme classe, mais cette fois, les wagons sont bondes. On fait la plupart du trajet assis sur nos sacs, dans le couloir, a tchatcher avec nos voisins sympathiques. Le grand-pere est un rigolo, prof d'anglais a l'ecole. En permanence defilent les vendeurs : de cafe chaud, de boissons fraiches, de riz au poulet, de bananes, de mais, de specialites inconnues... On les entend crier "nasi nasi, makan nasi", c'est-a-dire "le riz, le riz, manger le riz". Une boisson sucree que l'on n'a pas goute s'appelle "ale", et c'est tres drole d'entendre le vendeur deambuler : "allez, allez, allez" ! Il y a aussi les vendeurs de bricoles : ils posent leurs produits sur les genoux, les tablettes, les sacs, et annoncent le prix, puis ils refont le tour du wagon pour recuperer les produits ou les sous. On a achete un kit de 12 stylos comme ca, mais ils vendent aussi des ustensiles de massage, des portefeuilles, des livres, des autocollants, des jouets pour enfants... On a meme vu un vendeur de machines a coudre portatives : ca ressemble a une agraffeuse, mais ca pemet de refaire un ourlet en deux temps, trois mouvements. Derniere categorie a deambuler dans les allees : les mendiants. Comme partout, il y a des musiciens, dont la strategie consiste la plupart du temps a nous casser les oreilles jusqu'a ce qu'on mette une piece. Il y a les aveugles, qui souvent recitent des prieres. Il y a aussi les handicapes : on a vu passer un homme ampute des deux mains et des deux pieds. Enfin il y a les balayeurs qui nettoient le train (jeureusement !) et qui demandent quelques pieces pour la peine. Une drole d'economie le long de la ligne donc, et nous avons ete impressiones de voir a quel point les gens donnent pour les mendiants. C'est vrai qu'il s'git d'un des piliers de l'islam.Arrives a Surabaya, on realise que la ville est immense (en fait, c'est la deuxieme du pays apres Jakarta) et on vewut filer vers Nganjuk. On apprend que notre train y va, mais on doit courir acheter les billets pendant l'arret. Un jeune indonesien m'aide. Un peu de stress, mais il y aavait largement le temps. De Nganjuk, on prend un bemo pour Sawahan, ou l'on s'installe a l'unique hotel du village, ou personne ne parle anglais. On avait repere les lieux sur la carte, et on a eu du flair. C'est dans la montagne en hauteur, donc il fait bon, et la region est productrice de...roses. Le village est magnifique, et les rizieres sont bordees de rosiers. Les gens sont stupefaits de nosu voir la. Tant de sourires, tant de rires, sans presque rien comprnendre : notre indonesioen ne depasse pas "bonjour, merci, a la prochaine". On se balade le long d'un canal qui aliment les rizieres. On voit des papillons extraordinaires, encore plus varies qu'a la serre de San Jose. L'un d'eux est noir avec des taches blanches, dont on peut voir les bords s'iriser de violet quand il se pose. Un autre immense a du bleu azur au bas de ses ailes noires, mais le plus incroyable, c'est un papillon arc-en-ciel irise, tachete de points noirs ! Le lendemain au petit matin : rebelote, a la fraiche cette fois, direction la cascade. Tot le matin, on voit la cueillette des boutons de rose, qui sont emmenes a la ville en scooter, apres avoire te rassembles au centre du village. Un autre village plus haut est embaume d'une etrange odeur : des plantes que nous n'identifions pas sechent le long des routes. Apres 3h de marche sur 8km qui montent raide, on arrive a la cascade. Elle est incroyablement haute et fine. L'eau est glacee, et a l'ombre des falaises, on a presque froid. On s'assied pour boire un Sprite, et on est envahis par un groupe d'une quinzaine de jeunes hommes qui veulent se prendre en photo avec nous : c'est drole, on est comme des stars !L'etape suivante, c'est la ville de Yogyakarta, alias Yogya, pour les intimes. On realise que nous sommes exactement a mi-parcours : sept mois deja que nous voyageons, et encore sept mois pour rentrer courant decembre. Cette journee de mi-parcours est une vraie belle journee de voyage, ou nous nous laissons guider par les evenements. On part a pied pour le palais du sultan. En y arrivant, on rendontre un jeune enseignant de Sumatra : il a appris le francais a l'alliance francaise, et veut pratiquer. Apres nosua voir fait rever de son immense ile, il nous conseille un "batik art center", endroit ou l'on peut voir le travail du batik. En chemin, nouvelle rencontre qui nous mene au lieu que nous cherchons, au fond d'une etroite ruelle. On croyait que "batik" designait une technique de teinte de tissus (c'est vrai) et on pensait acheter une chemise (c'est naif). En fait, c'est presque de la peinture sur soie, a la difference que le tissu est compose de soie et coton. On nous explique les techniques de teinte, puis on part regarder les toiles des maitres et des eleves. C'est la troisieme toile qui nous a interpelle. Sur un fond jaune d'or, elle figure abstraitement (admirez l'oxymore) une ile volcanique, pres de laquelle reposent trois barques. Elle a ete peinte par le maitre des maitres du lieu. C'est drole : on ne pensait rien acheter, et puis quand on l'a vue, toutes les autres nous ont parues ternes. On a depense 750000 roupies, mais c'est le plus beau souvenir de notre voyage, et de loin. Vous verrez quand vous viendrez nous voir a la maison !
