Autre episode typique : Magali a trois boutons a l'arriere de l'epaule droite. Le lendemain apres la nuit, il y en a 23. Ce ne sont pas des moustiaues, car elle dort sur le cote droit, et se serait fait piquer ailleurs. On va a l'hopital, consulter un dermatologue. Il est tellement ravi de nous avoir qu'il passera un quart d'heure a nous presenter son pays, nous suggerant un programme de voyage. Pas de soucis pour les boutons (et dire qu'on craiganait la gale), c'est juste que Magali fait une petite allergie aux piqures de puces. On achete un bombe insecticide pour rcouvrir notre lit !
vendredi 30 juillet 2010
Ville aux mille visages
Autre episode typique : Magali a trois boutons a l'arriere de l'epaule droite. Le lendemain apres la nuit, il y en a 23. Ce ne sont pas des moustiaues, car elle dort sur le cote droit, et se serait fait piquer ailleurs. On va a l'hopital, consulter un dermatologue. Il est tellement ravi de nous avoir qu'il passera un quart d'heure a nous presenter son pays, nous suggerant un programme de voyage. Pas de soucis pour les boutons (et dire qu'on craiganait la gale), c'est juste que Magali fait une petite allergie aux piqures de puces. On achete un bombe insecticide pour rcouvrir notre lit !
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lundi 26 juillet 2010
Calculer Calcutta
I
l y a des jours, tout va tres vite. On se leve a 1h30 du matin, pour la finale de la coupe du monde. Avec les prolongations et l'excitation de la fin de partie (Viva Iniesta !), on ne se rendort pas vraiment entre la fin du match a 4h30 du matin et 5h15, l'heure du reveil. On dejeune d'un dragonfruit et quelques biscuits, et puis en route vers l'aeroport. Deux bus pour traverser la ville qui se leve qvec le soleil. Effervescence douce. Bangkok est une ville ou l'on aimerait se perdre, surtout a l'heure ou le soleil commence a l'illuminer. Pour l'aeroport, notre minibus file sur la voie de droite (conduite a gauche) de l'autoroute surelevee. On domine la vi
lle, on se croit presque en train de voler.
Bientot, on vole pour de vrai, et on s'eleve au dessus de la cote thailandaise, puis les montagnes, et c'est le bord de mer du Myanmar, avant que notre avion se perde dans les nuages. Il se glisse dessous seulement a notre arrivee. On apercoit l'ocean Indien, puis un des derniers meandres d'un des bras du Gange, puis des maisons qui semblent etre des empilements de legos colores perdus dans un champ de palmiers. Mi ville, mi campagne a perte de vue. On sort de l'aeroport avec tout juste 600 roupies (10 euros) que nous avons changes a Bangkok contre nos derniers baths. Comme d'habitude, on aimerait prendre un bus pour le centre ville, mais ca a l'air complique, donc on opte pour un taxi jaune : une vieille Tata usee.
