jeudi 28 octobre 2010

Car tout m'enchante a Khartoum

On sort de l'aeroport de Khartoum avec nos gros sacs. Il fait chaud, tres chaud. On prend un minibus pour le souq Al Arabi, c'est a dire le centre ville. On descend du bus, et immediatement deux hommes qui marchaient dans la rue decident de nous accompagner a l'hotel Khalil que nous leur demandons. On marche un quart d'heure avec eux pour y aller. Les deux portent un turban blanc sur la tete et sont vetus d'une grande djelabah. Arrives a l'hotel, ils nous font asseoir a la terrasse du restaurant et commandent 4 jus de pamplemousse. Leurs sourires s'etalent sur leurs visages, larges jusqu'aux oreilles : "Welcome to Sudan" ! Le plus age nous considere comme ses enfants.Une fois rafarichis et reposes, ils nous accompagnent a l'hotel et nous font visiter la chambre ou nous nous installons. Une photo soouvenir, et les voila repartis. Notre premiere belle rencontre "a la soudanaise".

L'hotel ou nous logeons est bas de gamme. Seuls des hommes y dorment, et pour avoir un espace prive, nous prenons une chambre a trois lits (on paye les 3 pour 3*12 = 36 LS). Assis a l'interieur, on se croirait dans un four. Tout va mieux quandon allume le ventilateur du plafond, on se croirait alors sous un seche-cheveux geant. Pour vous dire la chaleur, on a realise depuis que la cire d'epilation de Magali a fondue a Khartoum ! La nuit, on ouvre toutes les fenetres, qui donnent sur la terrasse et sur le couloir de l'hotel, pour laisser circuler l'air moins chaud. L'intimite n'est pas lepoint fort des lieux, et d'ailleurs, c'est juste devant notre porte que spont installes les tapis pour que les locataires fassent leur priere.

Notre premiere impression, c'est d'arriver dansune ville magnifique (facile apres les murs en tole ondulee de Juba). On note qu'il y a beaucoup de voitures particulieres, d'immeubles de plusieurs etages. On loge au coeur du souq Al Arabi, c'est a dire au centre ville. Comme a Kampala, il regne une sorte d'effervescence tranquille, qui n'est pas sans rappeller le calme des bulles d'un cachet d'aspirine se diluant dans son verre d'eau. D'ailleurs, on peut prendre un verre a tous les coins de rue. A l'abri d'un arbre, ou sous les arcades ombragees qui longent un batiment, on trouve toujours une dame entouree de petits tabourets. Devant elle une rangee de pots contenant les herbes et les epices, un petit feu, et une bouilloire. Elle sert le the,m le cafe ou le karkade (ou hibiscus, l'infusion fetiche de Magali, au gout rappellant les fruits rouges).

Plusieurs fois, nous sommes invites, et c'est toujours unplaisir de papoter avec les soudanais. On connait une dizaine de mots d'arabe, eux souvent un peu plus d'anglais, et il y a les noms propres, a commencer par "Zidane" ! On doit bien dire qu'apres un an de voyage, on est epates par la bonte et le sens de l'accueil des soudanais. Deja a Juba, on nous avait offert plusieurs fois de l'eau minerale, ou paye le trajet en minibus.

A Khartoum, on commence par aller faire notre permi photo. Cela se fait au ministere du tourisme, un batiment delabre ou quelques personnes sont assises a des bureaux trop vides. Ils sont tellement sympathiques, que c'est un plaisir de faire une demarche administrative. Puison se rend au musee national, ou on commence par...dejeuner. Le ful est un plat typique soudanais : des haricots noirs asperges d'huile que l'on mange a la main avec du pain. Tel quel, c'est un peu ettouffe-chretien, mais il est souvent servi avec du fromage, et parfois avec quelques legumes. On se regale, meme si on doit avouer qu'apres deux semaines de ce regime, nos intestins ne se rejouissent plus autant.Le musee present de belles pieces, datant des differentes periodes ou la Nubie a ete incorporee a l'Egyptre, ou au contraire a regne tout le long du Nil. A l'exterieur, quelques temples reconstruits proviennent des rives du Nil qui ont ete submergees quand les egyptiens ont bati le barage d'Assouan, qui a cree le lac Nasser. Mais ce qu'on a prefere, ce sont les peintures des eglisesd du 6-7eme siecles,maintenant englouties sous le meme lac. On decouvre des archanges ailes, des saints grecs et byzantins. Cela fait drole de penser qu'a une epoque, toute l'Afrique du Nord Est etait chretienne. L'islam a pris la suite, et le christianisme local a recule du fait de son isolement vis-a-vis de l'Europe. Reste une minorite copte, et bien sur l'Ethiopie.

En fin d'apres-midi, apres une sieste ecourtee, car la coupure d'electricite a arrete le ventilateur, mais compensee par deux nouveaux jus de pamplemousse, que l'on a elu "meilleure boisson de la terre", pas moins, on se rend au confluent des deux Nil : le Bleu et le Blanc. On y accede par un parc d'attraction un peu morne, en semaine, ecrase par la chaleur. Assis a l'ombre d'un arbre, on regarde les pecheurs et les eaux du Nil en sirotant un Fanta.

L'autre belle balade a Khartoum a ete le souq d'Omdurman. Un peu galere de trouver le minibus pour y aller, mais le lieu est magnifique. C'est juste un grand marche, ou l'on vend de tout : vetements, ustensiles de cuisine, fruits, viandes, epices, tapis, tissus... On s'y promene, saluant les gens, prenant quelques photos. Rien de special, si ce n'est la chaleur etla gentillesse des soudanais. Un epicier que je prend enphoto me remercie en nous offrantun sac de dates. Plus loin, on est invite a boire un soda par un grand-pere. On repond a quelques unes de ses questions : "Franca", "Jeremie", "Magali", on montre nos (fausses) alliances pour dire qu'on est maries, "non, on n'a pas encore d'enfants, mais on voyage d'abord, puis on en aura quand on sera revenus au calme a la maison !" On note aussi l'adresse (en arabe) de notre interlocuteur, ppour lui envoyer les photos a notre retour. Souvent, les soudanais nous ont invite a prendre un verre, une maniere pour eux, qui ne peuvent generalementpas voyager, de decouvrir untant soit peu le reste du monde.

Le retour en minibus a ete asses aventureux. Il faut traverserle Nil, et a cette heure de la journee, 3 des 4 voies du pont circulent en sens oppose au notre. Cela ennuie notre chauffeur, qui se lance en sens inverse sur une deux voies opposee. Les vehicules arrivant en face se serrent peniblement, si bien qu'on avance peu a peu, suivis par une file d'opportunistes. A mi-pont, un motard de la police nous rattrappe, dit quelques mots au conducteur et finit de traverser. Pour nepas avoir affaire a lui, notre chauffeur fait demi-tour, comme bientot tous les vehicules qui nous suivaient. Pour ne pas coriser les policiers, on doit faire un grand detour pour traverser sur le pont suivant, mais tout est bien qui finit bien, on rentre a l'hotel.

Jeudi matin a 6h, on se rend a la "gare routiere" de Sajana, qu'on avait reperee la veille. Il s'agit en fait d'une boutiqueau bord de l'avenue, ou on trouve un grandbus, et deux dames qui servent du the. Magali boit un karkade, moi un cafe aux epices, puison embarque dans un magnifique bus climatise, d'un confoirt que nous n'avions pas connu depuis la Thailande, pour 6h de route jusqu'a Karima.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire