Y'a quoi, la ? Lumpur ?

Kuala Lumpur etait un passage oblige du voyage, de part sa position geographique, et de part sa qualite de capitale de Malaisie, donc de lieu ou l'on rencontrerait le plus d'editeurs pour lle blog pro de Magali. On a aime la ville, mais on a du y passer beaucoup de temps : 9 jours, pour faire notre visa pour l'Inde. C'aurait ete plus simple de la faire a Bangkok, mais la situation n'y etait pas encore totalement clarifiee apres les troubles lies aux "chemises rouges", et puis question de timing. Les demarches sont simples, mais il faut compter une semaine d'attente pour obtenir la "clearance", c'est a dire l'autorisation par la France que notre visa soit fait ici en Malaisie par l'ambassade d'Inde. On n'aime pas ce genre de demarches, et pour une fois on sait pourquoi. Magali et moi avons rempli le meme dossier de la meme maniere avec les memes reponses aux memes questions. Nous demandons un visa valide six mois avec double entree. Magali l'obtient, alors que je n'ai droit qu'a trois mois avec entree simple. On n'a pas vraiment cherche a savoir pourquoi, parce que ca nous suffit tout juste, mais on est ebahis devant des decisions pareilles : sur quelles bases ont ils decides que mon entree devait etre restreinte ? Je m'en demande si un membre de la commission ne s'est aps dit que ce serait l'occasion d'obtenir un bakchich pour m'accorder un visa plus long. Mais enfin, mon visa depasse d'une semaine notre sejour prevu, pas de probleme, on ne va pas remuer la vase.

A cette agacante histoire de visa pres, notre sejour a Kuala Lumpur s'est globalement bien passe, et la ville nous a paru relativement plaisante, a l'exception de son infernal traffic routier. La Malaisie est vraisemblablement un des pays du Sud-Est asiatique les plus developpes, donc ses habitants ont des voitures, et donc des embouteillages ! On a loge dans le quartier chinois, un brin touristique, mais des que l'on s'ecarte, les lieux sont plus paisibles, notemment dans le quartier indien. On a mange des "roti" au petit-dejeuner, c'est a dire des sortes de crepes que l'on peut manger a l'oeuf, aux oignons, frite avec du sucre, ou en frome de pyramide couverte de cristaux de sucre : un regal. On a decouvert plusieurs boissons delicieuses : le classique jus de raisin a l'aloe vera, le the aux chrysanthemes, le lait de haricots de soja, parfois accompagne de creme d'haricots rouges, et une boisson dure a decrir, avec des morceaux gluants noirs. Je regrette que ces delices soient introuvables en Europe. Pour les entretiens du blog pro de Magali, on a toujours ete invites : dans un superbe restaurant indien excentre par Kohwai, dans le tres chic Madame Kwhan du centre Petronas par le president de l'association Mabopa, et dans un delicieux petit boui boui chinois par Dayan. Toujours un regal et un plaisir de passer du temps avec des gens passionnes, adorables.

La ville de Kuala Lumpur est globalement tres moderne, equipee de metros et de trains aeriens. Son embleme, ce sont les tours Petronas : les plus hautes tours jumelles du monde. Leur architecture futuriste et asiatique est somptueuse, veritable symbole national de l'entree de la Malaisie dans la modernite. On y est alle plusieurs fois, a les admirer depuis le parc adjacent, pres d'un bassin aux jets d'eau elances. De nuit ou de jour, elles sont extraordinaires. Seul bemol, on les admirees seuleemnt d'en bas, car il n'est pas possible de monter plus haut que sur la passerelle qui relie les deux tours. Les sommets sont prives, lieux inaccessibles au commun des mortels. D'ailleurs, le contraste entre ces hautes cimes climatisees, et la chaleur etouffante du marche de China Town ou des vendeurs crasseux font frire du riz dans des casseroles usees m'a rappele le genial mange Gumn et sa cite aerienne Zalem, qui surplombe une decharge.

Pour ce qui est des lieux jolis a visiter, on a vu le musee d'art de la ville. Pas de chance, la collection permanent etait inaccessible, masi nous avons decouvert des peintures contemporaines, certaines nullissimes (surtout la serie "utilisation de materiaux mixtes"), d'autres splendides comme une cascade figee (forcement) plus vraie que nature, et les toiles abstraites mais tellement evocatrices de Patrice Laska. En sortant du musee, on a recu sur la figure un des plus beaux orages du voyage, comme si la ville entiere prenait sa douche. Un vieil homme nous a abrites sous son parapluie et accompagnes jusqu'au metro. Comme beaucoup de malais, son anglais etait excellent, et on a beaucoup bavarde. Il nous a fait tres envie en decrivant la Thailande (prochaine destination) comme "le pays des sourires".

Plus au Sud de la ville, il y a le musee national. On y apprend de jolies choses, et on decouvre qu'il y a des menhirs en Malaisie, datant des premiers siecles de l'ere chretienne, mais l'histoire y est franchement trop ecrite sous la perspective "identite malaisienne". On aurait prefere une orientation ethnographique comme a Jakarta. Pire aura ete la visite de la mosquee, ou l'on ressemble a de chevaliers jedi dans les costumes violets destines a couvrir nos jolies jambes bronzees. Bati dans les annees soixante, le batiment est moderne. Entre jardins et bassins d'eau, l'air circule agreablement. Mais pres de la salle de priere, ils essaient encore de nous convertir, ou du moins de nous convaincre des bienfaits de leur religion. On leur repondrait volontier : "rassurez vous, dieu est mort", mais ce serait trop long a expliquer, alors on met les bouts, direction le musee d'arts islamiques. On y admire des jolies pieces (epees, tapis, porcelaines, bijoux...) des differents pays islamiques. Mais le mieux, c'est la salle dediee a l'architecture, ou l'on voit une collection de maquettes des mosquees du monde : incroyable ! On se convertirait presque juste pour aller a La Mecque et Medine !

En fait, pas besoin : on prend le bus pour nous rendre a un lieu saint hindou : les grottes de Batu. A l'endroit ou la montagne et ses falaises dominent la plaine de Kuala Lumpur, des escaliers immenses grimpent a ds cavites impressionnantes : une grotte gigantesque mene a un puit de lumiere entoure de foret equatoriale. Le tout est peuple de divinites hindoues sculptees et peitnes, toutes plus incoryables les unes que les autres. Notre prefere, c'est le petit elephant Ganesh, un dieu de la sagesse. Il y a aussi pleind e singes, des vrais, qui cherchent a piquer les sandwiches des touristes et pelerins. Il faut faire gaffe, car ils peuvent etre tres agressifs ! Mais ce qui donne au lieu son cachet inimitable, c'est la statue doree de 40m de haut parallelle aux escaliers. Elle date seulement de 2006, mais elle donne une autre dimension au site, et au moins un souvenir memorable de cette ville ou nous avons passe trop de temps. Pas faches de repartir, vers les iles cette fois, pour un peu de detente.