jeudi 30 septembre 2010
Les blagues du blog en Tanzanie
Alors forcement, si c'est en Tanzanie, la blague est en Kiswahili, alors on n'a rien compris, mais la postiere a pas mal rigole, voyez donc !
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Hasta lac Victoria, siempre !
Alors nous revoila a Dar Es Salaam. Selon nos plans originaux, on prevoyait d'aller a Arusha pres du Kilimanjaro, puis a Nairobi au Kenya, avant de remonter la longue piste qui mene a Moyale, frontiere ethiopienne. Oui mais voila, l'amabassade d'Ethiopie a Nairobi ne donne plus de visa aux citoyens des pays qui disposent d'une representation diplomatique ethiopienne. C'est le cas de la France, alors nous ne pouvons pas faire de visa. Le phenomene est recent, deux mois, et du au coup du sort d'un changement d'ambassadeur. Reste seulement la possibilite de prendre l'avion pour Addis-Abeba, faire un tour et repartir en avion (le visa s'obtient a l'aeroport), mais on n'a pas envie de prendre l'avion. Quand on a appris en discutant avec un couple de motards australiens qu'il y a une ambassade ethiopienne a Kampala, Ouganda, on s'est dit qu'on devait y aller. Alors on change nos plans, et on prend un bus pour Mwanza, au bord du lac Victoria.
La gare routiere de Dar Es Salaam, excentree, est un joyeux bordel. On finit par trouver un bus direct, qui part a 6h du matin, arrivee prevue a 21h ou 22h le soir. En fait, on n'avance pas vraiment aussi vite que prevu. Le bus demarre bien a 6h01, mais il n'arrive a sortir de la gare qu'a 7h15. C'est simple, tous les bus partent a 6h, alors il y a un embouteillage faramineux, et comme nous sommes a l'oppose de la sortie... Le bus s'arrete aux trois premieres stations service : faire le plein, faire pipi, deposer des passagers pour une correspondance. Ils ne sont pas contents, car a eux aussi, on avait dit que le bus etait direct.
Un autre arret au bord de la route, ou des quantites de vendeurs passent sous les fenetres pour vendre a manger, a boire, des lunettes de soleil, des paniers, et tout ce qu'ils peuvent imaginer vendre. Je me penche a la fenetre pour prendre une photo du bus devant nous, et la c'est incroyable. Ils m'engueulent me crient dessus, gersticulent, l'un d'eux va jusqu'a taper mon appareil photo avec sa sandale...alors que je n'ai pas fait de photo et que je cherche a leur expliquer que je prend le bus devant. Un autre a meme ete chercher un baton pour me frapper. La plupart des autres vendeurs rient. Seuls quelques uns vont alerter des policiers. Notre bus repart avant que l'embrouille aille plus avant, mais je suis abassourdi par leur reaction. C'est un phenomene etrange qu'a Dar Es Salaam et Zanzibar, nous avons eu plusieurs fois affaire a des gens qui cherchent l'embrouille. On a deja parle de la plage privee ou l'on avait fait du snorkle. Un type nous avait aussi emmerde a notre arrivee a Stone Town.Rien de grave, mais de sales relations, qu'heureusement nous n'avons plus eu depuis, ayant quitte les zones frequentees par les touristes. On se dit qussi qu'on a eu de la chance, par comparaison avec un reunionnais que nous avons rencontre lors de notre deuxieme passage a Dar Es Salaam. Prenomme Mathieu Jeremie, ce qui ne s'invente pas (Matthieu est le nom de mon petit frere), il est musicien et voyage seul. Il a rencontre un type sympathique au centre ville, et ce dernier doit l'emmener en voiture pour jouer. Il passe d'abord chercher trois copains, et ce sont 4 gros bras qui cassent la gueule de Mathieu (il a toujours l'oeil au beurre noir quand je le rencontre) et piquent tout son fric. Derriere le sourire et la jovialite des relations au quotidien, il faut quand meme rester vraiment mefiants. C'est le genre de probleme dont on n'avait plus entendu parler depuis l'Amerique Latine.
Il faut bien comprendre que la Tanzanie est un pays etrange. Tres pauvre (revenu mensuel moyen de 40 $us), il est le lieu d'un tourisme incroyablement chic. Les parcs naturels du Ngorongor, Serengete et Kilimanjaro coutent chacun 50$ par jour et par personne, sans voiture, logement ni nourriture. Quand on ajoute ces derniers, il devient difficile de trouver moins cher que 150$ par jour et par personne, et c'est plus souvent 250$. Ce sont des prix ahurissants, quand on pense qu'on a fait 4 jours de jeep a 2 pour 350$ au Salar de Uyuni (bolivie). Un type a meme ete jusqu'a nous annoncer 700$ la seule location d'une jeep a la journee, c'est dire si les prix pratiques sont completement detaches de la realite budgetaire locale.
Notons aussi que la moyenne d'age des touristes occidentaux est ici bien plus elevee qu'ailleurs. Beaucoup ont la cinquantaine au moins, ce qui etait tres rare sur les autres continents. En un sens, on a l'impression que l'Independance n'a en rien supprime la colonisation, car la population de blancs se faisant servir dans le luxe par des noirs a peut-etre meme augmente. Et si les rapports avec les gens sont la plupart du temps agreables, c'est le premier endroit ou tant de gens que nous rencontrons nous reclament de l'argent. Les gamins dans les rues, mais aussi des rencontres avec des adultes, qui demandent apres 5 minutes de conversation de quoi payer un billet d'avion vers l'Europe, ou de quoi payer une annee a l'universite. C'est tres surprenant, alors meme que nous sommes marques par la richesse (certe relative) des lieux ou ils vivent, comme a Mwanza par exemple, bien loin d'etre une ville miserable.
Mais laissons la nos reveries, et revenons a bord du bus. Si l'on broie du noir, c'est qu'il fait gris, pluvieux et vent froid. Pourtant, le paysage se transforme en montant. On decouvre des montagnes en forme de bulles, comme les sucs de l'yssingelais. Un jeune trisomique voisin decouvre notre interet pour les montagnes. Adorable, il nous montrera chaque montagne du trajet, le sourire jusqu'aux oreilles, et le pouce leve. Il est aussi mort de rire a chaque passage de dos d'ane, source d'hilarite generale dans le bus. Arrives sur le plateau, le soleil revient, et l'on traverse ce que l'on peut appeller une foret de baobabs. Ces arbres fantastiques peuplent les bords de la route, plus ou moins loin dans les champs.
Petit arret pipi, ou l'on achete un poulet-frites, puis on repart. La lumiere decline, la nuit tombe. Sous les etoiles, il n'y a plus que la lueur des feux de bois en brousse. Il est 23h quand nous arrivons a...Nzega, ou nous changeons de bus (oui, on avait pris un bus "direct"). En fait, comme il est interdit aux bus de circuler la nuit en raison du banditisme, on passe la nuit dans un nouveau bus a l'arret, avant un depart a l'aube, avec l'autoradio assourdissant de vilains tubes des annees 90. Apres plusieurs arret dans de jolies petites villes, ou l'on a notemment charge une cage pleine de poules, on arrive a Mwanza a 11h le matin. Nous voila enfin au bord du majestueux lac Victoria.
La gare routiere de Dar Es Salaam, excentree, est un joyeux bordel. On finit par trouver un bus direct, qui part a 6h du matin, arrivee prevue a 21h ou 22h le soir. En fait, on n'avance pas vraiment aussi vite que prevu. Le bus demarre bien a 6h01, mais il n'arrive a sortir de la gare qu'a 7h15. C'est simple, tous les bus partent a 6h, alors il y a un embouteillage faramineux, et comme nous sommes a l'oppose de la sortie... Le bus s'arrete aux trois premieres stations service : faire le plein, faire pipi, deposer des passagers pour une correspondance. Ils ne sont pas contents, car a eux aussi, on avait dit que le bus etait direct.
