Encore tout ebais d'avoir vu un ornithorynque, l'animal le plus cool de la terre, je le rappelle, nous nous mettons en route a mi-journee pour notre premiere grande traversee australienne. On refait des courses chez Aldi, le plein d'essence, on verifie la pression des pneus (heureusement car ils etaient salement sous-gonfles) et on remplit nos bouteilles d'eau. Suivant les conseils de Veronika et Andras, nous changeons nos plans, laissons tomber la cote Sud, et direction Adelaide par l'interieur, c'est-a-dire via Broken Hill. C'est un sacree experience de la ligne droite : a notre gauche la voie ferree, a notre droite un champ, deux courbes que je n'ose qualifier de "virages" en 200km. Au milieu pour pique-niquer, juste une petite ville historique : Millthorpe, au charme du XIXeme tres desuet. Pour changer d'air et rejoindre un petit lac pour notre quatrieme nuit de camping, nous prenons une petite route touristique, qui serpente beaucoup plus. Enfin rassurez vous, ce n'est pas l'Ardeche, et je ne roule jamais a moins de 90km/h, ni a plus de 110 d'ailleurs, car c'est la limite, et nous voulons economiser l'essence. A l'arrivee, nous voyons dees hordes de kangourous, et un magnifique cerf. Un bel accueil dans ce camping gratuit, qui fournit toilettes et douches.
Nous profitons des lieux chacun a notre maniere : footing et karate pour moi, tandis que Magali ecrit. La journee de voiture qui suit ne sera egayee que d'une visite du mall de Dubbo. Difficile de savoir si on doit parler de centre commercial ou de centre ville. Ici, la difference est generalement tenue. Enfin on achete ce qui nous manquait : chapeu et sandales neuves pour Magali, un nouveau short pour moi. Et puis rebelote de ligne droite (mais pas encore de "dix de der", car les atouts maitres sont loin d'etre tombes, si je file la metaphore en belote de laine). Les champs cultives laissent la place a une steppe morne et seche, parsemee de buissons ou d'arbustes suivant les endroits. Les cours d'eau, ou plutot les cours de cours d'eau asseches, sont nombreux par ici, et pour evoquer une mer qu'ils ne connaissent que trop peu, sont appelles "creeks".
Pas de relief avant Broken Hill, ou la colline casse se revele un terril minier. La ville est jolie, mais petite. Comme pour prouver que nous sommes dans le desert, les rues portent des noms de mineraux, comme Mica Street, ou Silicat Avenue. C'est pres d'ici, dans la bourgade abandonnee mais tres visitee de Silverton, qu'a ete tourne Mad Max. On dirait presque qu'ils auraient pu filmer en centre ville. Notre decouverte de la ville fantome a malheureusement tourne court : les pluies recentes en torentielles (il a plus plu en dix jours que pendant un an et demi avant) ont fait clore des quantites incroyables de mouches, qui cherchent a s'abreuver de nos yeux, oreilles, narines et levres. C'est I N S U P P O R T A B L E ! ! ! Pour autant, on snobe les filets de protection vendus dans une galerie d'une artiste locale : c'est cher, et ca fait trop touriste. Pour nous promener, c'est pull enroule autour de la tete et lunettes de soleil. Au moins le desert apres la pluis, c'est vert, mieleux, et merveilleux !Au changement d'etat depuis New South Wales vers South Australia, un policier controle que nous ne transportons pas de fruits et nous jettons deux pommes pour eviter que les "fruit flies", qui pondent leurs larves dans les fruits et legumes de l'Est, passent a l'Ouest. On avait ete prevenus la veille a l'office du tourisme, et on s'etait gave de nos provisions de fruits et legumes frais. Ca nous paraissait bizarre au debut, mais on a decouvert depuis quelques jolies catastrophes ecologiques australienne, comme les chats sauvages ( descendants des chats apprivoises des blancs) qui devorent a la tonne les oiseaux et marsupiaux inhabitues a ces predateurs, ou de gros crapauds introduits dans les annees 30 pour manger des scarabes envahissant les plantations de la cote Sud : ils n'ont jamais mange de scarabes, mais se sont reproduits dans toute l'Australie, ou ils n'ont aucun predateur car ils sont toxiques pour l;es rapaces et serpents locaux. Du coup, on comprend mieux la peur chronique d'une invasion, qui se manifeste par des controles serieux a l'exterieur et a l'interieur du pays.
