mardi 22 juin 2010

Malacca, la ville du detroit

Apres notre semaine a Singapour, nous sommes heureux de trouver une ambiance plus decontractee et moins "propre au point de faire de la chirurgie sur le trottoir" dans la gare routiere de Johor. On mange dans un boui-boui, puis on prend notre bus pour Melaka, alias Malacca pour les occidentaux. C'est la premiere fois que nous voyageons dans un bus 1ere classe : a peine 25 places a raison de 3 par rangee. On est tres bien installes sous la clim et la trajet est bon marche. D'une maniere generale, la Malaisie ou du moins sa cote Ouest est presque aussi moderne et aisee que Singapour, mais bien moins chere. Petit detail qui tue : les vehicules singapouriens qui se rendent en Malaisie doivent avoir un reservoir au moins plein aux deux tiers : c'est la loi pour eviter que tout le monde fasse le plein de l'autre cote !
L'arrivee a lieu dans une immense gare routiere hyper moderne. A la descente du bus qui mene au centre ville, une vieille dame nous alpague et nous propose de dormir chez elle moyennant 30 ringgit malaisiens la nuit. On va voir, mais c'est excentre, pas tres joli, et elle est vraiment pas aimable. D'autant plus dommage qu'il; s'agit d'un week-end prolonge a Singapour et que nous mettrons plus d'une heure a tourner en ville avec nos sac-a-dos pour trouver un hotel a prix decent. C'est samedi soir, il y a des touristes de partout, heureusement locaux et pas "gringos". L'arrivee est loin de nous emballer.

Dimanche, la ville est plus tranquille, et on va decouvrir les musees. D'abord celui de la litterature malaisienne, pour le blog pro de Magali. Elle ecrira peut-etre un article dessus, mais on a surtout ete tres decus. Construit pour renforcer l'identite nationale (un musee de l'armee a ete bati au meme moment), il ne presente presque rien d'autre qu'une liste de Cv d'auteurs du XXeme siecle. On ne s'est meme pas fait une idee des themes abordes par la litterature. Plus interessant : le musee d'histoire. En effet, l'histoire de la ville est intimement liee a celle de la peninsule. Fondee par un prince hindou au XIVeme siecle au lieu ou il a vu une petite biche mettre en retraite ses chiens, la ville s'est convertie a l'islam au siecle suivant, puis a ete occupee successivement par les portugais, les hollandais et les anglais.
Il faut dire que le lieu est strategique : a mi distance de l'Inde et la Chine, c'est l'endroit ou s'inversent les moussons de l'Est et de l'Ouest, donc un havre pour les nombreux navires marchands. Les portugais disaient que "celui qui tient Malacca a la main posee sur la gorge de Venise. Cela explique pourquoi ils on pris la ville aussi vite apres l'avoir decouverte. Des leur premiere visite, ils ont ete mal vus, car le capitaine de la flotte a offert un collier au premier ministre, et lui a noue autour du cou de la main gauche, montrant par ce geste que le ministre est de rang inferieur. Quelques mois apres, les portugais revinrent pour envahir la ville mais furent repousses. C'est a leur troisieme tentative qu'ils ont pris possession de la cite, avec l'aide de marchands chinois qui leur ont prete des jonks pour faire une attaque surprise. Mais autant la ville etait un port incontournable avant leur arrivee, celebre notament pour son code de lois maritimes clair et son cosmopolitisme, autant l'obsession de sportugais a maltraiter les autres religions a fait decliner son importance, au profit notament des royaumes de Sumatra, de l'autre cote du detroit. La position strategique du pays nous avait marque de visu a notre arrivee a Singapour, carrefour essentiel des mers asiatiques
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Autre visite passionnante : le palais du sultan, une grande batisse en bois sur trois etages. Les jardins sont reposants, avec des fontaines et des arbres en fleurs. A l'interieur, la cour a ete reconstituee, et on decouvre des costumes splendides, notament la tunique jaune portee par le sultan le jour de son couronnement. Aussi de belles histoires racontees en tableaux, par exemple celle des deux amis Hang Tuah et Hang Jebat. Le premier, en raison de son succes grandissant a la cour, fut accuse a tort de tromper son epouse avec une servante du sultan. Malgre l'intervention du premier ministre qui ne croit pas ces ragots, le sultan le condamne a mort et confie son execution au premier ministre, qui cache Hang Tuah plutot que de le tuer. Apprenant la decision du sultan, Hang Jebat decide de venger son ami et attaque le palais. Nul ne parvient a l'arreter. Quand le sultan apprend de son premier ministre que Hang Tuah est toujours en vie, il le fait amener pour calmer la fureur de Hang Jebat. Lors de leurs retrouvailles, Hang Jebat est heureux de retrouver son ami, mais celui-ci lui reproche d'avoir amnque de respect au sultan en attaquant le palais pour venger sa mort. Hang Tuah provoque Hang Jebat en duel et le vainc apres un long combat. A la fin, il prend son ami mourrant dans ses bras, et Hang Jebat lui confie l'education de son fils. Presque une legende, mais c'est une histoire vraie...
Pour le reste, le centre ville est assez joli, avec son quartier chinois sur une rive et les restes historiques du fort et le quartier de l'eglise de l'autre. Pour autant, on n'a pas aime plus que ca parce que c'est trop touristique. Par exemple, il y a des ribambelles de velo-taxis decores de fleurs et guirlandes electriques. Jolis et amusants, on comprend que les grands-parents malaisiens y emmenent leurs petits-enfants pour leur montrer la vie d'avant, mais on en a utilise des "vrais", pas touristiques, a Java il y a trois semaines. C'est en nous eloignant du centre qu'on a repris du plaisir, a traverser un quartier residentiel joli et paisible, pour arriver au cimetiere chinois. Le lieu est serein, juste trouble par les joggers (preuve que la Malaisie est un pays riche) et les moustiques. Plus bas, un cimetiere musulman, tres different, avec des tombes rectangulaires avec deux steles se faisant face, l'une aux pieds, l'autre a la tete. On aprecie ces lieux tranquilles, car la prochaine etape, Kuala Lumpur, s'annonce agitee !