L
e trajet durera presque deux heures et constitue notre premiere experience indienne. Magali et moi restons bouche bee devant le spectacle qui s'offre a nous. La vue, le bruit et parfois l'odeur sont a la limite du supportable. Il y a des gens partout, partout, partout :on pourrait croire qu'il s'agit d'un marche permanent etendu a toute la ville. Impossible de tracer un cercle de 3m de rayon sans avoir un homme, une femme ou un enfant dedans. Meme sur le bord de la voie rapide passant sur un pont, on trouve des meres avec leurs enfants ou des vieux poussant une cariole. A chaque passage pieton, une veritable maree humaine s'ecoule de part et d'autre de notre vehicule ou Magali et moi bouillons sous le soleil. Tout le long du trajet, devant, derriere ou a cote, les chauffeurs klaxonnent. Le bruit est incessant. C'est simple, a chaque fois qu'un conducteur a l'intention de doubler, il fait retentir le klaxon, sans faire dans la dentelle, en l'ecrasant de toutes ses forces. E
t doubler d'autres vehicules, cela arrive souvent : rickshaw (alias tuk-tuk en Thailande : le tricycle couvert Piaggio a moteur), pousse-pousse (cariole a deux roues tiree a bras d'homme generalement pieds nus), chariots a quatre roues portant des fruits, ou des legumes, ou tout autre attirail invraisemblable, sans compter les vaches. N'oubliez pas que le chauffeur indien veut doubler tout vehicule avec moins de 10m d'avance sur lui. Ajoutez un zeste d'embouteillage et donc d'occasions de signaler au vehicule vous precedant qu'il peut avancer son pare-choc de 20cm et vous aurez une petite idee de l'ambiance sonore d'une rue typique de Calcutta. Evidement, les ordures sont jetees a meme la rue et accumulees par endroits dans des decharges a ciel ouvert ou broutent (et chient) les vaches et aui puent d'autant plus que la pluie a precede le soleil. E
n approchant du centre, la densite d'humains augmente encore. On voit des gens sur les toits, sur des carioles, assis sur le comptoir des boutiques, des dormeurs sur le sol, des gens qui se lavent accroupis dans le caniveau. Certains marchent, certains courent, certains pedalent, certains conduisent. Comme si un tsunami de pate d'humanite s'etait deverse sur la ville, et que les arteres en ecoulaient l'essentiel, une partie restant immanquablement aggregee au bords, a secher lentement.
P
eu avant notre arrivee, un impressionnant orage de mousson s'abat sur la ville. Il pleut comme vache qui pisse : par litres. On doit remonter les vitres de notre vehicule, et on transipre encore plus dans notre serre motorisee. On a l'impression que la ville se lave pour notre arrivee,cherchant a se faire moins sale, moins peuplee. Pourtant, il fait deja sec quand le taxi nous lache pres des hotels. On peine a se deplacer entre les flaques, les gens, les etales, les voitures. Nous n'avons pas bu depuis l'avion, et on meurt de soif. Le premier hotel est le bon, on ne veut pas batailler tout de suite. L'un des employes nous apporte une bouteille d'eau, et c'est un supplice de nous retenir d'y boire, car elle n'est pas scellee, et l'eau du robinet indien nous mettrait l'estomac sans dessus dessous. On sort, on trouve un distributeur, on trouve un restaurant, on retrouve nos esprits.
L'apres-midi, on descend la grande rue Nehru, tout ebahis de son agitation incessante, et on achete un plan de la ville, et une carte d'Inde, qui vont nous aider a prevoir notre sejour. Le soir, on est trop heureux d'allumer la tele et de trouver Scrubs, puis Friends pour oublier la journee avant de s'endormir. Bienvenus en Inde !
Bientot, on vole pour de vrai, et on s'eleve au dessus de la cote thailandaise, puis les montagnes, et c'est le bord de mer du Myanmar, avant que notre avion se perde dans les nuages. Il se glisse dessous seulement a notre arrivee. On apercoit l'ocean Indien, puis un des derniers meandres d'un des bras du Gange, puis des maisons qui semblent etre des empilements de legos colores perdus dans un champ de palmiers. Mi ville, mi campagne a perte de vue. On sort de l'aeroport avec tout juste 600 roupies (10 euros) que nous avons changes a Bangkok contre nos derniers baths. Comme d'habitude, on aimerait prendre un bus pour le centre ville, mais ca a l'air complique, donc on opte pour un taxi jaune : une vieille Tata usee.