La suite de la journee fut tout autant magique : On a rencontre un autre vendeur de batiks, qui nous a fait visiter le quartier du palais du sultan. Autour du palais, il y a avait de nombreux jardins, et des pavillons de repos du sultan. Aujourd'hui, la ville a envahi les lieux, et un quartier anarchique s'etale la ou il y avait un lac. On visite une ancienne mosquee circulaire sur deux etages, noyee entre des maisons, alors qu'elle etait entierement entouree d'eau au siecle dernier. Plus loin, du linge seche entre deux tourelles d'autant. Notre hote nous emmene chez un fabriquant de marionettes pour le theatre d'ombre. On voit un artisan travailler, et un autre nous explique la signification des ornements du personnage : Visnu. Sur sa tete une couronne, au bas de laquelle un monstre surveille les arrieres pour effrayer les traitres. Dans le dos, l'arbre de la balance des forces bonnes et mauvaises forme une aile. Quant au bassin, il est delicatement equilibre, symbolisant la puissance des reflexes. Aux bras et aux jambes, des dragons apportent la puissance necessaire a l'action. Un art de vivre de ces marionettes, ciselees dans du cuir de vache, puis peintes. La fabrication necessite plus d'une semaine, et son art se transmet de pere en fils.; Septieme generation pour notre interlocuteur, adorable. En rentrant vers notre hotel, encore une rencontre, d'un jeune homme qui realise des films pour une ONG ecolo. Un job parfois perilleux, mais vraiment passionnant. Ajoutez a cette matinee deux bons repas et une bonne sieste pendant l'apres-midi pluvieux, et voila une tres bonne journee de voyage.
Celle qui suit est pas mal non plus. On loue un scooter pour aller au temple de Borobudur. Depart a 4h30, en esperant voir le lever du soleil. Finalement, il fait gris, mais ce n'est pas pour nous deplaire : on evite la chaleur etouffante du sleil. Le type a qui nous avons loue le scooter m'a prete une carte d'etudiant perimee, qui nous fait economiser 80000 roupies, soit plus que les 50000 de location du vehicule. Heureusement, car le billet d'entree est cher : 15 $us pour les adultes, 7$us pour les etudiants. Pour autant, le site vaut le detour : c'est une immense pyramide boudhiste, recouverte de bas-reliefs, statues de Boudha et de petits domes a pointe au sommet. La silhouette du batiment ressemble a une courbe fractale. Pour la visite, il y a sept niveaux, et l'on fait le tour de chacun d'eux dans le sens des aiguilles d'une montre. Le plus bas, le plus long, ce sont des bas reliefs illustrants le mahabarata et le ramayana. Scenes de combats, de voyages, de rencontres... Des rois, des guerriers, des dieux, des ascetes, des danseuses, des traitres, des hommes a corps d'oiseaux... Il y a de tous les personnages, souvent a la cour, parfois a l'exterieur, voire meme a dos d'elephant. D'aillerus le bestiaire est phenomenal : lions, serpents, tigres, dragons, souris, chevres, perroquets, singes et on en oublie plein. Plus haut, les scenes se font plus religieuses, avec des boudhas de partout. Apres les 4 premiers niveaux bardes de bas reliefs, on arrive aux 3 niveaux superieurs. On y trouve des statues de Boudha sous des "cloches" de pierre. Le lieu est fabuleux, mais insupportable tant des hordes de touristes y sont presentes. Enormement de groupes scolaires, qui montent directement au sommet et se prennent en photo sous toutes les