lundi 21 juin 2010

Detours de tour en tour

Pour son blog pro, Magali travaille avec Elise, prof de francais au lycee Ampere a Marseille, qui connait la documentaliste du lycee, Nathalie, dont l'ami d'enfance Eric habite a Singapour, donc on a eu son numero de telephone. Lui et sa compagne, Sharmee, nous ont heberge trois jours. On peut dire qu'ils portent bien leur nom, parce que Sharmee est charming, et Eric est riche ! Enfin riche, il bosse dans les effets speciaux, et gagne assez bien sa vie pour avoir un appartement au 15eme etage du condominium de City Square. Il s'agit de deux immenses immeubles bleus, entre lesquels se glisse une piscine presque aussi immense et tout aussi bleue. On a profite des lieux les apres-midi ou Eric et Sharmee bossaient, pour faired es longueurs de nage et nous gagatifier devant des films cultes, comme les Blues Brothers. Des mois qu'on n'avait pas passe une apres-midi au home cinema, et on a aprecie !
Comme Eric et Sharmee travaillent la journee, ils nous font decouvrir la ville de nuit. Un soir dans un splendide food-court du centre ville, un autre dans un petit restau de Little India. On se prend des Magnums chez Mustapha Center, un centre commercial sur plein d'etages, ouo l'on trouve de tout. Sur les conseils de Sharmee, on goute des desserts asiatiques typiques comme le Bobo Chacha ou le Chendol : il s'agot de neige au sirop avec des petits morceaux de fruits, de gelees rouges et vertes bizarres. C'est froid et sucre, Magali n'est pas fan, mais j'adore.
Le deuxieme soir, on a meme fait une soiree chic : Eric m'a prete un pantalon noir (j'ai pas de pantalon pendant le voyage, que des shorts !) et une belle chemise blanche. Sharmee a transforme Magali, voyageuse backpacker, en une princesse ravissante : maquillage, coiffure sur mesure, une robe de soiree d'une longueur infiniment langoureuse, et 10cm de talons. On etait beaux comme des papes (quelle expression a la con !), et du coup, on a amnge pres d'une eglise reconvertie en restaurant. Pizza, encore un plat qui n'a l'air de rien, mais a des annees lumieres de l'ordinaire indonesien ! De la, on est monte dans un restaurant-bar-discotheque au sommet d'une des tours de Singapour.
L'interieur est cossu, et l'exterieur magique. On domine la ville de nuit, depuis le 70eme etage. Drole de decouvrir ca depuyis une boite de nuit, pas trop notre truc, mais on ne s'attarde pas pour descendre se balader pres de la riviere. Le long des quais, malgre une chaleur encore accablante, on voit l'un des hotels les pus chics de la ville, pres duquel se trouve une statue assez drole : sous le quai, elle represente un enfant qui saute dans l'eau de la riviere. Il faut dire qu'il y a 40 ans, le quartier etait un quasi-bidonville, et les enfants se baignaient dans ce qui ressemblait plus a un egout qu'a une riviere. Les temps changent : la riviere est propre, mais les enfants ne s'y baignent plus.
Plus loin, un quartier a ciel ouvert, pour les fetards. On jette un coup d'oeil a une discotheque a la mode : un aquarium sert de podium pour tremousser son corps sur le dance floor, et sur le cote, une cabine refrigeree a -10 degres pour aller boire des shoot de vodka. Une demesure que nous decouvrons tranquilles : il n'y a personne ce soir.
S'amuser a Singapour n'est pas aussi facile que ca en a l'air, comme nous le decouvrons a une soiree "expat", ou Eric et Sharmee sont invites. L'hote est suedois, la cinquantaine, et lui et sa femme habitent un appartement magnifique, 20eme etage, avec l'ascenceur qui s'ouvre dans l'entree de l'appartement. Un immense salon a deux balcons (Est et Ouest) et trois chambres a coucher. Si j'ai eu du plaisir a boulotter un plat suedois a base de pommes de terre (!), oignons et creme, la soiree etait proprement infecte. Pour Eric, l'interet principal est de pouvoir rencontrer des gens, car il s'ennuie beaucoup apres huit mois sur place, et la bonne ambiance de Nouvelle-Zelande ou il a vecu huit ans lui manque. Nous, on a eu l'impression d'etre a une soiree Erasmus : musique trop forte, buffet, alcool, les gens bourres qui discutent dans les coins, et les quelques fois ou l'on entame une discussion, nos interlocuteurs ne nous ecoutent meme pas, trop occupes qu'ils sont a se convaincre que leur vie est trop bien, et qu'ils adorent leur boulot a la con dans une ville ou ils s'emmerdent. La misere de leur richesse brille dans la nuit noire, et nous, on se refugie chez Eric en taxi, pour regarder Up, et rever d'ailleurs !
C'est de jour qu'on trouve cet ailleurs, dans une ville de Singapour aux milles facettes : on est alle au quartier chinois. Apres le splendide Little India ou nous nous etions installe, puis le quartier arabe reduit a une suele rue commercante qui mene a une mosquee certe magnifique, on ne savait pas trop a quoi s'attendre. Le marche qui occupe les ruelles centrales n'est pas de notre gout, mais on visite trois lieux saints : d'abord un temple hindou aux peintures et sculptures somptueuses, debordants de couleurs. Des dieux, des creatures magiques et des heros y sont representes a foison. Plus loin, c'est la plus vieille mosquee de Singapour, tres sobre, qu'un jeune musulman nous fait visiter : sympa, mais il essaie presque de nous convertir. En cadeau a notre depart, il nous offre un livre : 20 questions/reponses sur l'islam, dont la lecture est edifiante : l'auteur y vante sa religion par des arguments ahurissants. On realise a quel point la difference entre religion et secte est tenue. Enfin, un temple boudhiste, avec mille Boudha dans des niches de tailles diverses. Dans un batiment a l'architecture typiquement chinoise, on est surpris par ce debordement de richesses, d'or, et ou la priere s'adresse a cent Boudha successifs. A raison de 20 cents la priere a l'un d'eux, ca fait quand meme 20 $ le "chapelet" !
On aura passe une semaine a Singapour, a la fois beaucoup et peu pour cette ville qui n'est heureusement pas qu'un centre commercial. Heureux de reprendre la route, heureux d'avoir rencontre des amis !

lundi 7 juin 2010

Singapour ou contre ?

A l'arrivee a Singapour, nous voila transpirant de chaleur, avec nos gros sacs sur le dos. On passe la douane, et la porte suivante donne sur un centre commercial ! L'ambiance est surprenante, avec des panneaux fluos qui invitent a acheter un ordinateur, une camera, une montre ou du parfum. Pour autant, nous ne sommes pas malheureux de profiter de la clim (trop froide quand meme) et de trouver une boulangerie ou Magali deguste un pain aux figues et aux raisins, et moi un "floss" : pain au lait recouvert de filament de poulet frit, delicieux !