L
Le budget en Thailande
L
a rubrique budgetaire revient faire son petit tour pour la Thailande. Pour faire simple : c'est chouette et c'est pas cher ! Pour le logement par exemple, on a paye entre 400 et 500 baths la nuit dans des petites villes pas touristiques (Hat Yai, Phang Nga, Chiang Rai), et 700 a Sukhothai et Bangkok pour des chambres toujours impeccables avec salle de bain privee et clim. Au bout du monde a Mea Hong Son, on a pris un superbe bungalow a 600 baths. Pour le bus, ca a pratiquement toujours ete tres confortable, a l'exception du trajet Chiang Mai- Sukhothai ou la clim fonctionnait mal. L
e prix est d'environ 50 bath par heure de trajet, un peu moins pour 10 ou 12 heures (disons 400 ou 500 baths, et en plus, on a droit a des tickets repas). A Chiang Mai, les song thaew nous ont coute de 20 a 40 bath par personne suivant la distance. A Sukhothai, on a loue des velos pour 30 baths la journee, et a Chiang Mai et Pai, un scooter coute entre 100 et 200 baths par jour suivant sa puissance. Le bus a Bangkok est tres bon marche : on a paye 21 bath par personne pour traverser la ville en 2h a la clim. Pour manger, on a generalement depense entre 50 et 250 baths a deux avec les boissons. Les plats sont extremement varies et toujours delicieux. Attention aux epices quand meme, qui nous on fait mal au ventre quand on en a abuse !
E
t puis en Thailande, on a fait beaucoup d'activites. On a visite la baie de Phang Nga en bateau, 600 baths par personne la journee, pique-nique sur la plage inclu. On a fait deux jours de rafting sur la riviere Pai avec la Thai Adventure de Guy. Il nous a fait paye 2500 bath chacun, prix d'amis. On a aussi fait une balade a dos d'elephant, toujours a Pai, pour 700 bath les deux heures par personne. On conseille plutot le tour a la riviere en 1h a 500 baths parce que la promenade en plus fait surtout mal aux fesses, sans beaucoup de plaisir ! On s'est aussi fait masser : les pieds a Pai (1h = 150 baths), et massage traditionnel thai a Chiang Mai (1h = 200 baths) et Bangkok (2h = 300 baths). Enfin, de jolies visites comme la ferme aux serpents pres de Chiang Mai (200 baths la visite + le show), le Grand Palais de Bangkok (350 baths l'entree) et le musee d'art (200 baths).
D
erniere remarque budgetaire : pour faire prolonger notre visa de 15 jours, on est passe par la case Myanmar pour 500 baths chacun de visa birman. On aurait pu prolonger au bureau d'immigration de Chiang Mai, mais ca aurait coute 1900 bths chacun pour 7 jours !
Conclusion avec un taux de change 1 euro = 38 baths en juin 2010, on a depense 42000 baths = 1100 euros en 25 jours, en nous faisant vraiment plaisir. Savoir quand meme que Nicolas nous a heberge a Chiang Mai en pension complete une dizaine de jour, sans quoi le budget aurait sans doute depasse 50000 baths. Faisons finalement remarquer qu'a l'exception des tuk-tuks de la mafia de Bangkok (voir article precedent), personne n'a essaye de nous arnaquer en Thailande, pourtant pays touristique s'il en est. On dedicace cette remarque aux balinais et a leurs mensonges !


D
Conclusion avec un taux de change 1 euro = 38 baths en juin 2010, on a depense 42000 baths = 1100 euros en 25 jours, en nous faisant vraiment plaisir. Savoir quand meme que Nicolas nous a heberge a Chiang Mai en pension complete une dizaine de jour, sans quoi le budget aurait sans doute depasse 50000 baths. Faisons finalement remarquer qu'a l'exception des tuk-tuks de la mafia de Bangkok (voir article precedent), personne n'a essaye de nous arnaquer en Thailande, pourtant pays touristique s'il en est. On dedicace cette remarque aux balinais et a leurs mensonges !

Les Tuk-Tuk de Bangkok
Il nous est arrivé UN TRUC DE FOUS à Bangkok... Lisez plutôt.
