Passee la frontiere entre l'Argentine et la Bolivie, la voie qui mene a Uyuni est directe et bien balisee. D'abord la grande rue marchande avec des tissus, vetements, materiel electronique, grandes bassines de feuilles de coca a macher... Tout est moins cher en Bolivie. Sur le chemin de la gare de Villazon (prononcer Vichassonne), nous voyons de nombreux graphes de soutien a Evo Morales, le president (indien, le premier de l'histoire bolivienne) qui espere etre reelu en decembre, avec un slogan magnifique : "Evo de nuevo". L'attente du train est conviviale, partageant le mate, la guitare et la flute de pan. 10h de voyage nous menent a Uyuni, trajet en 3eme classe, malgre les conseils du guichetier et des militaires a ses cotes. Nous avons ete un peu seuls jusqu'a Tupiza, puis wagon bonde de boliviens pur fruit, notament les grand-meres a chapeau melon et des militaires qui dorment les uns sur les autres.
A Uyuni, nous nous offrons (merci Geogeo, merci Cathy) un trajet de 4 jours en Jeep, ou plutot en Toyota Land Cruiser. Nos premiers compagnons sont deux hollandaises et trois japonais. Le chauffeur-guide nous conduit d'abord a la sortie de la ville, a un cimetiere de trains. Lieu surrealiste, peuple de trains a moitie enterres et desosses, et de touristes qui grimpent de partout se prendre en photo. Puis nous nous elancons vers le Salar a proprement parler. Il s'agit d'une immense etendue de sel, disons 100km diametre, desesperement plate et blanche. Sur la photo, un japonais donne l'echelle pour que ca paraisse encore plus grand ! Plus tard, j'aurai l'occasion d'aller y courir et faire du karate : le reve, on se croirait dans la salle de l'esprit et du temps de Dragon Ball Z. En plus, a 3900m d'altitude, l'air est assez rare. Nous passons la nuit au pied du volcan Tunupa, admirant un couche de soleil extralucinatoirant de la mort qui tue, entoures de lamas et de flamants roses !
Le lendemain matin, leves a 4h30 avec du Tai Chi, puis petit dejeuner avant l'ascension du volcan. Il trone a 5400m d'altitude, mais nous n'irons qu'au bas du cratere, a 5000m, apres 4h d'ascension difficile. Certes, les animaux furent avec nous et nous vimes lezards, serpent et aigle a nos cotes, et meme de jolies petites bestioles appellees vizcachas, sorte de lapin a longue queue, qui ne manquent pas de rappeller les abominables lievres des neiges de One Piece, en plus petit heureusement.
Certes, le paysage est somptueux, avec des champs de fleurs violettes, la vue du Salar et ses iles sur une mer de sel, et surtout Tunupa lui-meme et ses pentes multicolores. Il n'empeche que nous sommes tres haut et que l'ascension est tres eprouvante du fait du manque d'air. Par deux fois, Magali frise l'hypoglycemie et c'est a la volonte, portee par la force de mes encouragements qu'elle rejoint le sommet ! Extenues mais ravis, tels Frodon Saquet et Sam Gabegie, nous voila au sommet du volcan du destin ! Et comme dans le Seigneur des Anneaux, le chemin du retour est bien plus facile, dopes que nous sommes par l'abondance d'oxygene des 4500m.
L'apres-midi (oui, les 7h d'ascension et descente du volcan n'ont constitue ce jour-la que la matinee), apres avoir echange nos trois japonais contre Luis, un colombien rigolo avec un chapeau vert, et Eneko, un basque en goguette, nous partons vers l'ile du Poisson en plein centre du Salar. Il s'agit d'une ile de corail sur laquelle poussent des cactus, le tout sur une veritable mer fossile. On se croirait dans un dessin anime, et encore une fois, les iles flottantes sur l'horizon (un esprit scientifique borne n'y verrait qu'un mirage) me rappellent One Piece. Nous passons la nuit dans un hotel de sel tout confort, qui change agreablement des matelas moisis de Tunupa !
Le troisieme jour, nous relions successivement le volcan Ollague, toujours actif et dont nous devinons quelques fumerolles sous sa couverture de nuages, quatre jolis petits lacs ou paissent de nombreux flamants roses et ou s'abreuvent des lamas sauvages, appeles vicunias, reputes pour leur douce laine, et un "arbre de pierre", c'est-a-dire un rocher dans une position assez incroyable, qui se trouve en plein coeur du desert de Siloni. Un peu avant que la nuit tombe, nous decouvrons la laguna Colorada, un lac aux eaux rouge vif, du fait des oxydes et des planctons specifiques qui s'y trouvent. Nuit a 4300m, avec un ciel etoile extraordinaire.
Quatrieme et dernier jour, reveilles a 4h30, nous partons en Jeep avant meme dejeuner, vers un site de geysers que nous decouvrons dans la lumiere du soleil levant. Atmosphere extraterrestre, ou plutot comme si nous etions a l'origine des temps, dans ce desert entoure de volcans, et avec ces geysers a grosses bulles qui fument et sentent le souffre. Une heure apres, nous nous arretons pres de sources chaudes pour une baignade brulante et salvatrice, qui precede un petit-dejeuner bien attendu. Notre trajet traverse ensuite un paysage desertique entoure de montagnes colorees autour desquelles tronent de nombreux blocs de pierres aux formes extravagantes. L'endroit est celebre pour avoir marque fortement Salvador Dali qui s'y rendit dans les annees 20 ou 30, et de nombreux paysages de ces tableaux sont inspires de ce lieu. Le terme de notre trajet est la laguna verde, un lac dont la coloration verte se fait un peu desirer, il manque de vent pour remuer les sediments (dont de l'arsenic qui explique l'abscence de flamants !), au pied d'un enieme volcan, toujours somptueux.
Nous laissons nos deux hollandaises a la frontiere chilienne, avant d'entreprendre un long trajet du retour, a travers ces paysages d'un autre temps, ou nous verrons aussi quelques petites tornades, de loin ! Le soir, enfin rentres a Uyuni, nous dinons avec Luis et Eneko, et puis au lit des 9h, car le bus pour Potosi nous attend le lendemain matin...
mardi 24 novembre 2009
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j'admire le souci du détail qu'exprime le sujet japonais sur l'aîre salée.
RépondreSupprimerSauf que,
que peut-il bien photographier l'ami nippon posté à "cacabozon" (c'est de la langue lyonnaise, pas une grossièreté ! ça veut dire "accroupi"...) sur le sel ?
Pour le reste,
dans le coin d'un photo, y a un LAND !
c'est trop...
à bientôt
je vais boire un verre d'eau basaltique en pensant à vous...