Et puis c'est le choc : le metro ! Meme a Sydney, c'etait moins beau et moins propre. Ici, on pourrait manger par terre, y comprs dans les rames de metro. Les stations sont bien evidement climatisees, et les metros, sans conducteur vous l'aviez devine, defilent regulierement, meme pas bondes en general. La ville elle-meme est a l'avenant, d'une proprete a rendre les suisses jaloux. En fait, les choses s'expliquent quand on apprend que Singapour est "the fine city", la belle (fine) ville des amendes (fine). Pour un papier par terre, c'est 500 $S (dollar de Singapour), soit quand meme presque 300 euros : on ne rigole pas. Autant pour un sandwich dans le metro (oui, du coup, on evite d'y manger), le double pour une cigarette mal placee. On trouve comme tout le monde que c'est exagerer, mais on doit l'avouer : ca marche.

On installe d'abord nos quartiers a Little India, le quartier indien de la ville. Tres vivant, aux rues colorees par les peintures des maisons et les fleurs pour le temple. Il y en a un hindou, magnifique. Les statues colorees de divinites diverses semblent discuter indefiniment, assises ou debout sur les toits. D'autres a l'interieur. Beaucoup de gens viennent prier ici. On admire les beaux costumes, surtout des femmes, meme si les moines sont assez droles : vetus de simples tuniques, leurs epaules, torses et bedaines, souvent poilus, bien visibles. Aux coins des rues, aux pieds des grands arbres aussi, il y a de petits autels, avec des statues de divinites. Un quartier charmant donc, loin des centres commerciaux, et ou l'on trouve la plupart des hotels bon marche.

On s'installe dans un "backpackers", le Footprints, tenu par un jeune singapourien sympathique, tres fier de son pays, dont il nous annonce notamment qu'il sera bientot independent en eau potable, grace a une centrale de traitement de l'eau de mer. On y rencontre Ladio, un slovaque dont on peine a croire qu'il a passe la trentaine, tant il ressemble a un adolescent avec son sac a dos. Il fait le tour du monde tout seul, et a un smile incroyable. Avec lui et Eno, un jeune de Jakarta (les habitants de Jakarta s'appellent ils les jakartiens ? en tout cas, les Jakartiers, c'est au Canada) qui quitte son pays le temps d'un week-end pour la premiere fois, on va manger un curry au coin de la rue. Il faut dre qu'une des grandes qualites de Singapour, c'est qu'on y mange bien. Malais, chionois, indien, thailandais, japonais, toute la fine fleur de la cuisine asiatique se trouve la. On aprecie beaucoup les "food court" : grand espace remplide tables et de chaises entoure de petites gargottes qui ont toutes leur specialite.

Pour ce qui est des activites a Singapour, il y en a une principale : le shopping. La ville est quasiment un centre commerciale a ciel ouvert. Imaginez les forumdes Halles de Paris, en moins bonde et en plus propore, mais multiplie par 20 ou 30, ca doit vous donner une idee. Parfois, l'architecture est impressionante, comme cet escalator de 3 etages qui coupe une diagonale noire dans le puit des galeries circulaires. Aussi la ville a ciel couvert, comme sous une serre, entierement climatisee et ou l'on deguste des glaces "sesame noir" et "the vert". Neanmoins le plus souvent, ce sont juste des centres commerciaux, sans grand interet.

A l'exterieur, l'architecture moderne est florissante. On voit depuis l'ile de Batam en Indonesie une construction stupefiante : trois immeubles alignes sur le toit desquels est posee comme une planche de surf geante, disons 150m de long. C'est un casino qui va ouvrir tres bientot, avec piscine sur le toit. Il parait meme que l'un des cotes de la piscine est en verre (enfin un materiau transparent tres solide !) avec donc vue sous-marine aerienne sur la ville. Trop classe, mais on n'est pas surs que ce soit dans nos moyens. Et puis nous, on aurait prefere le fond de la piscine en verre, histoire de nager dans le ciel, alros on attendra qu'ils relevent des defis plus impressionants !