configurations possibles. Pire, ils veulent tous se faire prendre en photo avec nous. C'est flatteur et sympa au debut, mais vite usant, et puis avec toute cette agitation, impossible d'aprecier ce lieu saint avec le moindre recuillement. On repart un peu decus.A scooter toujours, on visite un petit cimetiere a flanc de colline au dessus des rizieres. L'amenagement est surprenant : les tombes sont placees dans de petits amphitheatres creuses dans la pente. Il fait chaud, mais le lieu est calme, et magnifique. Apres avoir mange un bakso (soupe aux boulettes de viandes) au bord de la route, on file au temple hindou de Pranbanan. Beaucoup moins bonde, le lieu nous a encore plus plu. L'esplanade principale contient 6 temples: 3 a l'Ouest dedies aux dieux : Visnu au Nord, Siva au centre et Brahma au Sud, et 3 a l'Est dedies a leurs vehicules, c'est a dire l'animal qui les transporte : l'aigle Garuda pour Visnu, une vache pour Siva, et un cygne pour Brahma. La statue de Garuda n'est plus dans l'antre du temple, mais on y sent une forte enrgie. La vache de Siva attend toujours dans sa penombre. La pluie se met a tomber, l'orage eclate. Dans son temple a l'interieur grand comme une chambre, Brahma nous regarde de ses trois visages. L'encens qui fume embaume l'air. Etrange sensation que de faire face a un dieu... Plus loin, c'est Visnu qui nous accueille. Cette visite sous la pluie...
Et puis le retour en scooter, sous des trombes d'eau. L'atmosphere de pluie tropicale est certes un peu genante, mais delicieusement agreable. Plus qu'une journee de train, en deuxieme classe cette fois, et nous voila a Jakarta, capitale de l'Indonesie.

mardi 11 mai 2010

Bali : ballot de balivernes

Le gros defaut de Bali, c'est le tourisme. Et il se voit comme le nez au milieu du visage. Si notre premiere journee fut si magique, c'est parce que Denpasar, la plus grande ville de l'ile, n'est pas prisee des etrangers. Juste au Sud, nous avons evite Kuta, ville touristique par excellence aux plages reputees, pour nous installer a Jimbaran, de l'autre cote de l'aeroport. Si les journees y sont tranquilles, les restaurants alignes sur la plage accueillent le soir des hordes de touristes, la plupart fraichement debarques en car. Orientee a l'Ouest, la longue bande de sable est un "spot sunset".

Au centre de l'ile, la petite ville (grand village ?) d'Ubud est une veritable cite coloniale. Les rues sont bondees de restaurants, hotels, masseurs, libraires (anglophones, francophones, hollandophone (on dit comment ?)...) distributeurs de monnaie, cafes, boutiques de maillots de bain et vetements luxueux, souvenirs en tous genres, galeries... En plein centre, la majeure partie du marche est consacree a al vente de souvenirs. Ici pas de peetites epiceries (warung en indonesien) pas de coiffeur, pas de reparateur de scooter, ni d'autres petits bouiboui sympathiques : la ville est par les blancs, pour les blancs. Les indonesiens anglophones qui travaillent dans les hotels et restaurants sont aux petits soins des clients. Ceux qui n’ont pas cette chance sont souvent assis dans la rue et proposent “taxi, taxi” a chaque fois qu’on passe. Certains ont fabrique de petits panneaux “do you need a taxi ?” qu’ils brandissent sur le chemin. D’autres tentent de conjurer nos refus de “maybe tomorrow”, tres polis mais depourvus de sens quand on nous pose la question tous les 10m.