Un autre arret au bord de la route, ou des quantites de vendeurs passent sous les fenetres pour vendre a manger, a boire, des lunettes de soleil, des paniers, et tout ce qu'ils peuvent imaginer vendre. Je me penche a la fenetre pour prendre une photo du bus devant nous, et la c'est incroyable. Ils m'engueulent me crient dessus, gersticulent, l'un d'eux va jusqu'a taper mon appareil photo avec sa sandale...alors que je n'ai pas fait de photo et que je cherche a leur expliquer que je prend le bus devant. Un autre a meme ete chercher un baton pour me frapper. La plupart des autres vendeurs rient. Seuls quelques uns vont alerter des policiers. Notre bus repart avant que l'embrouille aille plus avant, mais je suis abassourdi par leur reaction. C'est un phenomene etrange qu'a Dar Es Salaam et Zanzibar, nous avons eu plusieurs fois affaire a des gens qui cherchent l'embrouille. On a deja parle de la plage privee ou l'on avait fait du snorkle. Un type nous avait aussi emmerde a notre arrivee a Stone Town.Rien de grave, mais de sales relations, qu'heureusement nous n'avons plus eu depuis, ayant quitte les zones frequentees par les touristes. On se dit qussi qu'on a eu de la chance, par comparaison avec un reunionnais que nous avons rencontre lors de notre deuxieme passage a Dar Es Salaam. Prenomme Mathieu Jeremie, ce qui ne s'invente pas (Matthieu est le nom de mon petit frere), il est musicien et voyage seul. Il a rencontre un type sympathique au centre ville, et ce dernier doit l'emmener en voiture pour jouer. Il passe d'abord chercher trois copains, et ce sont 4 gros bras qui cassent la gueule de Mathieu (il a toujours l'oeil au beurre noir quand je le rencontre) et piquent tout son fric. Derriere le sourire et la jovialite des relations au quotidien, il faut quand meme rester vraiment mefiants. C'est le genre de probleme dont on n'avait plus entendu parler depuis l'Amerique Latine.
Il faut bien comprendre que la Tanzanie est un pays etrange. Tres pauvre (revenu mensuel moyen de 40 $us), il est le lieu d'un tourisme incroyablement chic. Les parcs naturels du Ngorongor, Serengete et Kilimanjaro coutent chacun 50$ par jour et par personne, sans voiture, logement ni nourriture. Quand on ajoute ces derniers, il devient difficile de trouver moins cher que 150$ par jour et par personne, et c'est plus souvent 250$. Ce sont des prix ahurissants, quand on pense qu'on a fait 4 jours de jeep a 2 pour 350$ au Salar de Uyuni (bolivie). Un type a meme ete jusqu'a nous annoncer 700$ la seule location d'une jeep a la journee, c'est dire si les prix pratiques sont completement detaches de la realite budgetaire locale.
Notons aussi que la moyenne d'age des touristes occidentaux est ici bien plus elevee qu'ailleurs. Beaucoup ont la cinquantaine au moins, ce qui etait tres rare sur les autres continents. En un sens, on a l'impression que l'Independance n'a en rien supprime la colonisation, car la population de blancs se faisant servir dans le luxe par des noirs a peut-etre meme augmente. Et si les rapports avec les gens sont la plupart du temps agreables, c'est le premier endroit ou tant de gens que nous rencontrons nous reclament de l'argent. Les gamins dans les rues, mais aussi des rencontres avec des adultes, qui demandent apres 5 minutes de conversation de quoi payer un billet d'avion vers l'Europe, ou de quoi payer une annee a l'universite. C'est tres surprenant, alors meme que nous sommes marques par la richesse (certe relative) des lieux ou ils vivent, comme a Mwanza par exemple, bien loin d'etre une ville miserable.
Mais laissons la nos reveries, et revenons a bord du bus. Si l'on broie du noir, c'est qu'il fait gris, pluvieux et vent froid. Pourtant, le paysage se transforme en montant. On decouvre des montagnes en forme de bulles, comme les sucs de l'yssingelais. Un jeune trisomique voisin decouvre notre interet pour les montagnes. Adorable, il nous montrera chaque montagne du trajet, le sourire jusqu'aux oreilles, et le pouce leve. Il est aussi mort de rire a chaque passage de dos d'ane, source d'hilarite generale dans le bus. Arrives sur le plateau, le soleil revient, et l'on traverse ce que l'on peut appeller une foret de baobabs. Ces arbres fantastiques peuplent les bords de la route, plus ou moins loin dans les champs.
Petit arret pipi, ou l'on achete un poulet-frites, puis on repart. La lumiere decline, la nuit tombe. Sous les etoiles, il n'y a plus que la lueur des feux de bois en brousse. Il est 23h quand nous arrivons a...Nzega, ou nous changeons de bus (oui, on avait pris un bus "direct"). En fait, comme il est interdit aux bus de circuler la nuit en raison du banditisme, on passe la nuit dans un nouveau bus a l'arret, avant un depart a l'aube, avec l'autoradio assourdissant de vilains tubes des annees 90. Apres plusieurs arret dans de jolies petites villes, ou l'on a notemment charge une cage pleine de poules, on arrive a Mwanza a 11h le matin. Nous voila enfin au bord du majestueux lac Victoria.
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mardi 21 septembre 2010
En slibard a Zanzibar
Apres notre memorable soiree de l'Eid, on prend nos sac-a-dos, et on part a la station de dala-dala, ces vehicules qui s'appellaient song theaw en Thailande, et qui sont constitues de deux bancs paralleles a l'arriere d'un grand pick-up couvert. Les sacs sont sur le toit, et nous tasses en rangs d'onions. Les passagers qui montent en cours de route s'accroupissent au milieu. On a compte jusqu'a 50 personnes a un moment, dans une densite maximisee, ou les sacs de tomates ou cages a poule (avec les poules dedans bien sur) se glissent ou ils peuvent, et les enfants s'installent sur les genoux libres. Au moins, on est au vent, et puis ca avance assez vite. Nous voila a Matmwe, petit village sur la cote Nord-Est de Zanzibar, destination conseillee par les amis de l'Alliance Francaise a Dar Es Salaam.
Comme a notre habitude, on va voir le premier hotel venu. On y decouvre des jardins somptueux, une piscine avec des matelas pour se prelasser au soleil, une reception gigantesque et un bar aux bouteilles colorees. La nuit coute 80 $us par personne. On a l'habitude de vivre 3 jours a deux avec une telle somme ! On demande un hotel moins cher et ils nous indiquent un hotel voisin accessible par la plage. C'est la qu'on decouvre de vieilles europeennes trop grasses, qui se prelassent en maillot de bain au soleil. L'autre hotel est moins cher : 60 $us par personne et par nuit. Le responsable nous propose sa chambre personnelle pour 20 $us par nuit par personne. Elle est miteuse, les toilettes dehors, la douche des employes a l'autre bout du complexe. Il descend jusqu'a 25 $us la nuit a deux si l'on reste 4 jours, preuve que 100 $us dans sa poche lui feraient rudement plaisir. Mais il est hors de question de supporter cette ambiance pourrie. La aussi, de vieux europeens (certains sont physiquement jeunes, mais deja vieux dans leurs gouts) se vautrent, trop gras derriere leur ordinateur. On apprend qu'il y a les "Mohamed bungalows" un peu plus loin, et le nom nous semble familier, sans doute parce qu'on l'a entendu a l'Alliance. Alors on remonte la plage.
En chemin, pour s'assurer qu'on n'a pas depasse notre destination, on entre dans ce qu'on croit etre un hotel, mais s'avere une residence privee, deux blonds a la piscine. A travers la baie vitree ouverte du salon, une jeune femme noire nous renseigne. Le desordre le plus total reigne dans la maison, jusqu'a une couche usee posee par terre. On comprend que ca ne gene pas les maitres blancs : bamboula fera le menage. Comme ils ne connaissent pas Mohamed, on essaye chez les voisins. Un francais (encore trop gras !) nous renseigne mal en disant qu'il n'y a rien a moins de "60 dol" par personne, et nous demande si nous avons vu la maison de Freddy Mercury a Stone Town. On lui dit qu'on ne savait pas. Il nous dit qu'on devrait lire notre Routard. On lui dit qu'on n'utilise pas de guide, on n'en a pas besoin. La preuve, on a appris sans guide que Freddy Mercury etait originaire de Stone Town. On prend conge, et de retour sur la plage on se dit qu'il n'a pas tout compris. Ce qui est chouette chez Freddy Mercury, ce sont ses chansons, aps sa maison. On convient quand meme que dasn un diner chic a Neuilly, un "nous avons visite la maison de Freddy Mercury a Stone Town; il est ne la-bas, vous saviez ?" ca doit procurer a celui qui le profere le delicieux sentiment de lire dans les yeux de son interl;ocuteur un melange detonant de honte de l'ignorance (bah non, vous saviez pas) et la jalousie de l'exotisme. On se dit que c'est un bouffon, et on ramasse un coquillage pointu sur la plage.
