Apres la "Stone Town" de Zanzibar, nous voici a Mwanza, la "Rock City". Mais si la capitale de l'ile tenait son sobriquet de ses buildings en dur, par opposition aux huttes de bois, corau et terre des villages, Mwanza tient son surnom de ses paysages lunaires. La ville est batie sur une collection de petites collines, au sommet et sur les pentes desquelles tronent systematiquement des rochers enormes. Les maisons sont construites dessus, ou a cote. Il y a relativement peu d'arbres. La ville est seche, mais pas poussiereuse. On a un plaisir fou a y deambuler.
Le long du lac, il y a le port, ou l'on achete nos billets pour la prochaine traversee vers Bukoba. A cote, un petit marche, ou des femmes vendent des petits poissons frits. Autour d'elles, c'est le territoire des marabouts, ces oiseaux gigantesques, qui se promenent en bipedes, tels des serveurs a une reception. Ils s'envolent si l'on s'approche trop pres, pour se percher sur un arbre, ou sur un toit, d'ou ils sembleront contempler le paysage. Le marche est installe sur les rails d'une ligne de chemin de fer qui ne doit pas circuler si souvent.
On passe devant les rochers de Bismarck, un nom qui rappelle le passe de colonie allemande de la Tanzanie. On se demande si la silhouette du rocher evoque le profil u premier ministre allemand, ou si c'est la position, seul a troner sur un autre amas de rochers, a quelques metres de la cote, pretendant ridicule a dominer un lac grand comme une mer, une reine-mere Victoria aux territoires incomparablement plus vastes.
Au pied du rocher, un gamin sur une embarcation de fortune faite de sacs plastiques. A moitie nu, il rame avec ses tongues, le sourire jusqu'aux oreilles. Plus loin c'est le foot, a l'ombre des rochers encore une fois. Dans les arbres, on observe des petits oiseaux jaunes et verts, d'autres rouges et bleus. Il y a aussi quelques martin-pecheurs, et d'autres oiseaux que nous decouvrons, la meme silhouette, mais en noir et blanc. On les retrouve au dessus du lac, a voler a ras des vagues et plonger pour pecher. Leur piaillement est tres drole.A force de marcher, nous voila en haut du promontoire, au bout de la peninsule, et nous dominons le lac Victoria, la baie de Mwanza et quelques iles. Nous crapahutons dans les rochers pour trouver le meilleur point de vue, quand on decouvre deux fleurs rouges en boule incoryables. Voyez la photo ! La nuit tombe, une biquette nous regarde passer depuis son rocher, on arrive a l'hotel a la nuit.
Le lendemain, on part visiter le musee Sukuma de Bujora. Pas facile de trouver le bon dala-dala, mais on y arrive. Il nous depose au village de Bujora. On commence a remonter les quelques kilometres de piste qui nous menent au musee. C'est le bonheur de traverser ce petit village. Les gens sont sympathiques, tres accueillants. On utilise notre panoplie de swahili (une dizaine de mots), et on fait quelques photos. Pas toujours simple, car les gens sont plus reserves qu'en Inde, et demandent souvent qu'on leur envoie la photo, et il serait malheureux de dire oui sans le faire. Une belle balade donc, ou l'on croise meme un beau lezard rouge et bleu, et puis nous voila au musee.Un jeune homme nous fait visiter ce lieu dedie au peuple Sukuma, dont le territoire s'etend sur plusieurs centaines de kilometres a la ronde. Le lieu a ete fonde dans les annees 50 sous l'impulsion d'un des pretres qui ont evangelise la region. On decouvre tout d'abord le materiel du travail des metaux. Le travail de forge est reserve aux hommes, qui s'isolent de la tribu et batissent une hutte specifique. Apres plusieurs emaines, ils reviennent avec les nouveaux outils. Plus loin, on trouve une collection de tambours royaux. Les peaux sont changees regulierement, mais le bois peut tenir des siecles. On apprend aussi que les manieres de compter differaient suivant qu'on etait un homme, une femme, un garcon, une fille, un berger... Aujourd'hui, c'est la maniere de compter des femmes qui est utilisee (c'etait le cas autrefois dans un cadre mixte), mais que le langage des hommes perdure pour les jeux.
On visite aussi une maison traditionnelle, avec sa haie tout autour, ses coquillages au sommet du toit pour eblouir le mauvais oeil, l'enclos ou l'on enterre les ancetres, et ou le betail est parque pour la nuit, celui ou le guerisseur fera une ceremonie si necessaire. Une galerie entiere est dediee a ces derniers, avec leur materiel expose (peaux, calebasses, coiffes...), ainsi qu'une galerie de portraits photo. L'eglise au centre du site est une des plus belles que nous ayions vues. Sur un plan circulaire, peinte en couleurs, l'autel et la sacriste sont magnifiques. Heureux detail, deux grandes chouettes vivent a l'interieur. On repart ravis, d'autant plsu qu'on s'offre en souvenir un livre de conte pour enfants.
Fin de journee tranquille, a acheter des tissus colores comme souvenirs. Puis une seance internet. Je regarde en ligne ou se trouvent des distributeurs MasterCard en Ouganda, et je decouvre qu'il n'y en a pas ! Galere, car on doit prevoir le budget au pif (il y a tres peu d'infos en ligne sur l'Ouganda) et acheter des dollars. C'est d'autant moins drole que le taux de change est mauvais, et que nous avons depuis decouvert que les Stanbic Bank ougandaises acceptent la MasterCard (on avait lu en ligne que seules les visas etaient acceptees, c'est faux !)
Le mardi soir a 20h, on embarque sur le ferry qui va nous faire traverser le lac Victoria de Mwanza a Bukoba, cote Ouest. Notre ferry, le M.T. Victoria, est splendide. Nous avons pris des cabines de premiere classe (30 000 Tshillings, soit 15 euros par personne) pour etre ensemble, acr la seconde classe est non mixte. On se balade sur les ponts superieurs. C'est un ferry a l'ancienne, qui nous fait rever aux trajets sur l'Ocean Indien de Geogeo ou grand-pere Gustave.
Vue la taille de l'amarre, on attend avec impatience de voir comment ils vont la larguer. Cela nous vaut un bon gag, car le bateau part sans que personne pense a le faire. On se trouve bloques, avec un type qui tire tout ce qu'il peut, il n'a aucun espoir. Finalement, le bateau revient, l'amarre est larguee, on rpart. Mais nous, on a bien rigole.
Nous etions un peu decus de faire le trajet de nuit, mais en fait, la lune nous offre un spectacle somptueux, d'une cote quasi vierge ou brillent seulement quelques feux de camps. On rigole avec nos voisins, deux indiens du Gujarat qui sont dans la region pour faire du business. On dort dans nos couchettes superposees, comme des bebes, tant le roulis et le grondement du moteur nous bercent. On se leve tres tot, pour voir l'arrivee a Bukoba, les iles au large, le spoissons qui pechent. A la descente du ferry, on trouve un dala-dala pour la frontiee. Sans soucis, a nous l'Ouganda !
vendredi 1 octobre 2010
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