Tout commence, comme dirait Tintin, au musée d'art moderne. Lorsque nous arrivons, nous avons l'impression d'être accueillis comme des messies ! Un homme nous ouvre la porte, nous serre chaleureusement la main, profère ses trois mots de français. Bref, le grand jeu. On se dit qu'il ne doit pas y avoir des masses de visiteurs ici, et en effet, le musée est vide. Quand nous avons pris les billets, l'homme nous demande si nous avons vu le bouddha géant debout, où se déroule une cérémonie aujourd'hui même. Il nous suggère aussi la visite d'un temple où trône un "Happy Bouddha", tout proche, dit-il, de la Thai Expo dont c'est le dernier jour. Son enthousiasme est sympathique. Il nous montrera tout cela sur une carte quand nous aurons visité le musée. En fait, il vient carrément nous trouver dans une salle une demi-heure plus tard. Très prévenant, il nous écrit même en thaï les différents noms et nous suggère un ordre de visite. Un peu dictatorial, c'est vrai, mais c'est l'intention qui compte. Il nous conseille également de nous méfier des taxis et de préférer les tuk-tuk gouvernementaux. Quand nous sortons du musée, il n'est plus là, et je trouve fort sympathique le fait qu'il soit venu nous chercher jusque dans les salles du musée pour nous donner ces indications comme promis, avant de rentrer chez lui.
Nous commençons par aller voir le bouddha géant, éblouissant dans un contre-jour brûlant. Après le déjeuner, nous nous mettons en quête de ce fameux Happy Bouddha censé porter bonheur. Cela fait une petite trotte, alors nous cherchons un embarcadère pour reprendre le bateau-bus sur le fleuve. D'abord, nous prenons la mauvaise rue puis, à quelques mètres de l'embarcadère, presque morts de fatigue, nous apprenons que le bateau-bus ne marque pas cet arrêt le samedi --et nous sommes samedi. Pas de chance ! Heureusement, nous tombons sur un chauffeur de tuk-tuk sympa. Comme il attend un client, il nous redirige vers deux de ses collègues. Nous leur montrons le papier avec le nom écrit en thaï, et celui qui parle le mieux anglais explique le chemin à l'autre, avant de nous dire : "Vous pouvez faire tous les trajets que vous voulez avec lui aujourd'hui, pour seulement 20 baths. Comme il y a trop peu de touristes en ce moment à cause des Chemises Rouges, le gouvernement nous subventionne cette semaine. Profitez-en !" Si nous avions su, nous en aurions même profité plus tôt !
C'est donc la première fois que nous montons dans un tuk-tuk. On trouve ça plutôt agréable, même si le toit trop bas nous oblige à nous pencher si nous voulons voir autre chose que les roues des voitures. Jérémie est un peu dérouté par la direction prise par le chauffeur, mais on se dit que des gros bouddhas hilares, il doit y en avoir plusieurs à Bangkok. Ou alors, le chauffeur n'a pas très bien compris les explications de son collègue, hypothèse qui semble juste quand on le voit décrocher son portable et tenir une brève conversation. Il nous jette un coup d'oeil presque désolé et nous dit : "My wife". On rigole que sa femme connaisse mieux le chemin que lui. Dommage pour elle qu'il n'y ait pas de chauffeuse de tuk-tuk ! Après un petit moment, il finit par nous déposer devant un portail grand ouvert et nous annonce : "Happy Bouddha", sur un ton aussi réjoui que s'il était ce bouddha lui-même. Il nous attend à l'extérieur.