On decouvrira un peu plus tard la realite du village de Matemwe. Les gens vivent de la peche, que les hommes pratiquent depuis de petits voiliers avec double balancier, ou au harpon a la nage. L'eau est puisee au puit avec des seaux. Il n'y a pas d'electricite. Les enfants portent des habits uses et jouent sans jouets dans la poussiere que soulevent les occasionnels taxis climatises qui transportent des mzungu (etrangers). Il y a 5 hotels avec 10 clients par jour qui depensent chacun 100 $us par jour. Ce sont 5000 $us par jour, 150000 $us par mois, 1800000 $us par an qui arrivent sur le village...qui n'a ni electricite, ni route goudronnee, ni meme pompe a eau pour le puit. L'ecart entre des populations parmis les plus pauvres que nous ayons vues depuis le debut du voyage, et un tourisme des plus luxueux, est ecoeurant. La redistribution des richesses est inexistante. Tout le benefice va aux proprietaires des hotels, eux aussi etrangers. Les habitants du coin ne ramassent que des miettes, comme l'organisation de tours de snorkle. On y reviendra.
Mais revenons a nos moutons : nous. On trouve les bungalows et Mohamed et son sourire radieux. Le jardin de sable est simple mais tres fleuri. Le cabanon est sobre mais propre, et la moustiquaire tres bien installee. On negocie 50000 Tshillings, soit 33 $us la nuit pour deux. Les repas ne sont pas donnes, mais quel regal ! Langouste, poulp, poisson a la coco, clalmars grilles sont divins. Les portions sont surabondantes, et assorties de riz ou frites dont Magali dira heberluee : "elles sont encore meilleures que celles de mama !" (Oui Cathy, on a hate que tu nous prouves le contraire !)
L'endroit est parfait pour relaxer, d'autant plus que nous sommes seuls occupants le premier jour, avec les enfants et nieces de Mohamed qui sont la en vacance apres l'Eid. Parties d'awale, television, course-pursuite sur la plage... La bonne humeur des enfants resplendit sur nous. Il faut dire que les lieux sont merveilleux. La plage est un espace infini, rythme seulement par les cocotiers cote terre, et les bateaux en bois cote eau. A 100m au large, le recif forme une barriere qui protege des vagues. A maree haute, on peut se baigner. A maree basse, on peut se promener. Repos donc, avec au menu ecriture, lecture, yoga, footing, karate. Quand je fais mes katas sur la plage, une bande de jeunes garcons commencent a m'imiter. Quelques uns se debrouillent bien, d'autres essayent de se moquer de moi, mais n'en menent pas large quand je me retourne en lancant mon kiai ("cri qui tue"). Les adultes aussi sont interesses, mais regardent de loin avant de passer leur chemin.
Un matin a maree basse, nous enfilons nos maillots de bain pour nous baigner, nos chaussures pour nous proteger des oursins, et nos tshirt pour nous proteger du soleil, et nous partons en direction du recif, armes de notre masque et notre tuba. On traverse d'abord une pelouse d'algues, puis on arrive pres de coraux. Le terrain est peu evident, nous avons de l'eau jusqu'a mi-cuisse, et il faut se mefier des oursins, immobiles mais tres nombreux. Tout autour de nous : le bleu turquoise, tachete de noir ousrin et de rouge corail. Avec le masque, on observe de jolis poissons blancs zebres de noir. Plus loin, un banc de poissons vert d'eau. Ici un gros rouge cuivre. Des etoiles de mer aussi, rouges, bleues ou noires. Clou du spectacle : un hippocampe couleur sable se glisse entre deux massifs de corail rouge. Le vent souffle, et le ciel s'est couvert, donc on a un peu froid avec l'eau qui seche sur nos maillots.
Un peu avant d'arriver au recif, on croise Tano, un pecheur avec ses palmes, son harpon, un grand couteau et cinq prises enormes. Il dit qu'il a vu des dauphins au large ce matin, et qu'en pleine mer, il y a des poissons vraiment gros ! On arrive enfin au recif. Paysage stupefiant, quasiement plat ne seraient-ce les pierres ici et la, et d'un vert tendre de jolies algues. De petits crabes en pagaille s'y promenent. Puis on rentre, en voyant petit a petit grandir les cocottiers de la plage au fur et a mesure que nous approchons du dejeuner.
De retour a l'hotel, Mohamed nous explique que les piquets que nous avons vus dans la baie servent a attacher des cordes sur lesquelles les femmes font pousser et recoltent des algues rouges. Elles sont ensuite sechees, puis vendues a des compagnies japonaises, qui les utilisent pour l'agroalimentaire et les cosmetiques. Il nous apprend aussi que le recif est un lioeu parfait pour la peche aux poulpes, que seuls pratiquent des specialistes, car il s'agit d'un animal tres malin, capable par exemple de bloquer le pecheur en lui nouant les mains avec ses tentacules. Nous le poulpe, on l'aime grille avec des frites !
Le lendemain, on part en bateau faire du snorkle pres d'une ile. Disons le tout de suite, les poissons du site etaient fantastiques. Il y en avait enormement, c'est a dire pour nous plus qu'au Belize ou aux iles Perhentiennes. On a vu de gros bancs de poissons jaunes, des anemones et des Nemo etranges, te meme une splendide murene blanche et noire tachetee (j'allais ecrire blanche tachetee de noir, mais Magali dit noire tachetee de blanc !) Impressionnant de la voir ouvrir grand la gueule, a demi sortie de sa cachette sous le corail.
Pour autant, la beaute du site ne suffisait pas a garantir une bonne matinee. Deja la mer est grosse, et Magali est un peu malade pendant l'approche. Ensuite, l'eau est franchement froide et il y a un fort courant. Le corail est en tres mauvais etat. Le materiel est defectueux. Un des masques fuit, un autre est pour enfant. Heureusement qu'au cas ou, nous avions pris le notre (qui n'est pourtant pas de grande qualite). Le guide annonce n'est en fait present que pour remonter l'ancre, puisqu'il y a deja un pilote pour le bateau. En matiere de guides d'ailleurs, ils ne nous demandent meme pas si ca va bien, ou si ca nous a plu quand on remonte sans aide a bord. Les fruits promis pour la petite fringale d'apres baignade ne sont pas la. Seules les epluchures de l'orange du pilote evoquent quelque chose de comestible.
Pire : alors que nous etions fatigues de nager contre le courant, on part se reposer sur la plage. On s'asseoit tranquillement, les pieds encore mouilles par les vagues. Immediatement arrive un mec au regard mauvais. Avant de dire bonjour, il nous engueule et essaye de piquer nos palmes. On comprend quand il dit que l'ile est privee qu'on n'a pas le droit d'etre la. Incroyable que nos "guides" ne nous aient pas prevenu. Encore plus incroyable l'agressivite dont il fait preuve, alors que nous somme sjuste assis a souffler. Il dit qu'il va appeller la police, et qu'on va aller en prison. Ca nous fait rigoler, mais plutot jaune pour l'embeter que sincerement. Quand on pense qu'aux iles Perhentiennes pour le meme prix de 15 euros par personne (30000 T.shillings), on avait vu 4 spots, une tortue, des requins, des coraux fantastioques et un recif en "haute" mer pres d'un phare, avec un jeune guide adorable, souriant et enthousiaste.
On comprend qu'ici, le blanc n'est percu que comme une vache a lait qui va aligner les biffetons. Avec la peche, il leur faudrait deux semaines pour gagner autant, et ils n'ont rien fait d'autre que piloter le bateau et dormir au soleil. On raconte tout cela a Mohamed en rentrant. Il en prend note, visiblement gene. Zanzibar laisse un gout amer dans la bouche, d'autant plus que nous n'avons pourtant pas lesine sur les moyens. Seule l'Australie nous a vu depenser quotidiennement plus qu'ici. Meme Singapour n'etait pas aussi cher !
