mardi 7 septembre 2010

Pourquoi on n'a pas aime l'Inde

Comme vous avez pu le comprendre a la lecture du blog, l'Inde a ete une etape tres difficile dans notre voyage. Enfin, dire "l'Inde" est un peu exagere, car non seulement nous avons aime notre escapade dans le Lahaul et Spitti, mais en plus on ne peut pas, a notre petite echelle de voyageurs, conclure a des generalites indeniables : c'est un court passage dans quelques villes de la plaine du Gange qui nous a tant heurtes. De la a en tirer des lecons que l'on considererait comme vraies pour l'Inde toute entiere, il y a un large pas, que nous ne voulons pas franchir. Cependant, ca a ete la premiere fois apres des mois de voyage que nous avons ete si mal a l'aise et nous voulions essayer, avec maintenant un peu de recul, d'expliquer pourquoi.

D'abord, nous avons vu l'Inde en tant que voyageurs, et pas en tant que vacanciers ou expatries. Cela parait etre un detail, mais cela influe considerablement sur la maniere dont nous avons decouvert et percu les choses dans ce pays, plus encore que dans d'autres. Quand on part en vacances, c'est pour une courte duree, avec souvent un budget confortable car les vacances, c'est fait pour se faire plaisir ; on arrive directement de France, en forme et bien nourri, et on va de site en site avec l'envie d'en profiter un maximum. Quand on est expatrie, on frequente a la fois d'autres expatries, des collegues de travail, et des amis rencontres pendant le sejour ; c'est finalement un milieu assez privilegie, ou les gens sont cultives et aptes a expliquer le pays ; on acquiert peu a peu des habitudes dans son quartier, on a sa bulle privee quand on rentre chez soi, et des week-ends pour decompresser.

En revanche, quand on voyage, on doit serrer le budget en prevision de la suite, gerer une fatigue qui devient incompressible au fil des mois, et le seul lieu intime ou l'on peut souffler et se reposer, c'est une chambre d'hotel impersonnelle, au mieux propre et lumineuse, le plus souvent simplement fonctionnelle. Sinon, on est sans cesse dans l'espace public : meme pour manger, il faut sortir. Pour vous dire, les quelques fois en ces presque 12 mois maintenant ou nous avons ete heberges par des amis, ca nous a fait un bien fou de pouvoir nous-memes cuisiner (et meme faire la vaisselle !). Du coup, en tant que voyageurs, nous avons constamment et exclusivement affaire a des inconnus : chauffeurs de bus, serveurs de restaurants, passants a qui nous demandons notre chemin, receptionnistes d'hotel, epiciers, etc. La plupart sont des gens simples, qui ne nous comprennent pas toujours, et ne parlent pas forcement anglais. Ailleurs qu'en Inde, ca ne nous a jamais genes car les sourires etaient partages avec gentillesse et spontaneite, toujours, partout, avec n'importe qui. Mais pendant notre sejour dans la grande plaine du Gange, et particulierement a notre arrivee a Calcutta, nous avons ete frappes par l'absence pure et simple de sourires. C'est un fait qui ne choque peut-etre pas quand on arrive de France (!), mais debarquant de la douce Thailande, nous ne pouvions qu'etre heurtes par ce "detail". Non seulement les gens que nous avons croises avaient le visage ferme, mais en plus, ils ne repondaient pas a nos sourires, meme les nombreuses fois ou ils nous devisageaient franchement.

On veut bien croire que certains traits culturels, notamment les notions d'humour et de politesse, varient d'un pays a l'autre, mais nous tenions pour acquis le fait que le sourire est un signe simple universellement compris, et ce theoreme s'etait avere irrefutable de l'Argentine jusqu'a la Thailande. Et d'anciens pays colonises, nous en avons eu, sur notre parcours, alors l'explication par l'Histoire ne tient pas vraiment : ce n'est pas parce que nous "representons" l'Occident que les gens n'etaient pas aimables avec nous. Vous remarquerez que c'est peut-etre du a la surpopulation dont souffre cette region. C'est vrai qu'un metro parisien en heure de pointe n'est pas particulierement propice au sourire non plus. Mais acheter un paquet de biscuits a un epicier qui, a votre merci souriant, repondra du bout des levres "It's OK", c'est deroutant la premiere fois, dur la deuxieme, decourageant la troisieme et les suivantes. Nous nous sommes dit que cette particularite s'expliquait peut-etre par la pregnance du systeme de castes qui, de fait, proclame certains hommes inferieurs a d'autres. Ainsi, comme les differentes castes, qui semblent elles-memes sous-divisees en classes sociales, se cotoient dans les espaces publics, les gens se fermeraient afin de s'assurer qu'ils ne sont pas trop avenants avec un "inferieur". Bon, simple speculation.

En tout cas, ce systeme de castes a d'autres consequences dont une nous a beaucoup choques. Les personnes chargees de nettoyer le sol sont traitees comme des moins que rien, pour ne pas dire des esclaves. Combien de fois avons-nous vu des balayeurs parfaitement valides maniant, accroupis, un balai sans manche ? Ou des hommes passer la serpillere a mains nues ? N'allez pas nous dire qu'ils n'ont pas eu vent de l'invention du manche a balai ! (en Inde aussi, ils connaissent Harry Potter). De meme, nous avons vu plusieurs fois des femmes et des enfants ramasser a mains nues de la bouse, le plus terrible etant une petite fille qui tassait a pleines mains la bouse fraiche qu'elle jetait dans une bassine. Ca non plus, nous ne l'avions jamais vu ailleurs. Tout comme ces familles entieres travaillant a refaire les avenues de Delhi en prevision des prochains Commonwealth Games, ou a casser des cailloux le long des routes de montagne : en d'autres temps, ces gens loges sous des baches sur les bas-cotes etaient des bagnards, non ?

Nous avons par ailleurs appris que le sol (de meme que, dans le corps humain, les pieds) est considere comme impur dans l'hindouisme (raison de plus pour trouver degradante la situation des balayeurs sans manche). Ce trait culturel expliquerait pourquoi la rue reste si sale avec, par endroits, de veritables decharges en pleine ville. La encore, c'etait la premiere fois depuis le debut du voyage que nous voyions ces amas d'ordures au coin de certaines rues (Varanasi, Delhi...), que le vent, les animaux et les gens misereux dispersent peu a peu. Que les gens ne soient pas eduques a l'ecologie, nous y etions habitues ; par exemple, depuis les trains boliviens ou indonesiens, les gens jettent sans sourciller bouteilles et emballages plastiques par la fenetre. Mais que les dechets menagers ne soient pas ramasses et emportes a l'exterieur de la ville, ca nous a sideres. Parfois, ils sont brules, mais le plus souvent, tout ce qui peut etre recupere l'est (a mains nues, cela va sans dire) pour etre reutilise ou, comme dans le cas des bouteilles plastiques, revendu. Mais il reste tellement de choses irrecuperables ! Et puis nous avons quand meme vu l'homme de menage d'une pharmacie a Calcutta vider les corbeilles de la boutique directement sur le trottoir sans que cela ne choque personne. Autres lieux, autres moeurs : certes, mais la salete n'en demeure pas moins un fait. De meme, que les gens crachent par terre, c'est une chose qui se voit un peu partout dans le monde, mais qu'ils le fassent avec des raclements de gorge gras et sonores en est une autre, que nous n'avons constatee systematiquement qu'en Inde. Plusieurs fois, on s'est amuses a compter ces sons delicats, pour atteindre le chiffre hallucinant de 30 a 50 par jour !

