vendredi 12 novembre 2010

Take Caire

La ville du Caire est une des plus vieilles du monde, mais ce qui nous frappe en arrivant, c'est l'impression de richesse, et de retour sinon en Europe, du moins au monde mediterraneen. Elle est tres dense, pleine d'immeubles qui ont souvent une dizaine d'etages, et peuplee de voitures particulieres engendrant des bouchons infinis (sauf peut-etre entre 2 et 4h le matin). L'animation y est incessante, et se deplacer s'avere un plaisir si l'on veut flaner, une corvee quand la fatigue nous pousse a rentrer. Autre impression de retour en France : le metro. Nous n'en avions pas utilise depuis Calcutta. On s'est cru a Paris a peine arrives dans le couloir, et pour cause : il a ete bati par une compagnie francaise. Tout est construit sur le modele RATP : les guichets, les barrieres, les rames de metro, jusqu'aux carreaux des couloirs et aux escaliers qui n'en finissent pas de monter et descendre.

On s'installe juste au Nord de la gare, dans un hotel au nom prometteur : Happy Dreams. On s'y sent tres bien, dans son charme desuet, son mobilier des annees 60, sa terrasse avec vue sur la ville. Emil et Edouard se relayent a l'accueil, assistes d'un manchot sympathique et d'un veritable personnage de dessin anime : un petit gros au visage rond et jovial. Dommage qu'il y ait tant de cafards. Tout se trouve dans le quartier, alors on y prend nos petites habitudes : falafels et sandwiches de chips dans un boui-boui, patisserie au coin de la rue, internet pas loin derriere.Au Caire, les gens sont toujours pres a nous renseigner, on n'a jamais vraiment le temps de sortir la carte si on est perdus. Ils aiment discuter un brin, ou seulement nous souhaiter la bienvenue. En une balade de 3h, on a compte 30 personnes qui nous ont dit "welcome", toujours avec un sourire ravi.

Une de nos priorites dans la capitale egyptienne etait de faire des entretiens pour le blog pro de Magali. On rencontre une jeune libraire pour enfants, le premiere en Egypte, installe tout pres d'un quartier appelle Bolak, car du temps ou les crues du Nil rythmaient la vie egyptienne, a cet endroit se trouvait un "beau lac", dont seul le nom a survecu. Interessant de voir a quel point l'Egypte est francophile. Autre rencontre : un jeune editeur prenomme Sherif, qui arbore un Tshirt Superman. On passe la journee avec lui et des amis qui travaillent aussi dans l'edition. Il nous invite a manger un Koshari, plat typique egyptien a base de nouilles, lentilles, pois chiches, arose de sauce tomate et d'oignons frits, le tout releve par du vinaigre blanc. On discute de tout et de rien, c'est a dire de l'Egypte. On s'entend si bien que Sherif nous reinvite deux jours pus tard, pour uen soiree gastronomique. Quelques sandwiches de saucisse epicee en aperitif, puis on va fumer la chicha et boire un jus de mangue dans un bar dedie a Om Khotom, LA chanteuse star egyptienne des annees 50-60. Balade de nuit dans le vieux Caire, un quartier certe touristique, mais ou les gens vivent encore. Sherif nous montre le sportes qui servaient a fermer les quartiers la nuit, pour se proteger des voleurs. Les francais, qui ont occupe l'Egypte pendant 3 ans sous Napoleon, ont voulu supprimer ces portes, ce qui leur a valu une revolte complete. Il est 23h quand on arrive au restaurant : Prince. On y fait un des meilleurs festins du voyage, en tous cas le plusc opieux : humus et creme d'aubergine en amuse-gueule, un plat de saucisse, un autre de viande, un molokhaye, c'est a dire une soupe a l'ail et une sorte d'epinard local, et surtout du foie de dromadaire, regal divin, et un tajine de queue de vache pour lequel je vendrais ma mere ! On rentre en voiture et on traverse un pont construit par Eiffel. Le lieu a tant de cachet, dominant la pointe Nord de l'ile de Zamalek, qu'il a ete utilise plus d'une fois comme decor de cinema. Nos estomacs sont pleins a craquer, si bien que nous gardons le dessert, un riz au lait a se damner, pour le petit-dejeuner du lendemain. Oui, on a repris quelques kilos en Egypte !

Bien sur, nous avons visite le musee national egyptien. Ca fait drole de retrouver le circuit touristique ou se deversent des cars entiers par dizaines, et puis l'organisation egyptienne n'est pas fantastique : on passe trois barages avec controle avant d'entrer dans le musee, et c'est seulement au dernier qu'on nous dit que l'appareil photo est interdit, et qu'il faut ressortir le mettre a al consigne. N'empeche qu'une fois a l'interieur, les pieces sont fantastiques. Des statues en pagaille, mais ce qu'on a prefere, ce sont les sarcophages peints de quantites de details presentants des dieux, des scarabes ailes et mille figures mythologiques. Les tresors de Toutankamon sont aussi la-bas, et j'ai ete fascine par la statue a taille reelle, en costume d'or, qui m'a donne l'impression de comprendre la grandeur du pharaon : l'homme dieu sur terre. On y a passe trois heures, c'est la faim qui nous a chasses ! Le musee d'art oderne au contraire nous a beaucoup decus. Quelques toiles et sculptures interessantes, mais on a vraiment eu l'impression de voir des croutes.Enfin, nous avons ete a Giza, voir les fameuses pyramides. C'est drole, parce que c'est un peu comme le Taj Mahal. En fait, on connaissait deja, on avait vu tellement de photos. Bien sur, c'est impressionnant, et on se demande comment ils ont pu deplacer les blocs de pierre gigantesques. En plus, il y avait quelques nuages de sorte que j'ai pu faire quelques photos en jouant sur l'ombre et la lumiere. N'empeche, on a trouve presque plus rigolo le trajet en buis avec les ecoliers qui riaient parce qu'on parlait trois mots d'arabe. Pour autant, on aurait regrette de ne pas voir ce site fascinant, surtout pour la verticalite des pyramides, une forme qui ne peut que ravir un matheux.

1 commentaire:

  1. Hello les loulous,

    Toujours de merveilleux récits racontant vos
    diverses rencontres, quelle richesse !!

    Vos découvertes de certaines pratiques égyptiennes sont similaires à ma récente rencontre des coutumes et traditions marocaines - hospitalité, plat ainsi que la vision du voile et la distance notoire des membres d'un couple en public... lol, j'avais parlé de suédois/suédoises torses nus et seins à l'air pour faire comprendre les yeux incompréhensifs et gênés des marocains face à mes bras et cheveux à l'air !!!!!! Ceci dis je trouve que ça renforce l'ouverture d'esprit et la tolérance des 2 cotés ce genre de rencontre.

    Sinon, question spéciale pour Magali, le Caire te rappelle-il des souvenirs ou trouves-tu que ça a beaucoup changé depuis que tu y es allée ?

    Et spécial Jérémie, je kiffe tes jeux de mots et citations, incroyable !!

    Je vous embrasse fort tous les deux,
    Laurette

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