Mais concluons sur une note joyeuse, et les belles rencontres de nos voisins voyageurs. Un policier allemand de Freiburg, Jens, a le sourire jusqu'aux oreilles. Il voyage un mois seul en Tanzanie, et raconte emerveille son safari au parc de Serengeti et au cratere de Ngorongoro. On rencontre aussi deux australiens qui remontent l'Afrique en moto. Ils nous apprennent que l'ambassade ethiopienne de Kampala, Ouganda, peut faire un visa pour nous autres francais. On commence a reflechir a changer nos plans.
Comme a notre habitude, on va voir le premier hotel venu. On y decouvre des jardins somptueux, une piscine avec des matelas pour se prelasser au soleil, une reception gigantesque et un bar aux bouteilles colorees. La nuit coute 80 $us par personne. On a l'habitude de vivre 3 jours a deux avec une telle somme ! On demande un hotel moins cher et ils nous indiquent un hotel voisin accessible par la plage. C'est la qu'on decouvre de vieilles europeennes trop grasses, qui se prelassent en maillot de bain au soleil. L'autre hotel est moins cher : 60 $us par personne et par nuit. Le responsable nous propose sa chambre personnelle pour 20 $us par nuit par personne. Elle est miteuse, les toilettes dehors, la douche des employes a l'autre bout du complexe. Il descend jusqu'a 25 $us la nuit a deux si l'on reste 4 jours, preuve que 100 $us dans sa poche lui feraient rudement plaisir. Mais il est hors de question de supporter cette ambiance pourrie. La aussi, de vieux europeens (certains sont physiquement jeunes, mais deja vieux dans leurs gouts) se vautrent, trop gras derriere leur ordinateur. On apprend qu'il y a les "Mohamed bungalows" un peu plus loin, et le nom nous semble familier, sans doute parce qu'on l'a entendu a l'Alliance. Alors on remonte la plage.
En chemin, pour s'assurer qu'on n'a pas depasse notre destination, on entre dans ce qu'on croit etre un hotel, mais s'avere une residence privee, deux blonds a la piscine. A travers la baie vitree ouverte du salon, une jeune femme noire nous renseigne. Le desordre le plus total reigne dans la maison, jusqu'a une couche usee posee par terre. On comprend que ca ne gene pas les maitres blancs : bamboula fera le menage. Comme ils ne connaissent pas Mohamed, on essaye chez les voisins. Un francais (encore trop gras !) nous renseigne mal en disant qu'il n'y a rien a moins de "60 dol" par personne, et nous demande si nous avons vu la maison de Freddy Mercury a Stone Town. On lui dit qu'on ne savait pas. Il nous dit qu'on devrait lire notre Routard. On lui dit qu'on n'utilise pas de guide, on n'en a pas besoin. La preuve, on a appris sans guide que Freddy Mercury etait originaire de Stone Town. On prend conge, et de retour sur la plage on se dit qu'il n'a pas tout compris. Ce qui est chouette chez Freddy Mercury, ce sont ses chansons, aps sa maison. On convient quand meme que dasn un diner chic a Neuilly, un "nous avons visite la maison de Freddy Mercury a Stone Town; il est ne la-bas, vous saviez ?" ca doit procurer a celui qui le profere le delicieux sentiment de lire dans les yeux de son interl;ocuteur un melange detonant de honte de l'ignorance (bah non, vous saviez pas) et la jalousie de l'exotisme. On se dit que c'est un bouffon, et on ramasse un coquillage pointu sur la plage.
On decouvrira un peu plus tard la realite du village de Matemwe. Les gens vivent de la peche, que les hommes pratiquent depuis de petits voiliers avec double balancier, ou au harpon a la nage. L'eau est puisee au puit avec des seaux. Il n'y a pas d'electricite. Les enfants portent des habits uses et jouent sans jouets dans la poussiere que soulevent les occasionnels taxis climatises qui transportent des mzungu (etrangers). Il y a 5 hotels avec 10 clients par jour qui depensent chacun 100 $us par jour. Ce sont 5000 $us par jour, 150000 $us par mois, 1800000 $us par an qui arrivent sur le village...qui n'a ni electricite, ni route goudronnee, ni meme pompe a eau pour le puit. L'ecart entre des populations parmis les plus pauvres que nous ayons vues depuis le debut du voyage, et un tourisme des plus luxueux, est ecoeurant. La redistribution des richesses est inexistante. Tout le benefice va aux proprietaires des hotels, eux aussi etrangers. Les habitants du coin ne ramassent que des miettes, comme l'organisation de tours de snorkle. On y reviendra.
Mais revenons a nos moutons : nous. On trouve les bungalows et Mohamed et son sourire radieux. Le jardin de sable est simple mais tres fleuri. Le cabanon est sobre mais propre, et la moustiquaire tres bien installee. On negocie 50000 Tshillings, soit 33 $us la nuit pour deux. Les repas ne sont pas donnes, mais quel regal ! Langouste, poulp, poisson a la coco, clalmars grilles sont divins. Les portions sont surabondantes, et assorties de riz ou frites dont Magali dira heberluee : "elles sont encore meilleures que celles de mama !" (Oui Cathy, on a hate que tu nous prouves le contraire !)
L'endroit est parfait pour relaxer, d'autant plus que nous sommes seuls occupants le premier jour, avec les enfants et nieces de Mohamed qui sont la en vacance apres l'Eid. Parties d'awale, television, course-pursuite sur la plage... La bonne humeur des enfants resplendit sur nous. Il faut dire que les lieux sont merveilleux. La plage est un espace infini, rythme seulement par les cocotiers cote terre, et les bateaux en bois cote eau. A 100m au large, le recif forme une barriere qui protege des vagues. A maree haute, on peut se baigner. A maree basse, on peut se promener. Repos donc, avec au menu ecriture, lecture, yoga, footing, karate. Quand je fais mes katas sur la plage, une bande de jeunes garcons commencent a m'imiter. Quelques uns se debrouillent bien, d'autres essayent de se moquer de moi, mais n'en menent pas large quand je me retourne en lancant mon kiai ("cri qui tue"). Les adultes aussi sont interesses, mais regardent de loin avant de passer leur chemin.
Un matin a maree basse, nous enfilons nos maillots de bain pour nous baigner, nos chaussures pour nous proteger des oursins, et nos tshirt pour nous proteger du soleil, et nous partons en direction du recif, armes de notre masque et notre tuba. On traverse d'abord une pelouse d'algues, puis on arrive pres de coraux. Le terrain est peu evident, nous avons de l'eau jusqu'a mi-cuisse, et il faut se mefier des oursins, immobiles mais tres nombreux. Tout autour de nous : le bleu turquoise, tachete de noir ousrin et de rouge corail. Avec le masque, on observe de jolis poissons blancs zebres de noir. Plus loin, un banc de poissons vert d'eau. Ici un gros rouge cuivre. Des etoiles de mer aussi, rouges, bleues ou noires. Clou du spectacle : un hippocampe couleur sable se glisse entre deux massifs de corail rouge. Le vent souffle, et le ciel s'est couvert, donc on a un peu froid avec l'eau qui seche sur nos maillots.
Un peu avant d'arriver au recif, on croise Tano, un pecheur avec ses palmes, son harpon, un grand couteau et cinq prises enormes. Il dit qu'il a vu des dauphins au large ce matin, et qu'en pleine mer, il y a des poissons vraiment gros ! On arrive enfin au recif. Paysage stupefiant, quasiement plat ne seraient-ce les pierres ici et la, et d'un vert tendre de jolies algues. De petits crabes en pagaille s'y promenent. Puis on rentre, en voyant petit a petit grandir les cocottiers de la plage au fur et a mesure que nous approchons du dejeuner.
De retour a l'hotel, Mohamed nous explique que les piquets que nous avons vus dans la baie servent a attacher des cordes sur lesquelles les femmes font pousser et recoltent des algues rouges. Elles sont ensuite sechees, puis vendues a des compagnies japonaises, qui les utilisent pour l'agroalimentaire et les cosmetiques. Il nous apprend aussi que le recif est un lioeu parfait pour la peche aux poulpes, que seuls pratiquent des specialistes, car il s'agit d'un animal tres malin, capable par exemple de bloquer le pecheur en lui nouant les mains avec ses tentacules. Nous le poulpe, on l'aime grille avec des frites !