Autre regale des mirettes de l'architecture contemporaine : l'opera de Singapour. Il a ete realise en hommage au durian, le roi des fruits selon les asiatiques. Ca ressemble a un ananas, mais avec des piquants en pointes qui peuvent blesser. C'est le fameux fruit qui pue, que j'arrive a supporter, amis que Magali deteste. Pour l'architecture, il y a un dome recouvert de panneaux d'une forme evoquant les piquants du fruits, des losanges quoi. Ils peuvent s'incliner pour faire entrer la lumiere, ou pour bloquer un soleil trp fort. D'une maniere generale, ce batiment est un regal pour le photographe.
Outre deambuler dans la ville et faire les entretiens pour le blog pro de Magali, on a aussi visite le musee d'art. L'exposition temporaire est dediee au realisme dans l'art asiatique, et c'est fantastique. On a eu un coup de coeur pour un tableau indonesien peignant une famille dans des tons colores, jusqu'a la main du pere qui devient bleue, et aussi un tableau a la memoire d ela guerre du Viet Nam, ou une jeune soldate sur les restes de la roue d'un char fait face a un champs de ruine. L'apres-midi, on a profite de la section enfantine du musee ou l'on a vu des courts metrages, dont un film delirant ou des hommes a tete de chien preparent une soupe avec des aliments dont les noms commencent par toutes les lettres de l'alphabet. Enfin, une installation interactive sympathique, ou l'on fait pousser une foret virtuelle en irrigant avec un cours d'eau video projettee au sol, et qui reagit a nos mouvements. A la fin, des papillons viennent nous feliciter de nous occuper de la nature !

En resume, Singapour est propre, pleine de shopping center, paradis des gourmets, et sensible a l'ecologie : c'est un veritable pays riche !

dimanche 6 juin 2010

Ferry feerie

La plupart des gens qui vont de Jakarta a Singapour le font en avion. Moins de 2h de vol pour une quarantaine d'euros, c'est clairement une bonne affaire. Mais nous, on n'aime pas franchement prendre l'avion. Enfin, pas que j'aime pas regarder le paysage depuis les airs. Ca, c'est toujorus un moment beni. Mais plutot qu'on le prend deja beaucoup cette annee, et puis ca pollue, et puis etre teleportes d'un lieu a un autre, c'est pas notre truc. On aime bien voir le paysage defiler depuis un bus, un train, un scooter... Alors quand on a vu qu'il y avait un ferry, c'etait clair et net, on a decide de la prendre.

Depart le vendredi a 10h, il y a un seul ferry par semaine pour Batam, l'ile indonesienne en face de Singapour. On avait pris nos places a l'avance de peur qu'il soit bonde. En fait, il circule apparement au quart de sa capacite. Nous sommes en 4eme classe, tout a fond de cale. Le lieu est organise en dortoirs, avec de petits matelas sur des espaces grands comme des tatamis. L'ambiance est familiale, decontractee. La tele diffuse les aventures de Mickey et Donald.

Apres avoir somnole devant les dessins animes, on monte sur le pont pour le depart du bateau. "Goodbye Jakarta !" On sort du port gigantesque, et les 20 premiers kilometres de navigation se faont entre les immenses porte-containers et petroliers qui attendent au large de charger ou decharger. On n'avait jamais vu autant de bateau a la fois. Au lojn, le nuage de pollution qui forme une cloche au dessus de la ville de Kakarta restera visible pendant plus d'une heure. Il fait chaud bien sur, mais le large apporte un vent qui rend la situation supportable. On passe des heures assis, a regarder la mer tout autour.Un jeune indonesien, Yuga, nous apprend a compter dans sa langue. Dommage que ce soit a la fin de notre sejour. Enfin, on passe un bon moment a bavasser. On mange un nasi goreng encore une fois, c'est un riz frit avec du poulet e de l'oeuf, puis sieste, puis a nouveau sur le pont, pour un coucher de soleil somptueux : un ballon rouge ecarlate descend sur l'horizon comme une montgolfiere. A peine s'est-il cache que retentit l'appel a la priere. La plupart des passagers se rendent a la mosquee du ferry pour prier. Il faut dire qu'il y a peu d'activites a bord. Outre la mosquee, il y a une petite piece avec quelques consoles de jeux videos a louer, et un karaoke, ou l'on retrouve notre ami Yuga, qui interprete les tubes indonesiens. C'est assez drole a voir, mais on comprend qu'il soit melancolique, lui qui part travailler pendant trois mois, avant de retourner un mois profiter de sa femme et de son enfant nouveau-ne.