Nous entrons dans une courette paisible, ombragée d'arbres. Au fond, le temple semble fermé. Un balayeur nous informe que les moines sont en train de prier et que le temps rouvrira d'ici 5-10 minutes. Nous avons tout notre temps et l'endroit est agréable. Il y a même un petit banc en pierre où nous pouvons nous asseoir. Sur le banc d'en face, un homme attend déjà. "Les moines ne devraient pas tarder à ressortir", nous rassure-t-il. Il nous demande d'où nous venons et nous explique fièrement qu'il a déjà été à Paris. "Mais à vrai dire, je connais mieux l'Italie, car mon frère s'est marié à une Milanaise. Ils ont trois filles maintenant, Tina, Dora et Stella". L'homme n'est pas très souriant, mais ce bavardage fait passer le temps. Il nous explique qu'il est Singapourien, en vacances une semaine en Thaïlande. "Vous comprenez, c'est la semaine de la Thai Expo, on peut faire de très bonnes affaires. Je suis venu exprès, parce qu'en achetant ici une paire de boucles d'oreilles avec des saphirs qui va coûter, disons, 500 euros, je peux la revendre le double à Singapour. 1000 euros, it's good money! Je vais vous dire, ça fait 7 ans que je fais ça chaque année. La première fois, c'est parce qu'un de mes copains de fac était thaïlandais, et il m'a donné le tuyau. Cette fois-là, j'ai acheté deux bagues pour l'équivalent de 500 euros. J'avais beaucoup économisé avant ! Mais ça valait le coup, parce que j'ai pu offrir une bague à ma mère, qui était très contente parce que comme vous le savez, le saphir est symbole de chance et d'harmonie, et moi j'ai pu récupérer quelque chose comme 700 euros en revendant la deuxième bague". Ca y est, il est lancé sur le sujet qui le passionne, on ne peut apparemment plus l'arrêter. Il prend à peine le temps de reprendre son souffle. "Une fois, j'ai profité d'être en Italie chez mon frère pour visiter Paris. J'ai vu le Louvre, Orsay, la Tour Eiffel, c'est vraiment une belle ville. Et j'avais apporté un set complet avec moi, c'est-à-dire boucles d'oreilles, bague et collier, que j'avais payés 1000 euros. Je savais qu'à Paris, ces pierres précieuses vaudraient cher, tout le monde sait que c'est la capitale du luxe. Alors j'avais ce set, et bien sûr le certificat de la Thai Expo, qui attestait de la valeur des bijoux. Eh bien je suis directement allé voir le responsable de la bijouterie des Galeries Lafayette, qui m'a acheté le set 2500 euros. Vous imaginez ? J'avais fait un bénéfice net de 1500 euros ! It's good money!"
Brusquement, il se tourne vers Jérémie et lui demande sur un ton bref : "Pourquoi vous riez ?" Il a une fossette profonde dans la joue gauche, qui semble se contracter. Je le sens nerveux, comme un parieur sur le point de gagner ou perdre gros. Il aime trop l'argent, ça se sent. Très à l'aise, Jérémie lui répond qu'il trouve chouette de le voir si passionné par ce bon tuyau. L'autre reprend, rassuré : "Le truc, c'est que la Thai Expo n'a lieu qu'une semaine par an, et que chaque personne n'a le droit d'acheter que deux sets. Vous comprenez, c'est duty free, alors le gouvernement doit réguler ça, sinon les bijoutiers étrangers attendraient cette occasion pour faire leurs stocks de l'année à moindre coût. Mais vous, vous pouvez y aller, acheter deux sets chacun, ou même un set chacun, ça vous fait 5000 euros, et puis vous les faites envoyer en France avec l'assurance. Il faut rajouter peut-être 200 euros pour l'assurance, mais au moins vous êtes sûrs. Vous demandez à vos parents de revendre les sets aux Galeries Lafayette, et ça vous fait 5000 euros de bénéfice. C'est pas mal, non ?" Dans ma tête, je souris et je me dis que c'est vrai qu'avec cette somme, on pourrait confortablement prolonger notre voyage de quatre mois. Mais nous n'allons certainement pas mettre autant d'argent dans des bijoux ! Surtout que moi, quand j'achète des bijoux, c'est pour les porter ou les offrir, pas pour faire de la "good money".