Le lendemain, on part en bateau faire du snorkle pres d'une ile. Disons le tout de suite, les poissons du site etaient fantastiques. Il y en avait enormement, c'est a dire pour nous plus qu'au Belize ou aux iles Perhentiennes. On a vu de gros bancs de poissons jaunes, des anemones et des Nemo etranges, te meme une splendide murene blanche et noire tachetee (j'allais ecrire blanche tachetee de noir, mais Magali dit noire tachetee de blanc !) Impressionnant de la voir ouvrir grand la gueule, a demi sortie de sa cachette sous le corail.
Pour autant, la beaute du site ne suffisait pas a garantir une bonne matinee. Deja la mer est grosse, et Magali est un peu malade pendant l'approche. Ensuite, l'eau est franchement froide et il y a un fort courant. Le corail est en tres mauvais etat. Le materiel est defectueux. Un des masques fuit, un autre est pour enfant. Heureusement qu'au cas ou, nous avions pris le notre (qui n'est pourtant pas de grande qualite). Le guide annonce n'est en fait present que pour remonter l'ancre, puisqu'il y a deja un pilote pour le bateau. En matiere de guides d'ailleurs, ils ne nous demandent meme pas si ca va bien, ou si ca nous a plu quand on remonte sans aide a bord. Les fruits promis pour la petite fringale d'apres baignade ne sont pas la. Seules les epluchures de l'orange du pilote evoquent quelque chose de comestible.
Pire : alors que nous etions fatigues de nager contre le courant, on part se reposer sur la plage. On s'asseoit tranquillement, les pieds encore mouilles par les vagues. Immediatement arrive un mec au regard mauvais. Avant de dire bonjour, il nous engueule et essaye de piquer nos palmes. On comprend quand il dit que l'ile est privee qu'on n'a pas le droit d'etre la. Incroyable que nos "guides" ne nous aient pas prevenu. Encore plus incroyable l'agressivite dont il fait preuve, alors que nous somme sjuste assis a souffler. Il dit qu'il va appeller la police, et qu'on va aller en prison. Ca nous fait rigoler, mais plutot jaune pour l'embeter que sincerement. Quand on pense qu'aux iles Perhentiennes pour le meme prix de 15 euros par personne (30000 T.shillings), on avait vu 4 spots, une tortue, des requins, des coraux fantastioques et un recif en "haute" mer pres d'un phare, avec un jeune guide adorable, souriant et enthousiaste.
On comprend qu'ici, le blanc n'est percu que comme une vache a lait qui va aligner les biffetons. Avec la peche, il leur faudrait deux semaines pour gagner autant, et ils n'ont rien fait d'autre que piloter le bateau et dormir au soleil. On raconte tout cela a Mohamed en rentrant. Il en prend note, visiblement gene. Zanzibar laisse un gout amer dans la bouche, d'autant plus que nous n'avons pourtant pas lesine sur les moyens. Seule l'Australie nous a vu depenser quotidiennement plus qu'ici. Meme Singapour n'etait pas aussi cher !
Mais concluons sur une note joyeuse, et les belles rencontres de nos voisins voyageurs. Un policier allemand de Freiburg, Jens, a le sourire jusqu'aux oreilles. Il voyage un mois seul en Tanzanie, et raconte emerveille son safari au parc de Serengeti et au cratere de Ngorongoro. On rencontre aussi deux australiens qui remontent l'Afrique en moto. Ils nous apprennent que l'ambassade ethiopienne de Kampala, Ouganda, peut faire un visa pour nous autres francais. On commence a reflechir a changer nos plans.
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Tanzanie
lundi 20 septembre 2010
On s'etonne de Stone Town
On prend le ferry Dar Es Salaam-Zanzibar a midi. Le ticket coute 20 $us par personne. Bizarre, le prix en dollars pour les etrangers, presque le triple des 12000 shillings que payent les tanzaniens. D'ailleurs ce sera pire au retour, parce que le ferry principal ne revient sur le continent que de nuit, et que pour rentrer de jour nous prendrons un ferry express au prix de 35 $us (ou plutot 56000 shillings d'une conversion que l'on ne peut considerer que malhonnete) contre 15000 shillings pour les locaux. C'est un peu l'aperitif de la realite de Zanzibar (et en fait d'une bonne partie de la Tanzanie) et d'un fosse impossible a combler entre pauvrete crue des habitants et tourisme chic, voire choc. Mais chaque chose en son temps, commencons par descendre le plan incline trop raide et un peu glissant pour atteindre l'embarcadere, decouvrons le salon vip et ses fauteuils en cuir use, tres accueillants mais malheureusement a l'interieur, et decidons finalement de nous installer sur le pont superieur; ca tombe bien, il reste deux places pres des balustrades. On admire le spectacle pendant les trois heures de trajet.
D'abord quitter Dar Es Salaam, sa cathedrale allemande, son petit ferry qui relie les 2 extremites du port, ses boutres de pecheurs tires sur la plage, ses bancs de sable au large, et ses petroliers et porte-containers. La mer est un peu agitee, on est secoues, Magali a un leger mal de mer. Pour un de ses projets d'ecriture, je m'amuse a prendre en photo les gens qui dorment. Cela amuse nos voisins, qui se prennent au jeu et m'indiquent les dormeurs photogeniques. Prendre en photo les gens eveilles est plus dlicat. Seul a preter son sourire : Blacky, un rasta radieux avec qui la discussion est difficile -il ne parle pas trois mots d'anglais, mais la comprehension totale : on se tape dans les mains sans arret. Lui, il est DJ sur une des plages de l'ile. On rgarde les poissons volants. On a meme vu un thon (enfin on pense) sauter deux bons metres au dessus de l'eau. La cote de l'ile apparait enfin sur l'horizon. On double une petite ile affublee d'un clocher. Il s'agit d'un ancien penitencier.
Enfin, c'est la ville de Stone Town, et ses maisons et palaces merveilleux. Goddbye Blacky, on descend lentement le bateau qui est evacue par une seule porte large de 80cm (ingenieux ingenieur !) et on se retrouve...a la douane ! En effet, l'ile de Zanzibar fait bien partie de la Tanzanie (qu'elle a formee en rejoignant l'ancien Tanganyika) mais dispose toujours d'un Gouvernement Revolutionnaire (!) et on a droit a un tampon cadeau bonus dans notre passeport. Preuve que ce n'est pas trers serieux, ils ne tamponneront pas la sortie, car nous arriverons aux dernieres minutes avant le depart.
Une fois arrives, c'est simple, la ville de Stone Town est fabuleuse ! C'est un labyrinthe de petites ruelles, entoure par trois rues carrossables. Le jeu, c'est de se promener au hasard, de se perdre, et de se rperdre encore. On admire les immanquables portes massives en bois sculpte, les inombrables petites mosquees, et surtout les gens qui passent, tellement bien habilles, tellement beaux. Nous avons la chance d'etre present le jour de l'Eid, qui fete la fin du jeun du ramadan. La plupart des boutiques sont fermees, mais tout le monde est sur son 31. Les hommes portent leur plus belle djelaba, avec le couvre-chef traditionnel sur la tete. Les femmes sont drapees dans leur kangas, longs morceaux de tissus colores. Les petites filles sont vetues de robes satinees a frou-frou. C'est aussi un jour ou les femmes se font des peintures au henne sur les mains.
On visite le musee national de Zanzibar, affuble du sobriquet merite de "House of Wonders". Le batiment, ancien palais du sultan, est magnifique, grand et imposant, sur trois niveaux, avec des balcons immenses d'ou l'on domine la ville. L'interieur est un grand espace ou trone un boutre, c'est a dire un voilier traditionnel. Celui ce a ete bati en Oman dans les annees 90, et a navigue jusqu'en Chine, facon de verifier que la technologie d'antan pouvait en effet tenir le coup. La specificite, c'est que c'est un vaisseau construit sans utiliser le moindre clou (une superstition voulait que des volcans sous-marin au magnetisme puissant fasse sortir les morceaux de metal de leur place !). Pour attacher les planches ensemble, des trous sont perces, qui permettent de les nouer avec de la corde. Croyez le ou pas, ca marche, ou plutot ca flotte.