Enfin, c'est dans la vallee du Gange que nous avons vu et subi les relations humaines les plus desagreables qui soient. Un receptionniste etourdi fait sonner par erreur le telephone de notre chambre a 6h du matin ? Quand il se rend compte de son erreur, il raccroche precipitamment, sans un mot (c'est arrive dans trois hotels differents). De toute facon, s'excuser lui ferait perdre la face : impensable ! Vous faites la queue a la gare pour acheter un ticket ? Il y aura systematiquement des grugeurs a qui personne ne dira rien, meme pas le guichetier. On croise dans la rue des hommes en manque de chair fraiche ? Ils bloquent leur regard sur moi, sans un sourire, quand ils ne laissent pas purement et simplement trainer au passage une main baladeuse (apres tout, pourquoi se gener ?) Une file de vehicules est arretee sur une route etroite suite a un accident ? Des petits malins remontent la file et bloquent la circulation dans les deux sens, retardant par la meme le deblocage de la situation. Ce dernier cas de figure denote les caracteres bornes et egoistes auxquels nous avons ete si souvent confrontes. Dans l'avion au depart de Bombay, etant malheureusement places sur des sieges sans hublot, nous avons demande a nos voisins de derriere s'ils pouvaient echanger leurs places contre les notres. Ils ont refuse categoriquement, baisse leur store et dormi pendant tout le vol.

Alors on se dit que le vivre-ensemble est peut-etre problematique dans une region surpeuplee, mais l'ile de Java presente une densite de population comparable, sans que nous ayons rencontre ce genre de situation. On aimerait, par comparaison, pouvoir voir la Chine ! Et puis il faudrait voir le Sud de l'Inde, aussi, parait-il tres different. Ou le Rajasthan. D'ailleurs, notre passage-eclair a Bombay (2 jours) nous a permis de voir un visage plus detendu et plus chaleureux de l'Inde, et ca nous a fait une nouvelle fois ressentir la multiplicite et les contrastes de ce pays immense, dont nous n'avons decouvert qu'une parcelle infime...

En tout cas, le trajet Calcutta-Delhi a ete l'etape la plus eprouvante du voyage, et de loin, la chaleur humide de la mousson n'ayant pas aide a se sentir bien. Tout ce que nous avons souligne, precisons-le encore une fois, ce ne sont que des observations repetees. Comme pour le Perou, nous n'avons peut-etre pas eu de chance ? Et il est possible egalement que notre condition de voyageurs ait exacerbe notre ressenti. Si nous avions ete vacanciers, nous aurions peut-etre fait davantage abstraction, pour etre surs de ne garder que de beaux souvenirs. Si nous avions ete expatries, nous nous serions peut-etre habitues, a la longue, et pouvoir se refugier dans un chez-nous nous aurait permis de mieux "souffler". Mais c'est vrai qu'apres la Thailande aux mille sourires, l'Inde c'est franchement rude ! Et nous ne sommes pas les seuls voyageurs a le faire remarquer : Suivez le fil...
Maintenant, nous sommes en Afrique, et la comparaison n'est pas a l'honneur de l'Inde non plus, ne serait-ce qu'au niveau des sourires... Meme si, bien sur, on constate ici d'autres problemes... Mais on en parlera une autre fois : chaque chose en son temps !

15 commentaires:

  1. tata réfléchit... aie ça fait mal!!!19 septembre 2010 à 23:02

    Je suis contente d'avoir votre point de vue sur ce pays et je lirais avec attention votre lien que j'ai déjà regardé.

    Quand vous parlez des crachats avec raclement de gorge, cela m'a fait pensé au live que je viens de fir "le miroir de Cassandre de WERBER (désolé j'ai oublié son prénom). Il parle de la France bien sûr de la pauvreté du monde des SDF ... je ne peux pas vous dire ce que j'en ai exactement pensé mais en tout cas cela m'a interpellé et bm'interpelle encore sur ce qu'on considère comme dégradant ou non comme "faisable" ou totalement incorrect.
    Je n'émet aucun jugement ni sur l'Inde ni sur ce que vous avez vécu je continuerai encore longtemps je crois à m'interroger sur ce qui fait notre monde.
    Juste un commentaire moins vague (!!) au Maroc bosser à l'orphelinat j'avais vécu des choses "similaires" (je suis nulle je n'étais pas avec vous! pardonnez alors mes commentaires) sur le regard et les mains que l'on portait sur moi et ça m'avait énormément dérangé. Mais ce n'était pas partout là non plus.
    Dernier comm j'adore votre photo "pour un bisou"!!
    En tout cas je vous souhaite un nouveau continent plein de rencontres souriantes et de bonheur!! Et puis c'est bientôt noêl et ouah je serais trop contente de vous revoir!!