Apres une nuit noire, le soleil se leve, mais pas les nuages. Nous, on prend notre temps avant de rejoinre le pont. On traverse un archipel ou les hauts fonds donnent a l'eau une teinte vert turquoise. C'est magnifique, et tres tranquille. La vue sur Singapour a l'arrivee est epoustoufflante. Voila bien longtemps que nous n'avions pas vu une telle concentration de gratte-ciel ! D'autant plus impressionnants qu'ils semblent faire le lien entre la mer et le ciel irise du couchant. On comprend ce que ressentaient les emigrants en voyant New York. A l'arrivee a Batam, les dockers se ruent dans notre bateau sans que Magali et moi comprenions pourquoi. Peut-etre veulent is etre les premiers a decharger les marchandises.Pour nous, le trajet de 27h a bord du Kelud est termine. On passe une heure a Batam, le temps de prendre un autre ferry, pour Singapour cette fois. L'interieur est climatise et ventile : glacial ! On reste seuls sur le pont pour un trajet d'a peine une heure. Pres de nous, un pecheur dans sa barque. Au second plan, les buildings de l'etat-cite le plus riche d'Asie. Le trajet nous est un peu special, car apres plus de 7 mois de voyage, nous allons rposer le pied sur l'Eurasie continentale. Au large de Singapour, encore plus de petroliers et de porte-containers qu'a Jakarta : c'est impressionnant, au moins autant que ces grands buildings qui grandissent a notre approche. A l'arrivee, la porte apres la douane donne sur un...centre commercial. Bienvenu a Singapour !

