mercredi 23 décembre 2009

Les mensonges de Cusco

De retour à Copacabana, apràs notre excursion sur l'île du Soleil, à peine le temps de manger une truite que nous prenons le bus pour Puno, au Pérou. Un changement de pays en douceur, le long du lac Titicaca. Le Pérou est plus riche que la Bolivie ; le centre de Puno est beau, aménage de rues piétonnes et il y a même un... supermarché ! (Nous n'en avions pas vu depuis Salta en Argentine !) A peine une nuit et nous repartons, direction Cusco. Nous avons bien profité du lac, autant prendre quelques jours de plus dans la ville aux mille promesses : Cusco, porte du Machu Picchu, vantée par tant de routards croisés en route. Huit heures de trajet un peu longues, dans un bus étouffant, malgré l'avantage de notre "panoramico", devant à l'étage du bus.

A l'arrivée, un groupe de rabatteurs s'abat sur nous, tel une grêle d'août en Lozère. L'un d'eux nous propose un hotel à 25 soles la nuit (6 euros), avec petit déjeuner, télé cablée et salle de bain privée. Nous y allons. A la sortie de la gare routière, un autre rabatteur nous alpague et propose une affaire moins intéressante. Nous lui présentons l'offre que nous avons reçue et il dit que ce n'est pas possible, l'autre rabatteur a menti. C'est l'occasion d'observer le théorème suivant : si quelqu'un dit que quelqu'un ment, alors en effet, quelqu'un ment, duquel on déduit qu'il y a au moins un menteur a Cusco ! En l'occurence, c'était le nouveau rabatteur, et nous avons eu notre bonne chambre pour 25 soles.

Le lendemain, comme à notre habitude, nous allons à l'office du tourisme prendre des informations. Nous souhaitons faire un trek de Cachora jusqu'à Choquequirao (surnommé "le deuxième Machu Picchu") puis au Machu Picchu. Une semaine de marche en perspective. L'employé de l'office du tourisme nous dit que le dernier tronçon du trek est impraticable en cette saison, qu'on risque d'avoir de la boue à mi-cuisse. Il nous conseille un autre trek. Nous découvrirons plus tard que le dernier tronçon, soi-disant impraticable, est commun aux deux treks !

Après l'achat d'une carte détaillée et plusieurs discussions avec des représentants d'agences et d'autres informations touristiques, nous réalisons que le trek que nous voulons faire est bel et bien praticable, même s'il nous faut six jours d'autonomie alimentaire, et que nos pastilles Micropur devront laver l'eau des ruisseaux.

Pour changer un peu d'air, nous décidons d'aller au musée d'art folklorique de Cusco. Là, nous découvrons une autre belle arnaque de la ville : il est impossible de visiter le musée sans acheter un passe de la ville qui coûte 35 euros par personne. Sachant qu'un repas complet coûte 70 centimes d'euros, c'est un peu comme si, pour voir une exposition au musée Pompidou, il fallait prendre un passe à 350 euros permettant de visiter tous les musées de Paris. Comme nous n'avions l'intention de visiter que deux sites couverts par le passe, nous laissons tomber, déçus et frustrés de ce système de vente forcée.

Apres une bonne nuit de sommeil, et avant de commencer les courses pour notre trek, nous déjeunons à l'hôtel. Contrairement à la veille, il n'y a pas de jus d'orange, et nous n'avons que trois petits pains pour deux, contre quatre la veille. Nous demandons un pain de plus et la serveuse nous dit qu'il n'y en a plus. Deux minutes après, sa copine la réceptionniste passe, et elle reçoit un petit pain ! Encore un mensonge ridicule...

Ensuite, beaucoup de préparatifs pour le trek : six grands et bons pains anisés qui se conservent une semaine (là, pas de mensonge !), trois grands paquets de pain de mie, trois grands fromages secs en forme de brique, trois boîtes de thon, trois avocats pour les premiers repas, plein de noix, amandes, fruits secs, des barres de céréales en abondance, un grand panettone pour les petits déjeuners... Bref, de quoi manger pendant six jours, à deux !

Dernier achat, notre billet de bus pour Cachora, que nous achetons à la gare routière. Le vendeur dit qu'il y a deux possibilités : soit un bus à 25 soles, soit un minibus à 15 soles. Nous optons pour le minibus, et bien sûr pour 15 soles seulement, nous avons un grand bus confortable ! Encore un beau mensonge de Cusco, et d'ailleurs nous savons depuis que le billet valait seulement 10 soles.

Enfin, le lendemain, à 6h, nous partons pour notre trek, hors de cette ville que, décidément, nous n'aimons pas, malgré son indéniable beauté architecturale.

3 commentaires:

  1. Comme le chantent si bien nos amis du groupe PLEXOUs (www.plexous.fr):

    - "au marché de Cuzco, y a pas que des lamas...".

    Pour vous suivre,
    après toutes ces fêtes carnées et poissonnées,
    c'est un vrai plaisir de découvrir vos menus.

    a bientôt

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  2. On dirait que vous pensez qu'au fric, c'est une obsession chez vous? Quel dommage d'avoir autant voyagé et d'avoir que l'argent à l'esprit. Comme je vous plains...

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  3. On dirait que vous avez appris à écrire, mais pas à lire... Car vous auriez compris que ce dont nous parlons, ce n'est pas du "fric", mais de la manière dont il pourrit les relations humaines, notamment dans les zones très touristiques. Au passage, il est assez drôle de constater combien les Français sont dérangés par ce thème de l'argent, comme s'il était "sale" d'en parler. Alors que, dans beaucoup d'autres pays, il est naturel de demander à son interlocuteur le montant de son salaire ou le coût de tel ou tel objet dans son pays...

    Cela dit, est-il besoin de préciser que notre blog aborde bien d'autres sujets ? Ne vous en faites pas, nous ne sommes pas à plaindre : nous avons fait un merveilleux voyage, plein de découvertes et de rencontres enrichissantes (et là, soyons clairs, sait-on jamais : l'adjectif désigne ici une expérience, et non le contenu d'un porte-monnaie).

    Pour finir, quel dommage d'avoir griffonné ce commentaire à la hâte, et d'en oublier de le signer ! Vos mots sont-ils si difficiles à assumer ?

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