Les occidentaux, on cherche a les eviter, mais on s’y retrouve immanquablement confrontes. Parfois individuellement, comme le patron de la librairie francophone RendezVousDoux, a qui on demande ou trouver le Petit Prince en balinais, qui nous traite avec un mepris incroyable et nous renvoie piteusement sur la librairie...anglophone ! Pas l’indonesienne ! Ce type est un colon, c’est tout. Aussi les touristes, comme a l’unique bouiboui que nous aillons pu denicher (on mange le nasi goreng a 1500 roupies, presque le double des 8000 de Denpasar, mais nettement moins que les plats des restaurants huppes). Deja en arrivant, il me salue avant de saluer le patron, et puis la phrase “ca va, ca se mange ?” et il s’en va. Coq francais qui chante les deux pieds dans la bouse, plus meprisable que le meprise. Au plan d’eau de Taman Ayun, c’est un ardennois blase qui demande ce que je photographie. Je lui montre poliment les feuilles de nenuphar vertes, oranges et violettes (les trois couleurs secondaires !) qui couvrent la surface de l’eau : “bah, les fleurs sont fannees”. Puis en rentrant dans le temple : “ah, on en a visite des temples”, l’air de dire “il n’y a rien d’autre ici”, avant de se plaindre du prix du chauffeur. Le long de la route, durant nos balades a scooter, on decouvre des groupes venus s’eclater massivement pour pas cher. Au bord de la mer, un groupe d’une trentaine de plongeurs en combi, peindards, clope au bec, alors que des mamies indonesiennes portent leurs bouteilles d’oxygenes deux par deux, soit vingt kilos sur la tete. Ya bon bamboula ! A d’autres endroits, on peut faire du rafting au milieu des rizieres ou travaillent les “locaux” : genial de marier depaysement et sensations fortes ! Finalement, ceux qui nous ecoeurent le moins ce sont ceux qui s’installent a Bali comme capitale du New Age, ou tout est bon a pratiquer : yoga, zen, falun gong, meditation, massages en tous genres, ouverure des chakras... Il y en a pour tous les gouts. C’est un peu la marque de fabrique de l’ile, et tant pis si paradoxalement ce bijou de la vie sociale, ou la vie prend son sens par la communaute, au rythme des ceremonies, est devenu le temple du developement personnel. C’est pas grave, on est tous pour le bien de la planete, pas vous ?

Mais le plus triste avec le tourisme de masse, ce sont les consequences dans les rapports humains. Les transports a Bali sont assez compliques : il y a tres peu de bus, et les destinations sont ecrites en tout petit quand elles le spont. Le moyen de transport le plus populaire des balinais (apres le scooter), c’est le “bemo”, c’est a dire le minibus qui roule lentement et prend les gens au bord de la route. Il faut un petit temps pour apprendre a les distinguer d’un vehicule particulier. Quant au prix, impossible de savoir. Ou plutot on ne sait qu’une chose, c’est qu’on se fait systematiquement arnaquer. On n’a jamais vu uyn balinais payer plus de 5000 roupies, mais nous, c’etait 20000, ou 50000, voire meme 100000 au debut, quand on n’avait aucune idee. C’est penible, mais ca reste tellement moins cher que les shuttles touristiques. Pour le trajet Ubud-Amalapura, le transport de blancs part deux fois par jour, pour 100000 roupies par personne. En bemo, comme des bleus, c’est a dire que le chauffeur fait l’affaire de la semaine, on a paye 70000 a deux, soit 3 fois moins cher. On pense maintenant que des balinais auraient fait le trajet pour 15000 roupies environ. On avait bien ete sujets a quelques astuces et arnaques en Amerique Latine, mais pas des prix absurdes comme ici. Pour faire une comparaison, imaginez des americains payer 150 euros le trajet Aix Marseille, ou prendre un TGV Paris Lyon pour 800 euros. Forcement, cela aiguise les appetits et pourrit rellement les relations humaines.Le mensonge est devenu une seconde nature. A notre hotel a Ubud, 4 personnes differentes nous ont dit qu’il n’y avait pas de bemo apres 14h, que le trajet prendrait une journee. Au final, une heure de trajet sans attenre, pour un prix bien meilleur que le shuttle.

Un des pires moment fut l’ascension du volcan Batur. Au depart du sentier, des dizaines de guides. Ils disent que pour monter, il faut payer un guide 300000 roupies (a titre comparatif, jamais nous n’avons paye aussi cher un hotel !) On dit qu’on ne les croit pas, qu’on veut monter seuls. Ils disent que c’est interdit. On part un peu plus loin en scooter, et on decouvre un autre depart de sentier, sans personne. On commence a grimper, et on croise encore plusieurs guides (qui redescendetn avec leurs touristes de bonne heure, car le volcan donne sur la mer a l’Est, c’est donc un “spot sunrise”) qui nous fusillent du regard, l’air de truands. L’un d’eux nous dit que c’est interdit, qu’il va aller chercher d’autres guides pour nous empecher de monter. On continue, on tergiverse, on fait demi-tour. En repartant, on se dit que c’est trop bete, qu’on va pas laisser ces rapaces nous priver de montagne pour des prix trop eleves pour etre honnetes. On monte seuls. C’est magique. On apprendra plus tard que c’etait bel et bien autorise. C’est le genre de moment ou s’il on est certes fiers de n’avoir pas cede, on a quand meme du beaucoup lutter, contre des gens vraiment malhonnetes, ce qui pompe de l’energie.

C’est au temple de Besakih qu’on s’est fait avoir. A l’entree, un homme habille d’un uniforme nous dit qu’il y a une ceremonie aujourd’hui, qu’il faut un guide. On ne veut pas faire de rafus, et puis c’est un temple, on est respectueux. On paye le guide, et on realise qu’il n’y a aucune ceremonie. C’etait certes interessant (quoique pas indispensable), mais encore un mensonge, cette fois dans le lieu le plus sacre de l’Indonesie hindoue. Bravo !

On ne va pas egrainer tous nos deboires et problemes de negociations, mais on tenait a vous montrer cette face la de Bali. Ce n’est pas la premiere fois qu’on remarque des arnaques pour touristes, mais la ou les guatemalteques (deja penibles) doublaient les prix, les balinais les multiplient par dix ou vingt, sans scrupules. Cela rend la vie quotidienne tres penible, car on doit sans cesse etre sur le qui-vive, et on finit par se mefier de tous nos interlocuteurs, alors que beaucoup sont adorables, et evidement honnetes. Difficile de trancher entre la sympathie gratuite, le plaisir de rencontrer quelqu’un qui vient de loin, les sourires, rires, quelques mots echanges quand on peut, magie qui touyche le coeur, et l’hypocrisie polie : “hello” “what’s your name” “where do you comme from” “buy my paintings”. Les deux faces d’une meme ile, qui reussit le tour de force d’etre un des lieux qu’on prefere, et un de ceux qu’on aime le moins.

Bali, confetti de paradis

Notre premiere journee a Bali fut a marquer d'une pierre blanche. Arrives la veille au soir depuis un vol sans histoire depuis Darwin, nous avons pris un taxi qui nous a emmene dans 3 hotels avant qu'on trouve le bon. On prend le petit-dejeuner dans la chaleur du matin, et puis en route a travers la ville. La premiere chose qui nous marque, ce sont les petits temples et les autels presque partout, dans les cours des maisons ou au coin des rues. Aussi de nombreuses offrandes dans de petits paniers en feuilles de bananiers : fleurs, riz, biscuits, baton d'encens qui fument encore ou sont deja consummes. Devant son magasin de chaussures, une femme prie, mains jointes au dessus de la tete. Trois batonnets d'encens embaument la boutique. La deuxieme chose qui nous frappe, c'est la gentillesse incroyable des gens. Nous sommes en ville, et presque tout le monde nous sourit, et nous interpelle de "hello", "how are you ". Il est certes difficile de traverser les rues tant le traffic en scooter est dense, mais on arrive quand meme au Bali musuem, ancien palais du roi reconverti en musee. Sculptures et bas reliefs magnifiques decorent les nombreuses petites cours. On trouve les dieux de l'eau, du vent, des personnages effrayants et armes dont le role est d'empecher les mauvais esprits de penetrer le domaine. On decouvre l'histoire de l'ile, developpee en royaumes aux environs du VIIIeme siecle. Elle a la particularite d'etre restee hindoue apres l'arrivee des musulmans a Java au XVIeme siecle, et de nombreux nobles et lettres s'y sont alors refugies. C'est probablement a cette epoque que s'est formee la specificite religieuse et culturellede Bali, melange d'hindousime, de bouddhisme et d'animisme. On decouvre aussi de nombreux tableaux, dans des styles traditionnels pour les plus anciens, contant les histoires du Mahabarata et autres legendes. Les styles artistiques ont ete profondement transformes dans les annees 30, par la presence de plusieurs peintre hollandais qui ont bouscule les traditions : nombreuses scenes de la vie de tous les jours, peintures des ceremonies, jusqu'au courants occidentaux tel l'impressionisme. Une superbe visite, que nous avons pu mediter a la sortie, contraints de patienter assis sur les marches a regarder tomber des trombes d'eau. Ce sont les dernieres pluies de la saison, mais elles n'en sont pas moins abondantes.