mercredi 2 juin 2010

Budget en Indonesie

De retour pour la question du budget, cette fois en Indonesie. Disons le tout net, apres l'Australie, le changement est radical ! Au moment de notre sejour, un euro vaut environ 11700 roupies indonesiennes (Rp). On a depense en un mois, du 24 avril au 22 mai 2010, 13 millions de roupies, soit environ 1200 euros : deux fois moins qu'en Australie ! Disons le aussi clairement, il y a d'assez grandes differences entre les regions. On a visite Bali, ou c'est d'autant plus cher que les gens cherchent en permanence a nous arnaquer (ils sont capables de multiplier les prix par 30 sans sourciller), puis l'ile de Java, nettement moins chere, surtout a l'Est, et enfin Jakarta, ou les depenses augmentent, comme souvent, c'est l'effet capitale.
A Bali, on a generalement paye 200000 Rp par nuit d'hotel, que ce soit a l'Hotel Viking de Denpasar, le Sata Graha de Jimbaran, ou l'hotel dont on n'a oublie le nom a Amlapura. Seule exception : Ubud et son hotel Wahyu, qu'on nous avait recommande, et qui etait vraiment trop beau. On a fait une bonne affaire a 250000 Rp aprement negociees. Pour le prix, on a eu la chambre climatisee avec salle de bain privee et petit dejeuner (comme toujours en Indonesie), mais il y avait aussi une belle piscine, et puis la douche etait a eau chaude et eau froide, trois positions de jets dont un massage dorsal ideal.
Concernant les transports, la location de scooter coute 50000 Rp a la journee, casques fournis, mais sans assurance (ceux qui vendent une assurance n'ont pas d'assurance pour autant, c'est juste pour piquer plus de sous aux touristes !). Par contre, pour se deplacer vraiment dans l'ile, c'est complique. On n'a pas pris les navettes pour touristes. C'est des prix qu'on n'accepterait pas de payer en Europe, et il n'y a generalement qu'un ou deux departs par jour. On a choisit d'utiliser les bemos, petits minibus qui circulent sur l'ile et prennent les passagers. Galere incroyable pour negocier les prix. On a paye des sommes incroyables, comme 30000 Rp pour Denpasar-Jimbaran, 100000 Rp pour Denpasar-Ubud, ou 70000 Rp pour Ubud-Amlapura (prix pour deux personnes). Les navettes coutent encore plus, mais les locaux circulent pour 10 fois moins ! Dernier jour, on a traverse l'ile d'Est en Ouest, de Amlapura jusqu'au ferry pour Java, pour 100000 Rp, negocies avec nos gros sac-a-dos, nos voisins payaient 35000 Rp par personne, pour le plus grand trajet faisable sur l'ile. Pour les repas, on a paye entre 20000 et 70000 Rp a deux, suivant le lieu et la qualite.
Autres remarques sur les couts : les temples coutent en general 10000 Rp par personne. Les guides sont en general des menteurs et des arnaqueurs, cf nos aventures contees dans notre deuxieme texte sur Bali. On rappelle que les guides ne sont pas obligatoires pour aller au volcan Batur, et on maudit ceux qu'on y a croises avec leurs tetes de truands et leurs mensonges plein la bouche sur toutes leurs generations jusqu'a extinction (oui, ca soulage !). Le ferry de Bali a Java coute 5000Rp par tete (non, il ne manque pas de zero).