Pour essayer de le calmer un peu, car la fièvre de l'or lui fait rouler des yeux presque fous, je tente de conclure : "Donc c'est votre business, revendre des bijoux". Mauvaise donne. Il reprend de plus belle : "Non non, c'est mon hobby. Et si je peux me permettre un conseil d'ami, vous devriez faire pareil. Vous avez 5000 euros ?" On acquiesce pour le faire abréger, car une réponse négative entraînerait de nouvelles spéculations de sa part. "Vous avez des cartes de crédit ? Vos passeports ? Oui ? Alors je vous conseille d'y aller maintenant. Apparemment, les moines ne vont pas sortir avant un moment. Allez-y, c'est le dernier jour et ça ferme à 17 heures. Vous avez encore une heure et demie devant vous. Vous y allez et vous achetez le set. Croyez-moi, vous ferez un bénéfice à coup sûr. Mais vous ne leur dites pas que c'est pour revendre. Juste, vous allez au deuxième étage et vous demandez le directeur, pour qu'il vous montre les sets de qualité d'exportation. You go and buy the set!" Troublés par sa fébrilité, nous commençons effectivement à avoir envie de partir. De toute façon, le temple ne semble pas près de s'ouvrir et nous voulions jeter un oeil à cette fameuse Thai Expo -- pas pour acheter un set de saphirs, fût-ce à 500 euros "seulement", mais pour éventuellement y trouver des pièces d'artisanat qui feraient de jolis cadeaux pour Noël prochain. Nous avons déjà tourné le dos au Singapourien, mais nous l'entendons encore dire fiévreusement : "You go my friend, and you buy the set!"
Déçus de ne pas avoir pu voir le bouddha, mais soulagés de nous être débarrassés de ce fou, nous remontons dans le tuk-tuk, qui nous emmène à la Thai Expo. Quand nous arrivons, nous réalisons que nous n'avions pas compris de quoi il s'agissait : c'est une bête bijouterie ! Bon, mais maintenant que nous y sommes, nous pouvons jeter quand même un oeil, même s'il nous apparaît clairement que tous ces bijoux sertis de pierres précieuses ne sont pas pour nous. Un homme à la cravate jaune impeccable nous accueille et nous mène à l'étage avec des gestes un peu obséquieux. Il nous demande si nous sommes déjà venus ici, et quel est notre pays d'origine. Puis, à brûle-pourpoint, il me fixe et me dit, presque inquiet : "Do you speak English?" Je suis un peu déroutée, car les présentations se sont faites en anglais et de manière fluide. Commence alors une tirade digne d'une tragédie grecque, où le choeur ponctue chaque phrase par des exclamations, comme pour encourager le narrateur à poursuivre son récit : "Ici, nous avons des saphirs. You know, saphirs?
- Yes, yes.
- Regardez, c'est de la très haute qualité, qualité d'exportation. You know, export quality?
- Yes, yes.
- Vous pouvez acheter ici hors taxes, à un bon prix. You know, good price?
- Yes, yes.
- Beaucoup de nos clients revendent leurs acquisitions très cher en Europe, c'est un investissement. You know, investment?
- Yes, yes".Lui aussi, la fièvre de l'or illumine ses yeux mi-clos, et son sourire semble davantage être un rictus nerveux. Comme il n'y a pas l'ombre d'un stand d'artisanat ici et que, tout de même, nous ne voulons pas mettre en danger la vie de cet homme qui pourrait bien être sérieusement cardiaque, nous ne tardons pas à avouer que nous n'achèterons rien. Aussitôt, son visage se ferme à double tour. Il nous raccompagne à la sortie sans un mot.
Dehors, on respire mieux. Le chauffeur de tuk-tuk est un peu surpris de nous voir revenir si vite, mais ne fait aucune remarque. "Maintenant, on va chercher mon coupon, et après je vous emmène au Marble Palace", dit-il. Nous supputons qu'il s'agit d'un coupon pour l'essence, alors nous acquiesçons. Quand il stoppe devant la luxueuse boutique d'un tailleur de costumes en soie, je réalise brusquement que quelque chose ne tourne pas rond, dans toute cette affaire. La colère monte sourdement. Souriant, le chauffeur nous invite à entrer, même sans rien acheter, et nous demande de lui rapporter son coupon. Jérémie est d'avis que ça prendra 5 minutes, alors autant rendre service. Quand je pousse la porte vitrée de la boutique, je me sens furax : nous n'avons rien à faire ici, avec nos pauvres shorts tachés et nos tee-shirts délavés ! Un vendeur nous réceptionne aussitôt, mais cette fois, nous n'y allons pas par quatre chemins. Nous l'informons que les costumes ne nous intéressent pas, qu'il nous faut juste le coupon pour le tuk-tuk. Bien évidemment, sans rien acheter, ce n'est pas possible.