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  2. ouille ouille j'ai écrit comme un rat (oui oui oui un rat peut écrire enfin un peu d'ouverture d'esprit s'il vous plait!!)
    Sans parler des points de suspensions oubliés ni du fait que j'ai rencontré un gars qui a voyagé en inde plusieurs mois et m'a parlé de son expérience.

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  3. Vous donnez une série d’exemples, auxquels il sera difficile de répondre point par point. Mais malgré les précautions que vous prenez au début du texte, je vois dans ce texte un terrible manque d’ouverture et de respect. Et, pour moi, en tant que voyageurs (ou expatriés, ou vacanciers, chaque expérience étant de toute façon différente, même au sein de ces trois groupes que vous définissez), c’est avant tout à vous d’être ouverts et respectueux. Nous en avons déjà parlé par mail ; j’espère que nous en reparlerons de vive voix.

    En attendant, je ne relève que deux choses, qui pour moi montrent à quel point vous devriez réfléchir à nouveau à votre positionnement (au sens large, dans le voyage, dans ce que vous faites en voyageant, face aux autres, face à l’autre en général) :

    - « La plupart sont des gens simples, qui ne nous comprennent pas toujours, et ne parlent pas forcement anglais. » Vous ne verrez sans doute pas pourquoi, mais rien que là, je trouve ça choquant. « Qui ne nous comprennent pas toujours. » Pourquoi avoir écrit ça, spontanément, plutôt que « que nous ne comprenons pas toujours » ? Je ne peux m’empêcher de trouver ça très révélateur. Une révélation que, à votre décharge, j’ai souvent eue en écoutant parler vacanciers, voyageurs ou expatriés.

    - Quant aux raclements de gorges bruyants, sachez simplement que c’est une pratique d’hygiène pour les Indiens : ils enlèvent ainsi les glaires qu’ils ont au fond de la gorge. J’ai vécu un peu en foyer pour jeunes travailleuses ; les jeunes femmes avec qui je vivais me trouvaient répugnante de ne pas le faire…

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  4. Le sens du message ci-dessus est évidemment, pour simplifier, que tout est relatif (si, si, même les sourires). [Et, encore une fois, sans pousser le simplisme jusqu'à "anciennement colonisé" vs "pas anciennement colonisé".]

    C'est intéressant de chercher ce qui justement n'est pas relatif, ce qui fait le fondement de l'Humanité... mais il est impossible de le faire en prenant ses propres valeurs et, pire, ses propres normes, pour le faire.

    Il me semble que les gens qui aiment l'Inde, c'est vrai, aiment souvent l'Inde parce que ça leur a permis de se confronter ces questionnements-ci. En effet, ce n'est pas agréable tous les jours. Mais ça vaut tellement le coup...

    Bonne continuation.

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  5. bonsoir,

    hier j'avais ecrit un long message mais un bug l'a fait disparaitre. j'y disais que nous nous reconnaissons parfaitement dans le temoignage de magalie et jeremie et que nous avions egalement vecu des mois difficiles en Inde.
    Le voyage est souvent une epreuve et l'on n'est pas prepare a tout mais l'inde est differente... nous avons eu des difficultés a plusieurs niveaux:
    des relations difficiles avec des vendeurs, hôteliers harceleurs et agressifs et les habitants peu souriant,une difficulte a être bien tout simplement car l'intimite est rarement respectée meme dans les hotels, un malaise grandissant face a la pauvrete, la corruption, la religion...
    Ce pays est tellement different dans les valeurs qu'il porte que nous n'avons pas pu le comprendre. Et en lisant son histoire passe et actuel, tout est alors devenu une épreuve, un rejet...
    Nous avons exprime ce que nous ressentions dans un texte qui est en lien dans celui de Mag et jeremie...les mots sont forts parfois mais liberateurs...