En quete d'un restaurant, on deambule dans des ruelles, ou l'on s'arrette devant une porte : de nombreuses offrandes a travers le chemin nous intriguent. Nous sommes alors invites a venir partager le repas. Dewi et Budha nous invitent a la ceremonie ou leur neveu Dede (ca ne s'invent epas) devient un homme. La ceremonie touche a sa fin, apres 3 jours de fete, et c'est poiur lui un heureux presage d'avoir des etrangers presents. On admire son costume magnifique, fait de tissus brodes d'or et d'une couronne imposante. Il porte meme une epee dans le dos, dans un foureau dore. Toute la famille s'est faite belle et le repas est fantastique, meme pas trop epice. Enchantes de cette rencontre, on rentre a l'hotel profiter de la clim, avant de ressortir chez le...coiffeur. On sort tous les deux rafraichis de notre nouvelle coupe, et detendus par le delicieux massage de crane que nous ont prodigue le coiffeur et sa femme. Au bouiboui du coin, on se regale de notre premier "nasi goreng:, un riz aux legumes et viande tres classique en Indonesie. Une journee memorable qu'on vous dit !
Le lendemain, suivant les conseils de Laure, on va a Jimbaran, longue plage de sable. De la, on loue un scooter pour aller visiter le temple de Uluwatu. Pour entrer, mous devons nous habiller correctement et pour cela acheter un batik, c'est a dire un grand rectangle de tissu, que l'on noue autour de la taille pour couvrir les jambes. On choisit de beaux tissus, et on est ravissants quand on entre dans le temple. Des singes s'approchent de nous, esperant des cacahuetes ou autres grignotis. Le temple est en haut d'une falaise, et surplombe la mer a 270 degres. En bas, les vagues battent la roche dans un bruit de tonnerre. On longe la cote entoures de fleurs et de papillons. Limpression d'ensemble que rend le lieu, c'est d'etre le bout du monde. Plein Sud, c'est l'Ocean Indien, qui amene ses vagues successives. Un lieu d'une grande energie, que nous quittons bientot pour retrouver la fraicheur du courant d'air en scooter. L'arret plage baignade nous donne plus chaud qu'il ne rafraichit et on rentre une fois de plus faire la sieste sous la clim.Ensuite nous nous installons a Ubud, au centre de l'ile, dans un hotel magnifique d'ou nous pouvons rayonner. On visite le musee d'art, un veritable bijou en trois pavillons : des sculptures en bois tres elancees, d'une grande finesse. De nombreuses encres en noir et blanc, tres denses, racontent les scenes legendaires ou la vie quotidienne. La qualite et la diversite artistique d'une si petite ile (3.5 millions d'habitants seulement) est impressionnante. Nos apres-midi se terminent a la piscine de l'hotel, puis ecriture pour Magali, karate pour moi. En scooter, on se rend au bord de la mer, au temple de Tanah Lot. Drole de se retrouver parmi des hordes de touristes indonesiens. Le temple est sur un rocher une vingtaine de metres au large. Les vagues le battent en permanence. On peut le voir depuis la cote, de differents points de vue. Un beau lieu, dont on fait le tour assez vite. On dejeune dans unchouette restau entre la route et des plantatiosn de bananiers. Puis direction le temple de Taman Ayun, sur la route du retour. Situe au confluent de 2 rivieres, il est aux 3/4 entoure d'eau. Les jardins sont splendides, et l'interieur est pleind 'autels couverts par des toits superposes, toujours en nombres impairs : 1, 3, 5, 7, 9, 11. On fait du Tai Chi dans les jardins : le lieu est d'une enrgie incoryable, d'autant plus qu'entre midi et deux, il n'y a aucun visiteur.