On a aussi decouvert plein d'infos sur le commerce dans l'Ocean Indien, florissant jusqu'au XXeme siecle, ou il a periclite au moment ou les arabes l'ont abandonne pour s'asseoir sur leurs puits de petrole. Il y a aussi une jolie section historique, ou des facades d'origines arabes et indiennes sont reconstituees. On a la fierte d'avoir la confirmation que comme on le pensait, les fioritures en bois sculpte sous les toits viennent bien d'Asie. On les avait vus en Himachal Pradesh (Inde), et ausi dans la region thailandaise frontaliere de la Birmanie. Ici, elles sont attribuees aux influences du Gujarat, a l'Ouest de l'Inde. Petite fierte du globe-trotter de reconnaitre ces details. En general, Zanzibar est un lieu de metissage culturel intensif. L'ile a ete portugaise, puis arabe, puis anglaise, puis le sultan a voulu s'abstraire de la tutelle anglaise. Il a ete rappele a l'ordre par la plus courte des guerres : 45 minutes ont suffi aux britanniques pour bombarder son palais, avant qu'il accepte leur domination sans plus de conflit.
Tres apreciable enfin, des panneaux sur la situation immobiliere actuelle de Stone Town. De nombreuses maisons sont possession du gouvernement (le tiers de la ville), et louees a des habitants qui n'ont ni les moyens ni l'interet de les entretenir. Du coup, les effondrements sont frequents, et la ville risque d'etre rasee a moyen terme. Qui pour financer des rehabilitations ? Faire de la ville une destination uniquement touristique serait dommage, et est-ce meme possible ? A contrario, les habitants locaux, qui font la vie de la cite, n'ont pas les moyens de reparer. Pas simple de savoir ce qu'il adviendra de ce que nous considerons comme la plus belle ville de l'Ocean Indien.
En fin de journee, Lais Mayoni, un jeune massai qui travaille a la securite d'un des hotels chics de la ville offre a Magali sac-a-main et portefeuille assortis, en rafia borde de tissus violets. Ce cadeau nous va droit au coeur. On avait rencontre Lais la veille, a peine arrives, ou j'avais fait une photo de lui au telephone (le potable contratse avec le vetement traditionnel) et on l'avait croise plusieurs fois depuis. C'est sur la place entre le bord de mer et la "maison des merveilles" que la soiree de l'Eid prend son effervescence. Il y a un monde incroyable. Des familles font la queu par dizaine pour le jardin des toboggans pour enfants. Tout le monde rest radieux. On se dirige bien sur vers les stands, ou on mage une crepe banane-chocolat (etrangement appelle "pizza"), une banane plantin, et meme une brochette de homard. On retrouve Jan, un jeune hollandais qui loge a notre hotel, rencontre au petit-dejeuner. Il travaille a Mwanza, au bord du lac Victoria, pour une ONG. Sa mision est d'apprendre aux habitants a reparer (ou faire reparer si c'est trop difficile) les pompes a eau.
Un peu plus tard, nous sommes rejoints par Lais Mayoni et son ami Lema, un autre massai un peu plus age. On passe la soiree a discuter tous les cinq. Ils nous expliquent la vie des massais, et par exemple la ceremonie de la circoncision des jeunes garcons qui deviennent des hommes. Les femmes n'y assistent pas, mais la ceremonie est publique pour les hommes. La regle est de ne pas reagir au moment de l'operation, sans anesthesie bien sur, sans quoi l'on subirait des moqueries toute sa vie. Ensuite commence la vie d'adulte. Pour un jeune homme massai, il y a quatre regles par ordre d'importance. Premierement, defendre le village en partant a la guerre s'il le faut. Deuxiemement, marcher aussi loin que necessaire pour chercher a boire et a manger. Troisiemement proteger le betail contre les betes sauvages (le frere de Lema a deja tue trois lions), les maladies, les intemperies...Enfin, quatriemement, voler du betail aux tribus voisines. Pratique qui nous fait beaucoup rigoler, mais n'est plus en usage d'apres Lema.
On finit la soiree chez "babu" (grand-pere en kiswahili), un homme pas si age qui sert du the au gingembre et du cafe autour d'une table sous les remparts du fort. On rentre dans la nuit, raccompagnes par nos deux guerriers massais, qui m'evoquent immanquablement les jedis de Star Wars. D'ailleurs, les massais sont souvent engages pour faire la securite en Tanzanie, car tout le monde sait qu'ils n'hesiteront pas a tuer s'il le faut ! Notre journee a Stone Town aura sans doute ete une des plus belles du voyage.
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jeudi 16 septembre 2010
Dar Es Salaam Aleikoum
Notre vol quitte Bombay a 4h du matin. Pour ne pas payer l hotel, on va a l aeroport la veille au soir. On dort quelques heures dans un hall, on mange une foret noire, puis on utilise nos dernieres roupies : un DVD Bollywood, un CD de tabla, un cone de glace. On dort un peu plus dans l avion, et nous voila a Nairobi, ou nous attendons la correspondance pour Dar Es Salaam. L aeroport est nettement moins moderne qu a Bombay. Les passagers en transit patientent le long d un couloir qui longe les portes. On poste nos cartes postales indiennes (impossible la veille a Bombay : c etait ferie). On se gave de friands : poulet, saucisse, fromage. On achete une carte de Tanzanie, une du Kenya. On a meme deja visite toutes le sboutiques quand on apprend que notre vol a 4h de retard. On se sent un peu degoutes, car la nuit n a pas ete bonne, et l idee d arriver de nuit dasn une ville inconnue est peu encourageante. Mais la chance est avec nous : les responsables de la compagnie Kenya Airlines nous appellent au micro pour nous passer sur un autre vol vers Dar Es Salaam. On arrive a l heure prevue, apres avoir survole une mer de nuages, puis la baie de Dar Es Salaam, ses recifs et bancs de sable !
On fait faire nos visas sans autre accroc qu une lecon comme quoi la sante est la premiere priorite, parce qu on a oublie nos carnets de vaccination dans nos bagages en soute. Enfin, nous voila a l air libre. Il fait une temperature parfaite, comme un mois de mai a Marseille. Une heure d embouteillages que le chauffeur de taxi attribue au ramadan nous mene en musique au Aroche Grand Hotel. Le nom est un brin pompeux, mais c est le plus bel etablissement depuis une eternite. La chambre est spacieuse, le restaurant excellent et meme le petit dejeuner est inclu. On passe 36h a se reposer, malgre les prieres bruyantes, trop tardives et trop matinales du muezzin d en face.
Apres 2 mois en Inde, meme le quartier Kariakoo, pourtant peu reluisant, nous semble agreable. Ce n est pas goudronne, mais c est a peu pres propre, et surtout les gens sont extraordinaires. Tout le monde y va de son "Jambo" (salut), leve le pouce, sourit. On fait plussieurs rencontres sympathiques dans la rue. Et deja un premier entretien pour le blog pro de Magali. A la terrasse du tres chic Harbor View Hotel, on rencontre Walter, editeur depuis 40 ans. Apres le sourire, on decouvre un autre des traits caracteristiques africains : la misere. Il y a seulement dux maisons d edition dignes de ce nom dans tout le pays. Les libraires de la rue principale ont des etageres a moitie vides. La seule perspective heureuse pour les editeurs est la promesse d un don au gouvernement par un organisme canadien qui veut financer l achat de livres. On rencontrera par la suite Obokela et Demerqui elles aussi nous montreront comment les livres ont du mal a se faire une place au soleil. Dans le fond, c est evident : dans un pays ou le revenu moyen est de 40 euros par mois, et ou un livre coute environ 2 euros. Paradoxe surprenant : les journaux se vendent ici tres bien.
On fait faire nos visas sans autre accroc qu une lecon comme quoi la sante est la premiere priorite, parce qu on a oublie nos carnets de vaccination dans nos bagages en soute. Enfin, nous voila a l air libre. Il fait une temperature parfaite, comme un mois de mai a Marseille. Une heure d embouteillages que le chauffeur de taxi attribue au ramadan nous mene en musique au Aroche Grand Hotel. Le nom est un brin pompeux, mais c est le plus bel etablissement depuis une eternite. La chambre est spacieuse, le restaurant excellent et meme le petit dejeuner est inclu. On passe 36h a se reposer, malgre les prieres bruyantes, trop tardives et trop matinales du muezzin d en face.