    Ariane et Laurent

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  6. Chere Aude,

    Magali et moi sommes surpris de ta reaction. On a l'impression d'entendre une petite fille a qui sa copine dit que sa poupee n'est pas jolie. On sait que toi, tu aimes l'Inde. On le respecte. Magali a souvent dit pendant notre sejour "et pourtant, Aude (et X et Y) a adore". On s'etonne que tu ne respectes pas notre franchise : l'Inde n'est pas un pays qu'on a aime. On ne dit pas qu'il n'est pas interessant, pas fascinant, qu'un voyage en Inde est pure perte de temps. Non, on dit qu'on n'a pas aime, comme on n'a aime ni le Perou, ni Bali, au contraire d'edroits comme la Bolivie, le Panama, le Mexique, l'ile de Java, la Thailande ou maintenant l'Ouganda qui nous ont enthousiasme.

    En fait, avant de dresser la liste d'exemples qui constituent notre article, nous avons ressenti un malaise, malaise devant l'envoironnement, malaise dans les rapports humains. C'est au fil du temps que nous avons petit a petit mis le doigt sur les sources de ce malaise. La salete, et la difficulte des rapports humains que nous evoquons sont pour nous significatives, et nous ont marque profondement, car nous ne les avons rencontre de maniere systematique qu'en Inde.

    Les expliquer sociologiquement ne change rien au malaise. Ce n'est pas parce qu'on sait que la population de femmes en Inde est insuffisante, ou que leur statut social est traditionnellement inferieur, que l'on va aprecier que des mecs frustres bavent devant Magali, et ne s'abstiennent de se masturber que parce qu'ils sont dans un lieu public.

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  7. Les faits que nous decrivons sont ceux que nous avons vus, que cela te plaise ou non, et comme heureusement tu n'oses pas nous traiter de menteurs, il te reste le fiel et les grandes phrases creuses de ton enervement.

    Pourtant, les indiens avec qui nous avons discute n'ont pas ete heberlues que l'on trouve leur pays sale, misereux et difficiale a vivre. La encore, l'explication sociologique qu'ils apportent - essentiellement le double probleme de surpopulation et du systeme de castes qui institutionnalise le racisme (des soeurs sont massacrees pour avoir choisi un mari de sang inferieur), aide seulement a comprendre pourquoi les choses sont ainsi, mais n'apaise pas pour autant les rapports humains quotidiens.

    Aussi, tu qualifies nos premiers paragraphes de "precautions oratoires". Ce n'en sont pas. C'est la complexite de notre experience, ou nous avons rencontre des gens fantastiques dans les montagnes et a Bombay, jusqu'a Chandigarh ou nous sommes passes deux fois et avons relate des experieces differents. N'oublions pas que l'Inde est un pays immense, et comparer Hyderabad et Varanasi equivaut a comparer la Californie avec la Pologne. Tu dis toi meme dasn ton carnet de voyage avant d'arriver a Varanasi : "une autre Inde, triste, grise et miserable, et une autre atmosphere, presque oppressante. Une des rares fois ou vraiment, profondement, je ne me sens pas bien face a ce que je vois".

    Nous notons aussi que l'esperience d'expatrie presente ses specificites. Non seulement Stephanie nous a relate son arrivee en Inde avec accueil a l'aeroport, voiture climatisee et insertion en quelques jours dasn un environnement qui deviendra vite familier, mais encore la semaine ou lle nous a heberge a ete pour nous une oasis de douceur d'avoir un espace a vivre prive, nous qui changeons d'hotel tous les trois jours depuis presque un an. Similairement, des zones touristiques comme les temples de Khajuraho ou Agra sont eloignes du quotidien populaire indien.

