vendredi 30 avril 2010

Toujours plus a l'Ouest : le Nord ! (episode 2)

A Mataranka, en debut d'apres-midi, on s'offre une chambre de motel. Climatiseur, frigidaire et salle de bain privee, meme si 89 dollars, c'est beaucoup d'argent, on se delecte de notre air frais, fut-il conditionne. On s'allonge sur le lit pour faire la sieste. Et la, c'est le drame : la coupure d'electricite ! Comme la bonne fee semble nous avoir abandonnes, on decide d'aller se baigner aux sources chaudes (31 degres qui rafraichissent quand meme un peu) pour patienter. Eau clair, beau bassin, petite balade ou l'on voit des centaines de "flying fox", une espece de chauve-souris locale "nectarivore" de bien 60cm d'envergure. Cela fait plaisir, mais nous sommes decus de constater que l'electricite n'est pas revenue au motel avec nous. On demande au proprietaire s'il peut nous faire une reduction si l'on doit passer la nuit sans lumiere, sans clim, sans frigo, et sans profiter de notre salle de bain privee qui ne fonctionne pas sans la fee electricite. Non seulement il refuse (pas meme 5$ de discount), mais nous sort un blabla comme quoi on devrait
profiter de la soiree, revenir a la nature, mediter la belle vie d'autrefois...a nous qui campons sauvage depuis 3 semaines !!! Je me dis que ca ne sert a rien de le tuer avant de passer la nuit.
Heureusement, car l'electricite revient deux heures apres, le temps pour nous de faire une belle rencontre assis a notre terrasse. Un monsieur souriant d'une soixantaine d'annees entame la discussion. Il voyage souvent dans la region, n'a pas connu de coupure de courant a Mataranka en 30 ans, et fait de la "big money" dans le souvenir pour touriste. Il nous offre ses derniers gadgets : pin's barramundi (un excelletn poisson local), petit crocodile metallise, certificat de traversee de la Stuart Highway, et nous raconte sa meilleure idee : l'authentique bullshit australien ! On avait vu mi-figue mi-raisin ses petits sachets dans les boutiques d'office du tourisme. Un sachet qui semble rempli de terre, mais qui contient de l'authentique merde de
taureau australien. Souvenir a la con s'il en est, que sa femme et lui empaquetent les samedis soirs. Pas si crade, car la bouse a seche pendant de longs mois avant qu'ils ne la reduisent en pourdre, et quelques milliers de sachets vendus par an pour un benefice net de 1$ l'unite forment un sacre paquetole ! Un sacre gusse qui s'appelle Bryan, mais prefere se presenter par son surnom : Mister Wonderful ! Encore 200km et on visite le parc de Nitmiluk : les splendides gorges de la Katherine river. On y rencontre Magali et Etienne, un couple de lyonnais en lune de miel, avec qui on se baigne au pied d'une superbe cascade. Un trou d'eau qui, contrairement a la riviere, n'est pas infeste de crocodiles. On voit des petites grenouilles merveilleuses, et on profite de la douceur du soir. A peine 3h ensembles, mais l'impression de se connaitre depuis toujours. Encore une belle rencontre !
Malheureusement, on decouvre au centre ville que tout le monde n'est pas aussi sympa.Le cyber cafe, passage oblige pour le blog pro de Magali, est le pire depuis le debut du voyage (oui, on a traverse l'Amerique Latine avant) pour le tarif le plus eleve : 5$ par heure. En 1/2 heure, mon ordinateur a plante 3 fois (il n'y a meme pas d'antivirus) et j'ai juste pu lire mes mails. Quand on va voir la patronne pour demander si c'est normal (pas pour l'engueuler hein) elle rend 2$ (sur 10$ prepayes) sans meme un regard. Ca nous a fait raler, et la un client prend la defense de la patronne en nous injuriant, disant d'eller voir ailleurs. Ca nous a mis dans une colere folle, qu'on espere leur avoir fait comprendre, meme si on regrette de ne pas avoir trouve de crasses decentes a leur faire (par exemple debrancher l'ordi du client). Enfin avec du recul, on comprend qu'ils puissent etre aigris, par 35 degres super humides dans une boutique d'arriere cours du lieu ou, comme dit le poete, dieu placera la canule le jour ou il fera au monde un lavement.
Un malheur n'arrive jamais seul, et c'est ce jour la que nous decouvrons que le parc national de Kakadu, ou l'on pensait passer 2 ou 3 jours et faire de jolies balades, est presque entierement ferme. Un site est bien ouvert, un seul, mais pour 50$ a deux et 200km de detour en plus, on laisse tomber ces peintures aborigenes et on prend la direction du parc Litchfield. Ayant quand meme fait 150km de detour, on arrive le soir et on cherche un motel. On se renseigne dans un
caravan park :la patronne nous dit qu'elle n'a rien a moins de 170$, mais un jeune employe francais sympathique prenomme Remi nous trouve un mobil home climatise a 80$, et nous explique que la patronne a probablement fait ca pour nous faire payer le prix fort. Gonflee ! Le
lieu nous plait beaucoup, mais on apprendra le lendemain que Remi s'est trompe de cabine, qu'on aurait du payer 120$, et que du coup, lui et sa copine qui bossaient ici en visa vacance-travail ont perdu leur job. Ils n'ont toutefois pas l'air malheureux en quittant les lieux au volant de leur beau van jaune fraichement aquis, masi nous sommes une fois de plsu stupefaits du comportement des locaux : de purs rednecks d'anthologie ! On aurait pourtant pu s'en douter, quand on a appris la veritable histoire de Crocodile Dundee : le vrai, qui s'est fait mordre par un croco apres etre tombe a l'eau, et a survecu sept semaines au bord du lac, nourri par ses chiens, avant d'etre
trouve par deux promeneurs. L'histoire a fait boule de neige jusqu'a New York, et la film romance l'histoire de la realisation du film.
Mais la realite est loin d'etre du hero interprete par Paul Hogan. Le vrai a ensuite voulu monter une agence touristique, mais s'est vu refuse l'exploitation sous le nom "Crocodile Dundee". Ruine, il a roule sa bosse dieu sait ou avant de se rendre celebre a nouveau pour une fusillade ou il a tire sur des touristes sur l'autoroute. J'ignore s'il est sorti de prison.
Avec un peu de recul, on a l'impression qu'hors toruistes, on trouve seulement des jeunes avec visa vacance travail, qui font des petits boulots pour payer leur vacances et retourneront en Europe au bout d'un an, et que les rares residents permanents sont ici pour refaire leur vie. Meme les libraires interviewees par Magali a Darwin eludent poliment la question "que faisiez vous avant ?"

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