Apres 2 mois en Inde, meme le quartier Kariakoo, pourtant peu reluisant, nous semble agreable. Ce n est pas goudronne, mais c est a peu pres propre, et surtout les gens sont extraordinaires. Tout le monde y va de son "Jambo" (salut), leve le pouce, sourit. On fait plussieurs rencontres sympathiques dans la rue. Et deja un premier entretien pour le blog pro de Magali. A la terrasse du tres chic Harbor View Hotel, on rencontre Walter, editeur depuis 40 ans. Apres le sourire, on decouvre un autre des traits caracteristiques africains : la misere. Il y a seulement dux maisons d edition dignes de ce nom dans tout le pays. Les libraires de la rue principale ont des etageres a moitie vides. La seule perspective heureuse pour les editeurs est la promesse d un don au gouvernement par un organisme canadien qui veut financer l achat de livres. On rencontrera par la suite Obokela et Demerqui elles aussi nous montreront comment les livres ont du mal a se faire une place au soleil. Dans le fond, c est evident : dans un pays ou le revenu moyen est de 40 euros par mois, et ou un livre coute environ 2 euros. Paradoxe surprenant : les journaux se vendent ici tres bien.
Balade dans le centre ville. C'est plus chic, mais pas vraiment luxueux pour le coeur de la ville principale. Palissades en taule, vendeurs de souvenirs sur le trottoir. De chaussures un peu plus loin, car il faut de l'espace pour etaler les paires sur le bitume. On decouvre le jardin botanique, pas immense, mais tres mignon, d'ou l'on voit notre premier baobab d'Afrique. On visite le musee national, dans un grand batiment d'architecture moderne. L'interieur est moins reluisant : les salles sont a moitie vides. Il faut dire que l'histoire du pays est plus que simple : paleolithique, inconnu, colonisation allemande, puis anglaise, independance. On est loin des milliers de dynasties indiennes ! Mais ne soyons pas vaches : la section ethnologique est passionnante, avec des photos magnifiques, et bien des objets traditionnels comme les boucles d'oreille enormes (les oreilles allonges par le poids sont source de fierte), les bangs des fumeurs de tabac, et une collection incroyable d'instruments de musique.
On a cru un instant qu'il y avait aussi un musee d'art, mais l'office de tourisme nous avait seulement indique une boutique de souvenirs. Les tableaux sont franchement stereotypes. D'ailleurs, un "artista" avait essaye de nous vendre les memes apres nous avoir abordes dans la rue. Pour autant, on trouve quelques futurs cadeaux de Noel.
Tout cela nous mene a l'Alliance Francaise, ou nous rencontrons Ollivia, une amie de Cedric, le coloc de stephanie, qui nous avait heberge a Dehli. Elle est prof de francais, et on passe un moment a echanger nos experiences autour d'un bon jus de fruits. Cela fait plus d'un an qu'elle est ici, et a deja vecu en Afrique avant, notament en Erythree, dont elle garde un souvenir ebloui. On visite aussi l'Alliance dite, logee dans un batiment somptueux, et on rencontre des collegues aux conseils precieux, comme d'aller a Stone Town, Zanzibar, pour la fete muslmane de l'Eid. On nous conseille aussi les bungalows de Mohamed a Matmwe au Nord de l'ile, ce dont on vous parlera au prochain episode !
Une arrivee en Afrique parfaite donc, avec un seul bemol, decouvert au detour d'un forum sur Internet : l'ambassadeur ethiopien a Nairobi, Kenya, a change il y a un mois, et il nous est depuis impossib;le de faire nos visas ethiopiens la bas. Nos plans tombent a l'eau, il va falloir improviser.
mercredi 15 septembre 2010
Ici cimes, la Bombay
Nous quittons Kafnu a 7h du matin. Nous allons a Simla, l'ancienne capitale d'hiver, du temps ou les britanniques venaient retrouver un climat frais et pluvieux plutot que d'etouffer dans la plaine. On commence par un bus pour Rampur, ville etape. La route est une piste a flanc de montagne. Par moments, une galerie est creusee dans la falaise. Ca tourne, ca secoue. A un moment, le chauffeur du bus pile sous une cascade : il lave son pare-brise avant de reprendre la route. Puis on retroouve l'axe principal qui mene a la frontiere chinoise. A la jonction, un site immense est surpeuple, on pense qu'il s'agit d'un barage en construction.
Deuxieme bus pour Simla. Le relief se fait moins abrupt, les montagnes s'adoucissent, mais on passe quand meme un col pluvieux a 2400m. La nuit tombe quand nous arrivons. Batie sur la crete de la montagne, la vill est magnifique vue de loin. Mais comme toujours en Inde, elle est surpeuplee. On realise qu'on n'a pas grand chose a y faire, surtout que le temps nous est compte, puisque nous quittons l'Inde dans une semaine depuis Bombay. Le trajet en train prend 28h, plus retard eventuel (le premier train que nous avions pris a Calcutta avait un jour de retard). Du coup, on mange un poulet roti (entier) avant de reprendre le bus pour Chandigarh. Cela faisait cinq jours que nous n'avions pas eu de viande (trek oblige)et on s'est regales comme des goinfres ! Encore 4 heures de bus dasn la nuit, et nous arrivons a Chandigarh, oou un rickshaw bien penible nous a trimballe dans une succession d'hotels chics avant qu'on trouve notre bonheur : un lit !
Nous avons choisi de revenir a Chandigarh car c'est une ville facile pour faire nos demarches : un colis DHL pour Kyoto, reserver le billet de train sans passer par une agence, acheter des livres pour l'anniversaire de Magali, ecrire les articles pour le blog et changer de l'argent. Nous possedons environ 300 euros comme monnaie de secours, que nous avions du utiliser a Kaza car le distributeur etait en panne. On essaye de convertir des roupies en euros, mais c'est complique, peut-etre meme interdit si on a bien tout compris. On a finalement reussi a Bombay, a un tres bon taux, parce que notre interlocuteur s'est trompe en rendant la monnaie, ce que nous avons realise plus tard !
Aussi, nous avons profite de nos deux jours a Chandigarh pour aller voir le capitole. Manque de chance, c'est dimanche, les locaux sont fermes. Coup de chance, le gardien de la coure de justice nous laisse faire un tour a l'interieur. Le batiment est magnifique, plusieurs parties sont peintes de chaleureuses couleurs primaires. Dedans, on voit a travers les rideaux les tapisseries gigantesques au dessus de la salle d'audience. Les llieux sont proteges du soleil et ouverts au vent de sorte qu'on s'y sent bien. Au loin, la fameuse main girouette se trouve dans des jardins etouffes de chaleur.
Il est interessant de noter que si la ville est toujours la meme, Chandigarh a change pour nous. Il fait moins chaud, je ne suis plus malade (a notre premier passage, j'avais enchaine deux jours de diarhee avec deux heures d'un hoquet epuisant le jour suivant), c'est le week end. L'atmosphere de la ville est different, on s'y plait presque. Et puis il y a plein d'etudiantes en jean, on a meme vu des filles en jupe ! Enfin, les gens sont plus sympas. On a fait plusieurs bonnes rencontres, notament Lohai, gardien chef du poste de securite du parlement regional. On passe un moment a discuter. Son reve, c'est de partir dans un pays riche : Grande-Bretagne, France, USA, Malaisie... Peu lui importe, mais un pays riche. Pour cela, il cherche en ligne les offres d'emploi dans son secteur : la securite. Il y a quelques mois, il a trouve un poste a Londres. Il effectue les demarches,et on lui demande 500 euros a verser sur un compte de l'ambassade britannique. Devant le montant de la somme, il se pose des questions et se rend a Dehli pour rencontrer un soi-disant interlocuteur qui n'existe pas. Comme quoi la celebre arnaque du mail annoncant que tu as gagne au loto a encore de beaux jours devant elle !
Le trajet Chandigarh-Bombay par le Paschim Express s'est passe sans accrocs. Pour la premiere fois en Inde, nous arrivons a l'heure. On mange de l'oeuf au curry, on regarde defiler un paysage d'un ennui mortel, on bouquinne, on ecrit les articles du blog. Peu avant l'arrivee, les enfants du compartiment d'a cote s'approchent de nous. Leur accompagnteur demande s'ils peuvent faire un photo avec nous. On accepte evidement, ce qui fait plaisir aux gosses. Ils forment un groupe de chant traditionnel et vont a Bombay pour un concours de chant a la tele. Ils nous chantent un morceau : chapeaux bas !