    Tu releves un detail de grammaire sur qui ne comprend pas qui (saches qu'en l'occurence, nous faisions bien reference a des interlocuteurs qui ne nous comprennent pas, chose qui se comprend quand on est face a eux) et une anecdote sur la perception du crachat par les indiens (cette pratique d'hygiene personnelle, pratiquee avec discretion dans d'autres pays, n'en a pas moins pour effet de propager les microbes dans l'espace public, participant a la salete generale qui nous a marque, et saches d'ailleurs que jusqu'aux toilettes, l'Inde a ete le pays le plus difficile pour nos intestins, alors meme que nous y avons nettement releve le standing).

    Cela ne te laisse pas le droit de venir nous traiter d'abrutis sur notre blog. Car si tu penses que nous pouvons voyager pendant un an sur 5 continent differents sans ous poser des questions, alors tu nous prends pour des abrutis. Quant a savoir le sens de la vie, je t'avouerai que j'ai ma petite idee, mais que pour autant, je doute de pouvoir l'expliquer.

    Jeremie

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  8. Chers Ariane et Laurent,

    merci de votre mot, qui marque la meme difficulte a voyager en Inde. C'est pour vous aussi j'imagine une vraie question, et une surprise que les relations humaines y soient si difficiles. Et quoique chacun puisse en tirer sur le plan personnel, ce n'est certainement pas un pays agreable, j'allais dire aimable.

    On vous souhaite bon vent pour la suite des aventures. Profitez en bien !

    Jeremie et Magali

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  9. tata vous aime!!!! (ça fait trés "Dieu vous aime, j'aime!!!!!!!!!!)27 septembre 2010 à 09:07

    ouille ouille ouille!
    Tous ces comm montrent comme ce pays peut interroger!
    En tout cas de mon avie de tata chacun vit différemment et gardons nous de juger l'expérience des autres.
    Personnellement, tous ces articles ne m'ont pas dégouté de l'Inde (heureusement!) mais m'ont juste donné envie de m'interroger. Et puis heureusement qu'on s'interroge c'est ça qui est intéressant dans les voyages les récits de voyages les univers différemment du notre propore!

    Je vous ADOOOOOOOOOOOOOOOOOOOORE! Et merci de me faire rêver de me faire réfléchir de me donner toujours plus envie de connaitre des gezns différent. Et merci aussi à tous ceux qui ont réagi et nourri mon petit cerveau!!!!

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  10. merci de ce mot chaleureux et bonne route a vous en espérant pouvoir un jour partager nos expériences de vives voix, en France ou ailleurs.

    Ariane et Laurent

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  11. Aude vient de me faire remarquer que sa reponse n'apparaissait pas. Desolee pour ce bug bizarre... (Promis, on ne fait pas de censure !)

    En tout cas, la voici, datee du 27 septembre, 00:39h :

    Jérémie,

    Enchantée. Je regrette un peu que ceci soit notre premier échange. Je ne vous ai pas traités d'abrutis - relis-moi. Je vous ai simplement proposé une piste de réflexion que je n'ai pas vue jusqu'ici sur votre blog (je n'ai pas absolument tout lu, c'est vrai). Ceci dit, tu as raison, ça ne veut pas dire que vous ne vous êtes pas posé ces questions par ailleurs.

    Il se trouve simplement que je ne crois pas aux faits - seulement aux perceptions. Et que je ne considère pas comme objectif de décrire les Indiens comme durs, sales et méchants. Je suis prête à entendre tout ce que vous voulez sur votre ressenti (non, ça ne me dérange pas que ma "poupée" vous fasse horreur, peur ou vous mette mal à l'aise), et tout ce que vous dites sur votre mal-être face au pays me semble tout à fait intéressant et recevable, et me touche aussi parce que Magali est mon amie. J'ai simplement du mal à vous comprendre lorsque vous passez du ressenti au jugement... Et c'est, vraiment, la seule chose qui me gêne.