Autre decouverte en scooter : le volcan Batur, voisin du geant Agung, dont le sommet est presque toujours entoure de nuages. Il fait tres chaud quand on grimpe, malgre 1700m d'altitude, mais la vue au sommet vaut les efforts : un profond crater qui fume encore par endroits, et puis la vue alentour : a l'Est un lac magnifique, borde de rizieres et autres cultures. Au Sud, une immense coulee de lave noire qui date de 1999 : une petite ile de verdure en emerge. Et si l'autre versant du crater cache la vue au Nord-Ouest, on devine que la bariere de falaises qui entoure le volcan et forme comme un cratere plus grand encore, continue de plus belle. Au centre, pres du feu volcanique, nous sommes entoures d'une barriere de montagne, elle meme entouree d'une barriere de nuages, et bien sur l'ile de Bali est entouree d'eau. On se croit au centre du monde, proteges par tous les elements. Un lieu d'une magie incroyable.
On etablit nos quartiers suivants a Amlapura, a l'Est de l'ile. La ville n'est pas touristique. On mange au marche ou le spassants nous saluent et les balinais anglophones nous tapent la discussion. On mange des baksos (boulettes de viandes en soupe accompagnees de nouilles bleues). Un autre soir une "mamita" originaire de Java nous sert un plantureux repas melangeant riz, poulet et touffu (nature et a la cacahuete). Elle m'offre meme une cigarette de Gudang Garam, du tabac au clou de giroffle, pour clore le festin. Tres bonne atmosphere en ville donc, d'ou l'on rayonne de nouveau en scooter. Le long de la cote une premiere fois, ou l'on pensait faire du snorkle mais ou l'on a regarde l'orage s'approcher sur la mer. La route etait tres peu frequentee, et au bord les enfants criaient "hello" et tendaient la main pour qu'on "tope". Une deuxieme fois vers la montagne, au temple de Besakih, le plus vieux de Bali. C'est le centre de la vie hindoue indonesienne. Tous les cents ans est organisee une ceremonie pour pour l'harmonie dans l'univers, ou une centaine d'animaux, incluant tigres et serpents, sont sacrifies. Le jour de notre visite, les lieux sont tranquilles. Le site regroupe 18 temples differents, certains publics, d'autres familiaux. Au Nord, le temple dedie a Visnu, dieu de l'eau et de la protection, est decore de noir. Au centre, c'est Siva, dieu du vent et de la destruction, decore de blanc et jaune. Au Sud, le temple de Brahma, dieu du feu et de la creation, decore de rouge. C'est la que nous avons prie pour notre securite. Le pretre nous fait prier 5 fois : pour les fleurs, le soleil, l'univers, Brahma et pour prendre conge. La fumee de l'encens nous a lave les mains au debut, et l'eau benite a la fin assure notre protection. Nous partons avec des grains de riz colles au front, symbole de fertilite et de prosperite. En meditant apres la priere, j'ai senit une colonne de flamme s'elever au dessus de moi, jusqu'au ciel en cloche d'azur. A cote, Magali etait benie d'une colonne d'eau. Encore un lieu magique, garde par deux dragons de pierre noire.
Bali s'est revelee a nos yeux une ile a la douceur provinciale. La vie y est rythmee par des ceremonies nombreuses et complexes, comme nous l'evoquent au bord des routes les quelques Ogoh-ogoh que l'on voit : des statues de monstres en papier mache, qui menent les processions du nouvel an, pour chasser les mauvais esprits. Le lieu est un petit microcosme harmonieux, emprunt d'une magie comme par exemple l'Irlande en Europe. Des sites merveilleux de la plage a la montagne, une culture riche et omnipresente, des gens souriants et acceuillants... Bref, un confetti de paradis tombe sur terre !