mardi 31 août 2010

Spirit of Spiti

On a hesite a passer la fete nationale indienne, le 15 aout, a Keylong. Mais on s'est dit que l'on risquait vraiment de s'ennuyer au bout d'une heure, et puis on avait deja entendu les repetitions. Alors on s'est mis en route pour le Spiti. Premier bus a 6h30, il nous mene a Gramphoo. La, on attend a une dhaba le bus qui vient de Manali, par la fameuse Rhotang pass, avant de se diriger vers Kaza, ville principale du Spiti. Apres une heure, on se dit que le bus n'est pas pret d'arriver, car la passe est une route affreuse. On s'arrange avec des camionneurs, et on part en stop. Nous sommes 4 pour 3 places dans la cabine du camion. Les deux acolytes fument un petard et ecoutent la musique a fond. On entame une longue remontee de la vallee la plus sauvage que nous ayons vue en Inde. Apres 30km, on trouve un campement avec quelques boutiques abritees par des tentes. La route reprend de plus belle, ou plutot la piste, car ce n'est pas goudronne. Les cahots sont incessants, parfois terribles surtout quand nous traversons les ruisseaux (rivieres) qui coupent la route. Nous mettons plusieurs heures a arriver au col, a 4500m d'altitude.

Nos chauffeurs s'arretent pour une priere pres de la stupa, nous sommes trop heureux de nous degourdir les jambes. Puis on commence a descendre dasn la vallee du Spiti. Le paysage est somptueux, presque lunaire. Seuls poussent quelques herbes, et des arbustes dans le lit de la riviere. Tout autour de nous, des pentes rocheuses escarpees. Plus loin, des sommets blancs, certains quasiment pyramidaux. Apres une halte pour dejeuner (a 15h30) au village Losar, nous repartons, cette fois a 5 pour 3 places. Magali est sur mes genoux. Nous ne tenons pas longtemps. Au prochain arret pipi du chauffeur, nous montons a l'arriere, dans la benne, ou nous luttons en nous tenant aux barres pour rester debout. Le jeu en vaut la chandelle : nous nous retrouvons avec le paysage a 360 degres, dans la douce lumiere du couchant. Les enfants qui jouent au bord de la route font coucou; pres de la riviere, des dizaines de colonnes de pierres erodees montent la garde; au loin, un monastere sur un promontoire rocheux. On arrive a 19h, fourbus, mais trop heureux. Le bus arrivera a 23h.

Kaza aussi est plus un gros village qu'une ville. On y etablit nos quartiers tres franchement : un hotel, un restaurant, un cyber cafe, what else ? La chambre est correcte, quoique pas aussi chic qu'a Keylong, surtout car l'electricite est coupee presque en permanence, de sorte que l'eau est dure a chauffer. Pourtant notre hote, Sanjuk, est adorable. Il nous recommande un restaurant ou nous mangeons matin, midi et soir. La carte est variee, le service ausi rapide que le permet l'abondance des clients, et le serveur, toujours aux petits soins, deviendra vite un ami. Quant a internet, c'est lent, connexion comme ordinateur, mais nous y passons trois jours entiers. Deux que je consacre a completer mon dossier pour un poste de recherche au Japon l'annee prochaine, une ou Magali repond a une interview sur son projet autour des livres. Comme elle passe un coup de fil via Skype, je me dis que Spiti telephone maison

. On ne sait pas vraiment si on a la malchance de regler ces problemes ici ou la connexion internet est la pire (quand elle n'est pas coupee car il n'y a plus d'essence pour le generateur), ou si on a la chance d'avoir une connexion, qui ne fonctionnait pas du tout a Keylong. Autre malcahnce, le cyber comme la ville sont bondes de touristes, car le Ladakh voisin est inaccessible cette annee, en raison de la catstrophe qui y a eu lieu. Du coup, tout le monde fait comme nous et va au Spiti.

Quelques jours apres notre arrivee, on peut enfin se balader. On part a la journee, trajet en triangle, pour aller au Komik gompa (monastere), puis au village de Langza, avant de revenir a Kaza. Au debut tout va bien, puis le sentier est bloque par des eboulis que nous traversons perilleusement. On perd du temps et de l'energie dans ces zones dangereuses. Heureusement, a force d'efforts et d'abilete, nous passons. Arrives sur la crete, nous sommes au milieu d'un paysage somptueux. A presque 360 degres, la barriere neigeuse nous environne. Nous marchons un moment sur un plateau ou poussent des herbes, avant d'arriver en vue du gompa, de son village et des champs cultives. Le lieu est magnifique, mais les habitants peu accueillants. Une salle de priere sombre et enfumee est interdite d'acces aux femmes. Un moine y annonne des prieres. Dans le hall, un leopard des neiges empaille a la va-vite trone omme un triste trophee.

On continue notre marche, et on rencontre un couple de jeunes israeliens. Sympas, mais visiblement peu habitues a l'altitude, il mettront trois jours a faire notre trajet. Il est drole de noter a quel point les israeliens sont nombreux a visiter le Spiti, tellement qu'il y a des plats israeliens aux menus des restaurants, et meme certains nous ont aborde en parlant hebreux directement. Apres etre passes au hameau de Hikkim, on franchit une crete et l'on domine Langza, le village ou nous nous rendons. Derriere, deux sommets gigantesques sont completement enneiges, et la lumiere du soleil joue entre les nuages pour en eclairer des parties. Il est presque 15h quand nous arrivons enfin a la dhaba du village, ou une femme peut nous preparer un repas. L'interieur est tres simple : un poele a bois au milieu, des tapis et coussins tout autour, ou nous nous asseyons, et une cuisiniere a gaz dans un coin. A cote, il y a un plan incline en pierre au niveau du sol avec un trou d'evacuation au bout : c'est l'evier. Elle nous sert un plat de champignons en sauce proprement divin, accompagne des immanquables et delicieux chapatis, un peu plus epais que d'habitude, car ils ont leves, ce qui n'est pas pour nous deplaire.

Si nous avions su comment la journee allait finir, nous serions restes passer la nuit. En quittant le village, on monte voir le Bouddha geant qui le domine. Haut en couleurs, il trone au dessus de la ville. De la, on se met en route. Plusieurs personnes nous avaient dit qu'il y a un raccourci a travers la montagne qui mene de Langza a Kaza sans passer par la route. On nous montre un debut de sentier : c'est parti ! En fait, le sentier se dissout dans les paturages et nous continuons a travers champs. Quand on arrive sur la crete, aucune trace de sentier, la falaise bloque tout.

On longe la crete, ce qui nous permet de dominer le lit du Spiti ou se reflete la lumiere tardive du couchant. C'est splendide, mais cela ne nous avance pas. Enfin, on trouve un chemin, qui nous ramene a Hikkim. On prend la route pour Kaza, vite rejoints par un couple d'indiens qui nus indiquent enfin le raccourci. On ne risquait pas de trouver, il part de Hikkim, pas de Langza ! On commence a descendre, mais la nuit tombe deja, et Magali est ralentie par une douleur au genou. Pour ne rien arrange, il faut a nouveau contourner des eboulis. Arrives a un lacet de la route, force est d'entendre raison et d'ecouter l'indien qui nous avise : "vous devez descendre par la route, pas par le sentier trop dangeureux dans le noir". Voila comment alors qu'on etait presque arrives on a fait un detour de 8km parce que la nuit tombait. On arrive a 21h, epuises d'avoir marche presque 15h.

Le lendemain, la douleur au genou de Magali est persistante, alors nous allons voir l'hopital, qui prescrit une creme et trois jours de repos. On passe donc encore trois jours a Kaza, avant de partir en trek. Des journees passees a pas faire grand chose, meme si on a pu emprunter des romans en francais a l'agence qui organise notre trek. On a quand meme eu la chance de faire une belle rencontre : Ramakrishna, un peintre indien qui nous montre les photos de ses tableaux, fabuleux, et avec qui nous faisons des echanges de musique mp3. Il y avait bien longtemps que nous n'avionspas fait une rencontre aussi enrihissante !

1 commentaire:

  1. zut c'est tata circé encore!4 septembre 2010 à 12:50

    apré avoir bien téléphoner maison j'espère que l'interviewé s'est remis sans soucis de son genoux pas gentil (peut être s'était il mis en grève?!!)

    RépondreSupprimer