Mais revenons a nous, moutons, arrives au bord de mer, sur la peninsule de Yorke, juste au Nord d'Adelaide. On prevoyait une journee plage pour nous reposer de la route, mais il pleut. C'est terrible, car dans la campagne australienne, il n'y a rien en dehors des cativites d'exterieur. On reprend la route vers Port Germein, ou une eclaircie nous permet de nous promener sur le plus long ponton d'Australie : 1500m de long. C'etait au debut du XXeme siecle le point central de l'embarquement de minerai en directionde l'Europe. Aujourd'hui, les touristes et quelques pecheurs s'approprient les lieux, d'ou la vue sur le ciel se refletant dans la mer est stupefiante.
La meteo s'adoucissant, il ne pleut plus et la grisaille nous protege du soleil, on decouvre le parc national du Mount Remarkable. Promenade dans une gorge cachee ou nous decouvrons deux emeus, oiseaux semblables aux autruches; peu farouches, ils nous precedent sur le chemin pendant presque un kilometre. On gravit evidement le Mount Remarkable, qui pour un natif des Alpes comme moi porte tres mal son nom. Enfin on domine de grandes plaines, et on voit s'envoler des centaines de cacatoes au loin, et puis dans les pierriers qui menent au sommet, on croise des lezards et des kangourous, alors on gardera de bons souvenirs. Balade plsu courte, mais tres impressionnante a Alligator's creek : un canyon dont le nom est derive d'Ali, un aborigene qui a garde des moutons par la pendant des annees, et a donne son nom au lieu. D'alligators, il n'y a pas de trace, mais ce nom etrange d'Ali ne pouvait provenir que d'eux, et il est reste par erreur et par exotisme. Entre deux falaises rouges, la lumiere joue d'eclairage particulier sur ces pierres si vieilles : certaines presentent des "vaguelettes" qui sont des plages fossilisees. Le lieu est tranquille, plein d'emotions et d'araignees.
Le soir, on s'offre un motel a Port Augusta : une petite ville croisement sans grand interet, mais ou l'on loge au Pampas Motel : une belle maison ou Aline, la soeur de la patronne, partie a Canberra pour politique (elle est maire de la ville) nous propose une jolie chambre, au bout d'un long couloir bien decore. On aprecie d'avoir une cuisine en preparant deux steakcs par personne avec nos pates : un festin. Avant de partir, Aline nous met en garde contre les animaux sauvages, le betail le long des routes, et les aborigenes qui sont "voleurs commes des gitans". Ca surprend moins quand on sait que cette femme adorable d'une soixantaine d'annees avait 20 ans au moment des premiers mouvements ayant conduit a considerer les aborigenes comme des citoyens a part entiere, mais c'est rude.
Avant de prendre la route vers le Nord et Ayers Rock, on fait un detour de 400km (une paille) pour voir le parc naturel des Flinders Ranges. A l'arrivee, il y a plusieurs rochers immenses, et l'un d'eux a ete peint par des aborigenes. Les peintures tres "naives" a meme le roc, en surimpression des precedentes car ce qui compte, c'est l'histoire que raconte le peintre lui-meme, nous ont beaucoup emu. On ressent dans les lieux une energie incroyable, malheureusement gachee par une grille de protection (necessaire quand on voit les graffitis des toruistes a cote). On comprend bien que les aborigenes ne devoilent plsu leurs sites pour les touristes.
Le parc naturel est comstitue de deux chaines de montagne quasi paralleles, qui forment un synclinal complet, comme a la foret de Saou dans la Drome, qui entoure une plaine. Pour les aborigenes, ce sont deux serpents geants enlaces, et c'est sur la tete de l'un d'eux, le Saint Mary Peak, que nous allons randonner le lendemain. C'est une vrai balade de montagne, qui nous porte a plus de 1000m d'altitude, apres avoir beaucoup crapahute dans les rochers. La vue depuis le sommet est epoustoufflante, peut etre la plus belle que nous ayons vue en Australie. On domine eperviers et martinents en vol du haut de la falaise. C'est magique ! Le reste de la balade atravers la plaine, est plus quelconque : on meurt de chaud, et on rencontre les hordes de touristes venus passer le week-end pascal. Alors on se met en route : retour a Port Augusta, puis trajet vers le centre, par un dimanche de Paque ou les routes sont desertes. Lost Highway, qu'on vous dit !
mardi 20 avril 2010
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