    Et j'insiste, je vois du jugement dans certains de vos mots. C'est vrai que je ne me focalise que sur ces mots-là, au détriment du reste. Je vous assure pourtant que j'ai bien lu le reste, mais c'est vrai que je ne fais de commentaire que sur ce qui me fait réagir, sur ce que je ne comprends pas, sur ce qui m'étonne venant de vous - le reste, je l'entends.

    Bon... Je ne veux pas répondre aux attaques directes (que ce soit dans le mail de Magali ou ici), de peur d'envenimer encore les choses. J'ai dit à Magali l'amitié que j'avais pour elle ; je te dis le respect que j'ai pour toi, (je ne te considère pas comme un abruti, loin de là, même si je ne ménage pas mes mots). J'espère que nous aurons l'occasion de reparler "voyage" autour d'une tasse de chai.

    Je continue à vous suivre, en tout cas.

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  12. Je suis d'origine indienne.
    Par pitié, les sermons sur l'ouverture d'esprit, gardez-les.
    En Inde, on est crade. point.
    La notion d'hygiène de la plupart des indiens est à la fois liée aux reliquats des castes mais aussi à sa transposition moderne, liée à l'économie.
    Dans la tête d'un indien, toucher un Vaishya n'est pas sale, même s'il sort des toilettes.
    A l'opposé, sentir l'odeur d'un Shudra qui sort de la douche sera considéré comme sale.
    Ceci transposé au monde moderne, avec l'argent comme nouveau signe de "propreté", et ajoutez un surpeuplement abrutissant, et vous obtenez un mélange nauséabond.
    Les indiens savent que quoi qu'il advienne, il y aura toujours "quelqu'un", ce qui explique pourquoi la plupart considèrent que jeter une bouteille plastique par la fenêtre du bus est une chance pour un clodo, et la notion d'écologie est gentillement balayée par de sombres croyances, car de toute façon, il y a aussi quelqu'un qui gère ça "la haut".

    Il est plus important pour un indien de se faire bien voir de ses représentants de croyance et des hommes de sa famille que du monde extérieur, encore plus lorsque ce monde est féminin et encore plus lorsqu'il est européen.

    Évidement, il y a des tonnes de contres-exemple.
    Mais 95% de la population indienne continentale pense ainsi.

    Quand aux crachats : il est un signe social : les plus riches imposaient leur domination par le fait de salir et d'imposer.
    aux plus pauvres de nettoyer. La notion d'hygiène est toute relative, et est perçue différemment selon ce que vous souhaitez également comprendre ou excuser.

    Oui les indiens n'en n'ont rien à carrer de savoir si c'est bon pour eux ou pour les autres, leur père crachait, alors ils crachent, et ça ne va pas plus loin.

    Permettez-vous de juger, de comparer et d'imaginer le pourquoi, cela aide au récit et charge au lecteur de se faire son interprétation. C'est votre texte.

    oui l'Inde est sale, dure, misogyne, sectaire, pauvre, égoïste et triste, mais elle peut être également plurielle, chanceuse, ouverte, riche, égalitaire et joyeuse.
    Comparez donc un village perdu d’Auvergne avec Stains ou Ivry sur seine, vous y trouverez le meilleur comme le pire, et dans les deux endroits.

    Merci d'avoir partagé votre ressenti et votre réflexion sur ce voyage troublant.

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  13. Bonjour,
    De mon point de vu, le systeme de caste marque certainement la population, le traitement inégalitaire doit poser problème dans les échanges humains. Comprendre l'autre c'est se conformer à sa culture et non pas l'amener à la notre. Et là ça coince car s il faut appliquer et se fondre dans un systeme de traitement inégalitaire pour échanger avec les différentes classe de population, je ne suis pas d'accord. être constament ouvert autrement que par le langage avec le sourire, le salut pour au final etre confronter aux expresions non avenante, c est compliquer. Cracher par terre n'a rien d hygienique. Avec la vie en communautés on a compris que la saleté était vecteur de maladie, c est meme instinctif.

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  14. Jusqu'à il y a quelques années c'était un pays du tiers monde

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  15. Et ça l'est encore malgré qu'on dise que ce sont des pays en voie d'industrialisation

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