mercredi 17 mars 2010

L'art Monica, duo avec Fabrice

Le vendeur de billets nous avait dit 18h30, nous arrivons donc a 19h40 a l'immense terminal de bus de la Tapo, a Mexico. Impensable de retrouver Fabrice et Monica, venus nous chercher, alors nous leur telephonons. Comme ils n'ont pas trouve trace de notre compagnie de bus, la FYPSA, qui doit bien exister puisque nous sommes bien arrives a destination meme si le chauffeur roulait de nuit tous feux eteints, ils etaient repartis vers chez eux, et nous attendons un moment sous le grand dome avant de les retrouver. Quelques embrassades et presentations et nous voila a la voiture, garee en zone taxi sous les yeux d'un policier qui s'en fout royalement. Bienvenu a DF, comme disent les locaux pour Mexico District Federal, et une de ses specialites : le trafic automobile. Au coeur de la ville, on slalome sur des 2 x 4 voies. Fabrice et Monica naviguent a vue, et demandent le chemin aux taxis, aux passants : Churrubusco, Universidad, Viveros, Insurgentes. Bon gre, mal gre, on arrive au bas de l'immeuble. Coup de chance : Fabrice peut se garer du premier coup. Le garage est certes prive, reserve a l'immeuble, mais franchement exigu : il faut parfois deplacer trois voitures pour pouvoir garer la sienne. Les triples des cles sont tous disponibles, en possession du gardien.

Fabrice et Monica ont ammenage ensemble il ya a a peinde trois mois. L'appartement n'est pas encore entierement meuble, mais quelle splendeur ! Au 5eme etage, il donne sur un quartier sans immeubles. Le balcon, qui borde tout l'angle du batiment, donne donc sur les jardins au premier plan, puis le parc Viveros. Au loin, le volcan Popocatepetl, un embleme de la ville, fume tranquillement, la montagne dont-je-sais-plus-le-nom-mais-je-le-trouverai-facilement-sur-internet-meme-si-j'ai-la-flemme-maintenant a ses cotes. Lumiere du matin donc, qui chauffe par les baies vitrees le salon et la chambre a coucher. Au sud, le "locutorio", c'est a dire le cabinet de psychanalyste de Monica, donne sur la petite rue Olivo, et domine a l'ouest la fameuse avenue Insurgentes, reputee la plus longue du monde, qui traverse Mexico du Nord au Sud sur plus de 40km. Nous dormons sur le divan et sur nos deux oreilles, places pour l'occasion dans la barre du bas du salon en L.

Le soir de notre arrivee, Monica se met aux fourneaux, cactus au fromage et viande grillee, tandis que Fabrice, veritable maitre de ceremonie, nous sert biere mexicaine et vin chilien. Un regal, comme les petits dejeuners que nous prendrons ensemble : un modele du genre, compose de cafe, the, jus d'orange pressee, papaye en des recouverte de yaourt, miel et cereals, et un croissant chaud, digne des boulangeries parisiennes. Ils nous manquent deja, ces moments parfaits pour commencer la journee en douceur. Heureusement, car Fabrice finit le boulot tard : il travaille a l'hotel Intercontinental de Mexico, ou il dirige le restaurant "au pied de cochon". Un matin, il nous a fait visiter cette copie conforme de la celebre brasserie parisienne. Plus d'une centaine d'employes y travaillent, les plats proposes font saliver, et la carte des vins est epaisse comme un dictionnaire. Des sept restaurants de l'hotel, c'est franchement le plus beau. D'ailleurs, c'est le rendez-vous de mercredi soir du tout Mexico : 400 personnes dans le lounge monte en terasse pour l'occasion, et 250 couverts en salle. Ces soirs la, Fabrice rentre a 3h du matin. Un boulot monstre donc, mais c'est un tel plaisir de voir l'enthousiasme avec lequel il en parle, lui qui decouvre un nouveau pays, un nouveau metier, qu'on reprend sa phrase fetiche : "c'est chouette, c'est tres chouette !"

Monica quant a elle recoit les patients a domicile, mais donne aussi des cours de psychanalyse en master a l'universite. Elle aussi est donc debordee, et l'unique jour de repos de Fabrice, le lundi, est usuellement consacre aux demarches et a l'agencement de leur appartement. Par chance, on a quand meme reussi a les sortir et a partir ensemble visiter les pyramides de Teotihuacan. Depart tranquille dans la matinee, aprs un de ces petits-dej de legende. Le trajet en voiture est pour une fois tres simple : tout droit suivant Insurgentes qui, a la sortie de la ville, se transforme en une autoroute qui nous mene facilement au site. Magali qui s'etait endromie pendant le trajet, m'en a voulu de mon cri de surprise quand j'ai apercu les pyramides. C'etait tellement incroyable !

La visite commence par le temple de Quetzalcoatl, le serpent a plume, dieu de l'etoile du matin. Superbement reconstitue, le temple fait apparaitre de nombreuses tetes sculptees, et plusieurs corps de serpent. De la commence l'avenue des morts, artere principale de la cite en ruine, qui mene a la pyramide de la lune. Avant d'y parvenir, on longe la pyramide du soleil, la plus grande d'Amerique. Enfin, pas certain qu'elle ait ete dediee au soleil. Elle eaurait ete un temple au dieu de l'eau : Tlaloc, selon le sdernieres theories. Presque 100m de haut, l'ascencion est difficile, surtout pour Fabrice, sujet au vertige, mais qui arrivera fierement au sommet. En redescendant, nous sommes assaillis par les vendeurs ambulants. Fabrice et Monica s'offrent une superbe nappe carrelle multicolore, qui ravira leur salon encore trop nu. C'est en repartant de la pyramide que j'ai le plus ressenti l'emotion du site. Le lieu etait le coeur de l'Amerique Centrale pendant le premier millenair. Leur reseau commercial s'etendait des mayas guatemalteques jusqu'aux rives du Colorado en Arizona, d'ou etaient importees les pierres turquoises. On se demande comment ont ete baties des pyramides aussi massives. Et puis le vent souffle... Vraiment un lieu magique !

Et si certes la pizza que nous devorons en ville a peine sortis du site n'est pas des meilleures, vous nous avez fait decouvrir de superbes restaux, comme le gargantuesque Don Taco, cette jolie creperie bretonne, ou la pizza argentine que nous avons mange avec Irma et Octavio. Bref, on s'est regale, de vos plats, de votre amitie. Un sejour qu'on n'est pas prets d'oublier. Merci a vous Monica et Fabrice !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire