vendredi 12 novembre 2010

Alexandrie, la cite des alexandrins

Confortable et rapide, le train entre le Caire et Alexandrie est un des meilleurs moyens de transport que nous ayons connu pendant le voyage. On file comme le vent a travers le delta du Nil. Tout est vert, tout est cultive. L'arrivee a Alexandrie est impressionnante. Au bout d'une succession de champs se trouve une rangee d'immeubles qui marquent le debut de la ville. En 20m, on passe d'une campagne agricole a un urbanisme total. Arrives a Alexandrie, on se croirait a Marseille. Les immeubles sont cossus. La ville est bien plus "bourgeoise" que Le Caire. Il y a des boutiques modernes tout le long des rues : telephonie, photographie, cuir, vetements, chaussures, sacs, restaurants... On se croirait dans un centre commecial, et d'ailleurs, on n'a jamais reussi a se reperer dans ce dedale de rues commercantes.

On dejeune chez Mohamed Ahmed, un restaurant toujours bonde, qui sert un ful fantastique, accompagne de falafels, salade, betteraves, humus et navets au vinaigre. C'est le ventre plein et les papilles ravies que nous apercevons enfin la mer Mediterranee. Drole d'impression que le voyage est fini, meme si le retour va prendre quelques semaines. On s'assied sur la corniche, a regarder la mer bleue.

Le bord de mer est magnifique, meme si on regrette un peu qu'il soit longe de si pres par une 2x5 voies qui fait un rafus du diable. Un apres-midi, on a longe la cote sur 8km pour rejoindreun drole de pont, tendu au dessus d'une petite baie avec une plage. Le lieu est etrange, et on se demande qui a finance un tel ouvrage qui permet seulement de ne pas faire un detour de 400m le long de la cote !En passant devant l'opera, on decouvre qu'on a la chance d'etre present sle jour de la comedie musicale Toutankamon. On se fait une fete d'y aller le soir meme. On a pris des places au balcon, presque plein axe, et il y aura orchestre et ballet. Mais a notre arrivee, on dechante tres vite. Le videur nous arrete d'un agrressif "formal dress", qui signifie que nos fringues de bourlingueurs ne sont pas adaptees. Merci de ne pas avoir prevenu a l'achat des billets. On a pourtant un peu de chance, car un vieux monsieur elegant (dont on apprendra peu apres qu'il ets l'un des hommes d'affaire les plus importants d'Alexandrie) s'assure que nous puissions entrer quand meme. On est traites comme des parias. On nous fait entrer quand le spectacle est deja commence, pour ne pas choquer les bourgeois endimanches, et on nous place dans une loge vide, completemetn excentree, d'ou on ne voit pas toute la scene.

Le pire, c'est qu'en fait le spectacle est pitoyable. Il y a bien ballet et orchestre, mais le fond musical est un rock basic dans des amplis bien trop forts. Les choregraphies sont caricaturales de l'Egypte des pharaons, avec des poses de profil a n'en plus finir. Le scenario est affligeant, les blagues eculees. Les musiciens de l'orchestre s'ennuient tellement qu'ils manquent parfois leur temps, ce qui ne derange meme pas le chef d'orchestre, qui lui aussi n'est present que pour toucher sa paye. On realise a quel point la situation est ridicule, avec cette bourgeoisie qui applaudit a tout rompre un spectacle de si mauvais gout. C'est la sortie officielle, ou tout le monde est habille tres chic, dans ce club ferme, qui se veut aristocratique, mais qui s'ebahit devant du sous-Disney. On part a l'entracte, sans regrets.Plus enrichissante aura ete la visite de la grande bibliotheque d'Alexandrie. Le site est magnifique, sur la corniche longeant le bord de mer. Le batiment principal est a plan circulaire, et en grande partie entoure d'eau. Sur l'esplanade, une boule noir striee renferme le planetarium. Symboliquement, c'est la terre qui tourne autour du soleil. Comme Magali a fait un sujet pour son blog pro, on a pu vraiment profiter des lieux. D'abord, une visite guidee rien que pour nous, puis on a rencontre la responsable de la bibliotheque proprement dite, et celle du service francophonie. Les musees au sous-sol sont assez beaux, mais ce qui est fantastique, c'est la salle de lecture grande comme un hall de gare. L'eclairage naturel est concu de telle sorte que la lumiere du soleil n'atteint jamais les ouvrages directement. Il y a 7 niveaux differents, qui decoupent l'espace en parties a taille humaine. Le lieu donne vraiment envie de lire et d'etudier. On y passe la journee, il est presque 16h quand on a fini les entretiens et qu'on s'installe a la cafeteria, profiter de salades, et d'un plateau fromage ! On vous dit qu'on a l'impression de rentrer en France ! On repasse meme le lendemain pour faire des photos de l'exterieur avec une belle lumiere.

Le samedi, on aurait aime partir dans la matinee, mais il n'y a que deux trains pour Ismailia : un a 4h30 (plus de plce en seconde classe), et un a 16h. On arrive donc de nuit a destination, ou Internet est en panne. On n'a donc pas de nouvelles de notre ami Foad, rencontre sur le bateau entre le Soudan et l'Egypte, et qui nous a invites a lui rendre visite. On prevoit de l'appeller le lendemain matin.

1 commentaire:

  1. Notez que, si le titre de cet article semble banal, il n'en est pas moins un alexandrin en bonne et due forme ! Rendons à Ramsès ce qui lui appartient, par Toutatis !

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