De retour au tuk-tuk, finis les sourires. On n'est pas des pigeons, on arrête de se faire trimballer, on rentre à l'hôtel. "So, no Marble Palace?", tente quand même le chauffeur. Je le rembarre sèchement. Il a perdu son sourire et nous jette dans le rétroviseur de rapides coups d'oeil inquiets. C'est alors que nous réalisons que la photo d'identité sur ta licence de tuk-tuk affichée au-dessus de lui n'est pas la sienne ! Alors, tout est clair, soudain, presque aveuglant. L'homme du musée n'a jamais travaillé au musée. Les chauffeurs de taxis n'ont jamais été moins dignes de confiance que ceux de tuk-tuk. La subvention gouvernementale pour les tuk-tuk n'a jamais existé. Le chauffeur n'a jamais téléphoné à sa femme. Le Happy Bouddha n'a jamais été enfermé avec des moines en prière, dans ce qui n'a peut-être jamais été un temple. Le Singapourien n'a jamais mis les pieds à Singapour, et encore moins à Milan, où Tina, Dora et Stella n'existent pas. La Thai Expo n'a jamais été qu'une appellation creuse, ne recouvrant aucune réalité. Les sets de bijoux sertis de saphirs n'ont jamais valu 5000 euros en Europe. Bref, tout cela n'était qu'une fourbe machination impliquant des chauffeurs de tuk-tuk (pour ne pas dire tous ceux de Bangkok, car plusieurs avaient cherché à nous faire croire que le palais ou le temple que nous étions sur le point de visiter n'ouvrirait pas avant deux heures, habile mensonge pour nous emmener sur le circuit "Happy Bouddha), un balayeur, un présumé Singapourien, les équipes entières d'une bijouterie de luxe et d'un tailleur de costumes en soie, sans compter qu'il y avait probablement anguille sous palais de marbre également. Nous sommes abasourdis de prendre conscience que nous avons passé l'après-midi avec des truands finis. Et encore, nous n'y avons lâché que le prix de la course "subventionnée", soit très peu en comparaison de la distance parcourue. D'autres ont eu moins de chance...
Tout commence, comme dirait Tintin, au musée d'art moderne. Lorsque nous arrivons, nous avons l'impression d'être accueillis comme des messies ! Un homme nous ouvre la porte, nous serre chaleureusement la main, profère ses trois mots de français. Bref, le grand jeu. On se dit qu'il ne doit pas y avoir des masses de visiteurs ici, et en effet, le musée est vide. Quand nous avons pris les billets, l'homme nous demande si nous avons vu le bouddha géant debout, où se déroule une cérémonie aujourd'hui même. Il nous suggère aussi la visite d'un temple où trône un "Happy Bouddha", tout proche, dit-il, de la Thai Expo dont c'est le dernier jour. Son enthousiasme est sympathique. Il nous montrera tout cela sur une carte quand nous aurons visité le musée. En fait, il vient carrément nous trouver dans une salle une demi-heure plus tard. Très prévenant, il nous écrit même en thaï les différents noms et nous suggère un ordre de visite. Un peu dictatorial, c'est vrai, mais c'est l'intention qui compte. Il nous conseille également de nous méfier des taxis et de préférer les tuk-tuk gouvernementaux. Quand nous sortons du musée, il n'est plus là, et je trouve fort sympathique le fait qu'il soit venu nous chercher jusque dans les salles du musée pour nous donner ces indications comme promis, avant de rentrer chez lui.