L'arrivee a Bombay est apocalyptique. Il pleut des trombes d'eau incoryabless. Il parait que cela fait 4 jours que ca dure. On monte dans un taxi, mais le mec blablatte tellement avant de demarrer (il a promis un compteur qu'il n'a pas) que l'on ressort, puis on prend un rickshaw. Le deuxieme hotel a de la place. C'est tres cher, mais on ne va pas chipoter pour 2 nuits, surtout si c'est pour se tremper. Il pleut jusqu'au soir.
On ne peut pas vraiment dire qu'on a vu Bombay. On est reste dans un quartier excentre, et une fois de plus, on a bosse pour nos blogs. On a changer des roupies pour refaire notre stock d'euros de secours, et puis on a passe une apres-midi a chercher une librairie avec le Petit Prince en hindi pour Tata. Introuvable ici, il aurait fallu prendre un train pour le centre sans etre certains de trouver. Desole Tata, on a prefere aller a la plage de Juhu !
Evidement, il y a un monde fou, mais l'ambiance est sympa. Il y a des cerfs-volants, des vendeurs de coco, un manege manuel, et meme de droles de balances parlantes qu'on n'a pas bien compris le systeme. On a prefere se regaler de mais griller plutot que d'essayer. On doit aussi dire qu'a Bombauy, on a retrouve des gens adorables. Ici, personne ne fait la gueule, pas d'embrouille. De nombreuses personne snous saluent, souvent avec le sourire. Les rapports commerciaux sont exquis. Jusqu'a la ville tres propre (quartier aise) et aux chauffeurs de rickshaws qui mettent systematiquement le comptuer. L'un d'eux a meme refuse un petit pourboire qu'on lui proposait apres lui avoir fait faire des aller-retours. Drole qu'au moment ou nous sommes soulages de quitter l'Inde, celle-ci cherche a se faire pardonner, et a nous donner envie de revenir malgre tout.
Deuxieme bus pour Simla. Le relief se fait moins abrupt, les montagnes s'adoucissent, mais on passe quand meme un col pluvieux a 2400m. La nuit tombe quand nous arrivons. Batie sur la crete de la montagne, la vill est magnifique vue de loin. Mais comme toujours en Inde, elle est surpeuplee. On realise qu'on n'a pas grand chose a y faire, surtout que le temps nous est compte, puisque nous quittons l'Inde dans une semaine depuis Bombay. Le trajet en train prend 28h, plus retard eventuel (le premier train que nous avions pris a Calcutta avait un jour de retard). Du coup, on mange un poulet roti (entier) avant de reprendre le bus pour Chandigarh. Cela faisait cinq jours que nous n'avions pas eu de viande (trek oblige)et on s'est regales comme des goinfres ! Encore 4 heures de bus dasn la nuit, et nous arrivons a Chandigarh, oou un rickshaw bien penible nous a trimballe dans une succession d'hotels chics avant qu'on trouve notre bonheur : un lit !
Nous avons choisi de revenir a Chandigarh car c'est une ville facile pour faire nos demarches : un colis DHL pour Kyoto, reserver le billet de train sans passer par une agence, acheter des livres pour l'anniversaire de Magali, ecrire les articles pour le blog et changer de l'argent. Nous possedons environ 300 euros comme monnaie de secours, que nous avions du utiliser a Kaza car le distributeur etait en panne. On essaye de convertir des roupies en euros, mais c'est complique, peut-etre meme interdit si on a bien tout compris. On a finalement reussi a Bombay, a un tres bon taux, parce que notre interlocuteur s'est trompe en rendant la monnaie, ce que nous avons realise plus tard !
Aussi, nous avons profite de nos deux jours a Chandigarh pour aller voir le capitole. Manque de chance, c'est dimanche, les locaux sont fermes. Coup de chance, le gardien de la coure de justice nous laisse faire un tour a l'interieur. Le batiment est magnifique, plusieurs parties sont peintes de chaleureuses couleurs primaires. Dedans, on voit a travers les rideaux les tapisseries gigantesques au dessus de la salle d'audience. Les llieux sont proteges du soleil et ouverts au vent de sorte qu'on s'y sent bien. Au loin, la fameuse main girouette se trouve dans des jardins etouffes de chaleur.
Il est interessant de noter que si la ville est toujours la meme, Chandigarh a change pour nous. Il fait moins chaud, je ne suis plus malade (a notre premier passage, j'avais enchaine deux jours de diarhee avec deux heures d'un hoquet epuisant le jour suivant), c'est le week end. L'atmosphere de la ville est different, on s'y plait presque. Et puis il y a plein d'etudiantes en jean, on a meme vu des filles en jupe ! Enfin, les gens sont plus sympas. On a fait plusieurs bonnes rencontres, notament Lohai, gardien chef du poste de securite du parlement regional. On passe un moment a discuter. Son reve, c'est de partir dans un pays riche : Grande-Bretagne, France, USA, Malaisie... Peu lui importe, mais un pays riche. Pour cela, il cherche en ligne les offres d'emploi dans son secteur : la securite. Il y a quelques mois, il a trouve un poste a Londres. Il effectue les demarches,et on lui demande 500 euros a verser sur un compte de l'ambassade britannique. Devant le montant de la somme, il se pose des questions et se rend a Dehli pour rencontrer un soi-disant interlocuteur qui n'existe pas. Comme quoi la celebre arnaque du mail annoncant que tu as gagne au loto a encore de beaux jours devant elle !
Le trajet Chandigarh-Bombay par le Paschim Express s'est passe sans accrocs. Pour la premiere fois en Inde, nous arrivons a l'heure. On mange de l'oeuf au curry, on regarde defiler un paysage d'un ennui mortel, on bouquinne, on ecrit les articles du blog. Peu avant l'arrivee, les enfants du compartiment d'a cote s'approchent de nous. Leur accompagnteur demande s'ils peuvent faire un photo avec nous. On accepte evidement, ce qui fait plaisir aux gosses. Ils forment un groupe de chant traditionnel et vont a Bombay pour un concours de chant a la tele. Ils nous chantent un morceau : chapeaux bas !
L'arrivee a Bombay est apocalyptique. Il pleut des trombes d'eau incoryabless. Il parait que cela fait 4 jours que ca dure. On monte dans un taxi, mais le mec blablatte tellement avant de demarrer (il a promis un compteur qu'il n'a pas) que l'on ressort, puis on prend un rickshaw. Le deuxieme hotel a de la place. C'est tres cher, mais on ne va pas chipoter pour 2 nuits, surtout si c'est pour se tremper. Il pleut jusqu'au soir.
On ne peut pas vraiment dire qu'on a vu Bombay. On est reste dans un quartier excentre, et une fois de plus, on a bosse pour nos blogs. On a changer des roupies pour refaire notre stock d'euros de secours, et puis on a passe une apres-midi a chercher une librairie avec le Petit Prince en hindi pour Tata. Introuvable ici, il aurait fallu prendre un train pour le centre sans etre certains de trouver. Desole Tata, on a prefere aller a la plage de Juhu !
Evidement, il y a un monde fou, mais l'ambiance est sympa. Il y a des cerfs-volants, des vendeurs de coco, un manege manuel, et meme de droles de balances parlantes qu'on n'a pas bien compris le systeme. On a prefere se regaler de mais griller plutot que d'essayer. On doit aussi dire qu'a Bombauy, on a retrouve des gens adorables. Ici, personne ne fait la gueule, pas d'embrouille. De nombreuses personne snous saluent, souvent avec le sourire. Les rapports commerciaux sont exquis. Jusqu'a la ville tres propre (quartier aise) et aux chauffeurs de rickshaws qui mettent systematiquement le comptuer. L'un d'eux a meme refuse un petit pourboire qu'on lui proposait apres lui avoir fait faire des aller-retours. Drole qu'au moment ou nous sommes soulages de quitter l'Inde, celle-ci cherche a se faire pardonner, et a nous donner envie de revenir malgre tout.
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