jeudi 16 septembre 2010

Dar Es Salaam Aleikoum

Notre vol quitte Bombay a 4h du matin. Pour ne pas payer l hotel, on va a l aeroport la veille au soir. On dort quelques heures dans un hall, on mange une foret noire, puis on utilise nos dernieres roupies : un DVD Bollywood, un CD de tabla, un cone de glace. On dort un peu plus dans l avion, et nous voila a Nairobi, ou nous attendons la correspondance pour Dar Es Salaam. L aeroport est nettement moins moderne qu a Bombay. Les passagers en transit patientent le long d un couloir qui longe les portes. On poste nos cartes postales indiennes (impossible la veille a Bombay : c etait ferie). On se gave de friands : poulet, saucisse, fromage. On achete une carte de Tanzanie, une du Kenya. On a meme deja visite toutes le sboutiques quand on apprend que notre vol a 4h de retard. On se sent un peu degoutes, car la nuit n a pas ete bonne, et l idee d arriver de nuit dasn une ville inconnue est peu encourageante. Mais la chance est avec nous : les responsables de la compagnie Kenya Airlines nous appellent au micro pour nous passer sur un autre vol vers Dar Es Salaam. On arrive a l heure prevue, apres avoir survole une mer de nuages, puis la baie de Dar Es Salaam, ses recifs et bancs de sable !

On fait faire nos visas sans autre accroc qu une lecon comme quoi la sante est la premiere priorite, parce qu on a oublie nos carnets de vaccination dans nos bagages en soute. Enfin, nous voila a l air libre. Il fait une temperature parfaite, comme un mois de mai a Marseille. Une heure d embouteillages que le chauffeur de taxi attribue au ramadan nous mene en musique au Aroche Grand Hotel. Le nom est un brin pompeux, mais c est le plus bel etablissement depuis une eternite. La chambre est spacieuse, le restaurant excellent et meme le petit dejeuner est inclu. On passe 36h a se reposer, malgre les prieres bruyantes, trop tardives et trop matinales du muezzin d en face.

Apres 2 mois en Inde, meme le quartier Kariakoo, pourtant peu reluisant, nous semble agreable. Ce n est pas goudronne, mais c est a peu pres propre, et surtout les gens sont extraordinaires. Tout le monde y va de son "Jambo" (salut), leve le pouce, sourit. On fait plussieurs rencontres sympathiques dans la rue. Et deja un premier entretien pour le blog pro de Magali. A la terrasse du tres chic Harbor View Hotel, on rencontre Walter, editeur depuis 40 ans. Apres le sourire, on decouvre un autre des traits caracteristiques africains : la misere. Il y a seulement dux maisons d edition dignes de ce nom dans tout le pays. Les libraires de la rue principale ont des etageres a moitie vides. La seule perspective heureuse pour les editeurs est la promesse d un don au gouvernement par un organisme canadien qui veut financer l achat de livres. On rencontrera par la suite Obokela et Demerqui elles aussi nous montreront comment les livres ont du mal a se faire une place au soleil. Dans le fond, c est evident : dans un pays ou le revenu moyen est de 40 euros par mois, et ou un livre coute environ 2 euros. Paradoxe surprenant : les journaux se vendent ici tres bien.

Balade dans le centre ville. C'est plus chic, mais pas vraiment luxueux pour le coeur de la ville principale. Palissades en taule, vendeurs de souvenirs sur le trottoir. De chaussures un peu plus loin, car il faut de l'espace pour etaler les paires sur le bitume. On decouvre le jardin botanique, pas immense, mais tres mignon, d'ou l'on voit notre premier baobab d'Afrique. On visite le musee national, dans un grand batiment d'architecture moderne. L'interieur est moins reluisant : les salles sont a moitie vides. Il faut dire que l'histoire du pays est plus que simple : paleolithique, inconnu, colonisation allemande, puis anglaise, independance. On est loin des milliers de dynasties indiennes ! Mais ne soyons pas vaches : la section ethnologique est passionnante, avec des photos magnifiques, et bien des objets traditionnels comme les boucles d'oreille enormes (les oreilles allonges par le poids sont source de fierte), les bangs des fumeurs de tabac, et une collection incroyable d'instruments de musique.

On a cru un instant qu'il y avait aussi un musee d'art, mais l'office de tourisme nous avait seulement indique une boutique de souvenirs. Les tableaux sont franchement stereotypes. D'ailleurs, un "artista" avait essaye de nous vendre les memes apres nous avoir abordes dans la rue. Pour autant, on trouve quelques futurs cadeaux de Noel.

Tout cela nous mene a l'Alliance Francaise, ou nous rencontrons Ollivia, une amie de Cedric, le coloc de stephanie, qui nous avait heberge a Dehli. Elle est prof de francais, et on passe un moment a echanger nos experiences autour d'un bon jus de fruits. Cela fait plus d'un an qu'elle est ici, et a deja vecu en Afrique avant, notament en Erythree, dont elle garde un souvenir ebloui. On visite aussi l'Alliance dite, logee dans un batiment somptueux, et on rencontre des collegues aux conseils precieux, comme d'aller a Stone Town, Zanzibar, pour la fete muslmane de l'Eid. On nous conseille aussi les bungalows de Mohamed a Matmwe au Nord de l'ile, ce dont on vous parlera au prochain episode !

Une arrivee en Afrique parfaite donc, avec un seul bemol, decouvert au detour d'un forum sur Internet : l'ambassadeur ethiopien a Nairobi, Kenya, a change il y a un mois, et il nous est depuis impossib;le de faire nos visas ethiopiens la bas. Nos plans tombent a l'eau, il va falloir improviser.

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