Pour essayer de le calmer un peu, car la fièvre de l'or lui fait rouler des yeux presque fous, je tente de conclure : "Donc c'est votre business, revendre des bijoux". Mauvaise donne. Il reprend de plus belle : "Non non, c'est mon hobby. Et si je peux me permettre un conseil d'ami, vous devriez faire pareil. Vous avez 5000 euros ?" On acquiesce pour le faire abréger, car une réponse négative entraînerait de nouvelles spéculations de sa part. "Vous avez des cartes de crédit ? Vos passeports ? Oui ? Alors je vous conseille d'y aller maintenant. Apparemment, les moines ne vont pas sortir avant un moment. Allez-y, c'est le dernier jour et ça ferme à 17 heures. Vous avez encore une heure et demie devant vous. Vous y allez et vous achetez le set. Croyez-moi, vous ferez un bénéfice à coup sûr. Mais vous ne leur dites pas que c'est pour revendre. Juste, vous allez au deuxième étage et vous demandez le directeur, pour qu'il vous montre les sets de qualité d'exportation. You go and buy the set!" Troublés par sa fébrilité, nous commençons effectivement à avoir envie de partir. De toute façon, le temple ne semble pas près de s'ouvrir et nous voulions jeter un oeil à cette fameuse Thai Expo -- pas pour acheter un set de saphirs, fût-ce à 500 euros "seulement", mais pour éventuellement y trouver des pièces d'artisanat qui feraient de jolis cadeaux pour Noël prochain. Nous avons déjà tourné le dos au Singapourien, mais nous l'entendons encore dire fiévreusement : "You go my friend, and you buy the set!"

- Yes, yes.
- Regardez, c'est de la très haute qualité, qualité d'exportation. You know, export quality?
- Yes, yes.
- Vous pouvez acheter ici hors taxes, à un bon prix. You know, good price?
- Yes, yes.
- Beaucoup de nos clients revendent leurs acquisitions très cher en Europe, c'est un investissement. You know, investment?
- Yes, yes".Lui aussi, la fièvre de l'or illumine ses yeux mi-clos, et son sourire semble davantage être un rictus nerveux. Comme il n'y a pas l'ombre d'un stand d'artisanat ici et que, tout de même, nous ne voulons pas mettre en danger la vie de cet homme qui pourrait bien être sérieusement cardiaque, nous ne tardons pas à avouer que nous n'achèterons rien. Aussitôt, son visage se ferme à double tour. Il nous raccompagne à la sortie sans un mot.



Big Bangkok
P
Enfin, nous avons ete au musee d'art de Bangkok, et ca a ete une visite fantastique. On decouvre d'abord des peintures des rois. Oui, ce sont les oeuvres peintes par deux monarques. Celles d'un ancien roi ne sont pas vraiment plus que des dessins d'enfant ameliores, mais celles du roi actuel sont splendides : art moderne abstrait, colore et equilibre. Ce roi qui joue aussi de la trompette est epatant.
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jeudi 15 juillet 2010
L'equipe d'oeufs rances
Equipe d'oeufs rances
Dans cette équipe, l'âne est le cador, vêtu de dix habits, habits d'alcooliques. Il a laissé un RIB et ribambelles de conneries. Malgré tout l'allant, tous ces gars las, il s'est vu sur le dôme et n'est que tombé à l'eau rissolante, reparti. Dès lors, il s'en fut au val, but et n'a trouvé sa gniaque que morte. Elle git, gniaque esseulée. Ca vous a fait mal ? Ou d'accord, esthète, les vracs usuels... Avez-vous des problèmes avec l'ego, vous ?
Dans cette équipe :l'Anelka dort.
Veux-tu de Diaby ?
Abidal coliques...
Il a laissé Ribery.
Banc bêle des conneries.
Malgré Toulalan.
Toussait Gallas.
Il s'est vu sûr, le Domenech tombé.
A Loris aux lentes réparties...
De l'or, il s'en fout, Valbuena.
Trouvé Sagna que mortel.Gignac esseulé.
Ca vous a fait "Malouda corps d'esthète" ?
L'Evra : que usuel.
Avez vous des problèmes avec les Govou ?
Heureusement, l'histoire oubliera bien vite les vilains pour retenir le but d'Iniesta, qui vient parachever l'installation des espingouins comme maitres de la planete ronde. Nous, on ne se rendort meme pas avant le reveil a 5h15. Nous quittons Bangkok et la Thailande, direction Kolkatta, ex-Calcutta, en Inde (ou j'ai pris les deux dernieres photos, et la Raymond shop).
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