A Java, on trouve des hotels meilleur marche : 135000 Rp pour le Berlian a Banyuwaggi, ou la piscine est geante, mais il faut se laver au baquet. A Probolinggo, on depense 195000 Rp pour un bon standing. L'hotel Wisata de Sawahan coute 120000 Rp , mais il n'y a pas de clim. En meme temps, elle ne manque pas trop dans la montagne ou il fait bien meilleur, et ou les pluies de l'apres-midi rafraichissent beaucoup. L'hotel Sakura a Yogyakarta nous a bien plu, pour 200000 Rp, prix classique en zone touristique.
Un moyen de transport agreable sur l'ile de Jav, c'est le train. On a fait plusieurs trajets en 3eme classe a des prix defiants toute concurrence. Bien sur, le confort est limite, surtout quand le train est bonde, mais quand meme : 19000 Rp par personne pour Banyuwaggi-Probolinggo, en 7h quand meme, 40000 Rp en 7h toujours de Probolinggo a Nganjuk, et puis 20000 Rp pour rejoindre Yogya. En deuxieme classe pour relier Yogya a Jakarta, on a depense 140000 Rp chacun, un peu gonfles car c'etait un jour ferie. Le confort est meilleur en deuxieme, disons comme un vieux TER en Rhone-Alpes. En general, on a mange a deux pour entre 20000 et 60000 Rp a Java, haut de la fourchette pour Jakarta, bas ailleurs. On a meme reussi un (frugal) repas a 7000 Rp en face de la gare a Yogya sous une tente a l'abri de la pluie.
Yogya est une ville tres sympa, mais les deux temples les plus connus sont cher. L'entree au temple de Borobudur coute 15 $us, qui descendent a 8$us pour les etudiants, contre 13 $ et 7 $ au temple de Pranbanan. Noter que n'importe quoi qui ressemble a une carte d'etudiant fonctionne (un "diving school card" avec photo passe), meme si ce n'est pas vous. Le tuyau, ainsi qu'une carte d'etudiant de 2008 d'un jeune allemand, nous a ete refile par la location de scooter : Irwan, de l'agence Cakra. On n'a pas pour habitude de recommander des agences, mais lui, c'est un mec en or, adorable et de bon conseil. C'est simple, on a economise plus au temple grace a sa carte d'etudiant que ce qu'on lui a paye pour le scooter !
A Jakarta, on a eu un peu de mal a trouver un hotel convenable. Il existe des trucs sous-miteux pour 80000 Rp la nuit : douches communes, pas de clim, chambre usee jusqu'a la corde. On obtient une clim et une salle de bain minimaliste a l'hygiene limite pour 140000 Rp. Au dessus, rien avant les 240000 Rp par nuit de l'hotel Margot, qui les vaut bien ! Pour les transports, le metrobus (bus avec des lignes reservees sur les avenues) circule bien pour 3500 Rp le trajet, et les bus coutent 2000 Rp. Enfin, on a quitte l'Indonesie par ferry : 260000 Rp par personne pour le ferry de Jakarta a Batam (27h de trajet) avant de prendre le ferry de Batam a Singapour : 1h de trajet, on voit la ville en face de l'ile, pour 170000 Rp par personne toujours.

mardi 1 juin 2010

Jakarta : cent titres

Les blagues du blog reviennent, en evoquant ma melancolie de n'avoir pas lu Charlie Hebdo depuis 8 mois. On vous fait le coup des titres auxquels vous aviez echappe pour l'article precedent, narrant la belle ville de Jakarta.

D'ja qu'Arte, c'etait pas mal, mais alors Jakarta...
Etes-vous d'ja encartes a Jakarta ?
Jakarta : Joke, art, et...
Jack en r'tard a Jakarta.
Jacques, Jacques Ouille, Jacques Arta.
Jacadi a dit "Jakarta".
J'acours a Jakarta.
Grand Jakarta, petit dej' a la carte.
Jakarta matraquage. (prononcez le a l'envers !)
Capitale capitale.
Vile ville.
Si t'es cite...
J'tate Stadt