lundi 12 juillet 2010

Pas de papayes a Pai

C'est dans le pick-up amenage de Guy que nous partons pour Pai (prononcer "paille", car il y a un trema que je ne sais pas noter). Guy vit en Thailande depuis 23 ans. Il y a trouve une jolie vallee et organise la descente en rafting. Aujourd'hui, il remonte de Chiang Mai avec nous et un jeune couple de touristes francais : Celine et Karim. La route qui mene a Pai n'et pas tres longue, 2oo km, mais tourne beaucoup : plus de 700 virages. Meme pour un ardechois, ce n'est pas rien. Magali et moi sommes heureux d'etre a l'arriere, sur les banquettes amenagees, proteges du soleil par un toit sureleve, a respirer le bon air, et aprecier la fraicheur qui tombe pendant que nous montons.

Pai est une petite ville a deux visages : un cote local, avec le marchede l'apres-midi, ou les mamitas et autres papitos vendent des fruits, legumes, poissons, epices... Mais pas de papayes ! Et un cote touristique, avec son centre ou pululent les guesthouses, restaurants et tours operateurs. La compagnie de Guy, la Thai Adventure, a quand meme trois bureaux differents. Heureusement, les bungalows ou il nous loge sont de l'autre cote du pont, un lieu des plus tranquilles. Le soir, on mange au "meilleur restaurant de Thailande". Pour nous, c'est meme le meilleur du tour du monde : crabes, beignets de legumes, salade de fleurs de bananiers, meme un bete curry y est un delice des papilles. Au dessert, beignets de bananes et glace de coco : on vendrait nos meres pour des plats pareils ! A la fin, Guy revele l'astuce : la grand-mere de la cuisiniere officiait pour la famille royale : tout s'explique !

Le lendemain, on charge le pick-up, et en route. Comme il a trop peu plu ces derniers temps, la riviere manque d'eau, et les premiers kilometres sont impraticables. On fait un long trajet sur la piste. C'est assez chouette, car on voit la foret, les montagnes, les zones "cultivees" (grand massacre qui transforme en deserts de vertes vallees), et surtout les gens du coin. La plupart ne sont pas thais, mais d'ethnies diverses venant de Birmanie ou de Chine. Cela se voit physiquement. Beaucoup sont a mobylette, pour aller cueillir des champignons blancs qui poussent sous la terre. Il parait que c'est la bonne annee. On a pu les sentir, mais pas les cuisiner. Pas grave, car sur la riviere, notre guide Chai trouvera des cepes, regal du lendemain !

Il reste encore pas mal de route quand notre chauffeur s'arrete pur discuter avec une femme qui porte un tronc d'arbre, puis il part lui emprunter une hache. 200m plus loin, on comprend la situation : un abre immense est tombe au milieu de la route. Il s'agit d'une espece d'arbre parasite qui nait sur les branches d'un autre arbre, et tend ses racines vers le bas. En grandissant, il ettouffe son hote, qui seche a l'interieur. La fin, c'est quand la foudre frappe, et que le tronc interne brule. Sans support, le parasite tombe. On se dit qu'il ne doute de rien quand notre guide Mike s'attaque a ce geant avec la hache. Apres une demi-heure et plusieurs relais, les deux tiers de l'arbre sont degages, quand la hache casse. Le manche en bois ne tient pas le choc. Aucun probleme : Mike utilise le tranchant pour tailler le manche : hache neuve en 2 minutes. On passe a peine plus tard : l'aventure commence bien !

La descente en rafting est agreable : rochers, jungle, montagnes nous entourent. Les bruits de l'eau et de la foret nous bercent. Pourtant, on ne chome ps, car le debit est trop faible, et on reste bloques plusieurs fois sur les rochers. Heureusement, l'arret cascade nous rafraichit, et on est stupefais de voir Mike pecher les poissons a la main !

Le camp pour passer la nuit est simple, mais plutot joli. Encore une fois, c'est la magie du bambou : il n'a pas du falloir beaucoup plus que masse, scie et couteau pour batir la base. Un grand toit couvre une table immense et la cuisine. D'autres a flanc de colline couvent les couchettes, protegees par des moustiquaires. Il y a meme l'eau courante, amenee du ruisseau par des demi bambous en canaux. Le repas est delicieux : soupe de champignons, riz, legumes, poulet en abondance. Bine repus, on dort comme des bebes, tout juste reveilles par un lever de lune a demi voilee, qui baigne de sa douce clarte la vallee tranquille. Dormir dans la foret, c'est genial, d'autant plus quand la pluie se met a nous bercer, promettant des eaux meilleures pour le lendemain.

Jamais sympa de replonger dans les fringues trempees, mais le petit dejeuner gargantuesque fait passer la pilule. Il y a plus d'eau, le raft glisse mieux. Et puis on a plus de chance : le soleil (qui cogne dur) fait sortir les animaux. On voit des envols de papillons jaunes par dizaines (de papillons et d'envols), des martins pecheurs bleu vif etourdissants, un lezard monitor de 1m50 perche sur sa branche, et meme un python. Enfin les deux derniers, c'est grace a notre guide Chai "oeil de lynx", car il fallait avoir le coup d'oeil. En general, lui qui a ete capitaine de notre canot a ete un guide fantastique. Souriant, enthousiaste, observateur, il avait tant d'anecdotes a raconter que notre canot de 4 francais a presque toujours parle anglais. Autre mopment magique, quand un papiloon noir aux decorations bleues avec une touche de rouge se met a batifoler autour de Magali et moi. Pendant vingt minutes, il ne se lasse pas de boir notre sueur avec sa trompe, et de recracher de petits pipis rigolos. On etait presque tristes de le voir nous quitter.

A l'heure du dejeune, Chai nous fait gouter aux plats des guides, notemment des poissons seches delicieux, dont un poisson chat, et une pate noire etrange, sorte de moutarde epaisse. C'est seulement apres que nous ayons goute qu'il a explique : il s'agit de visceres de poissons marines dix jours et epices. C'est delicieux, mais introuvable en ville ! Le truc essentiel, c'est de le preparer avec des poissons mangeurs de mouches. Seule mesaventure de la journee : Magali s'est cogne la tete au rocher. Heureusement sauvee par son casque, elle a eu mal plus d'une heure. Mais tout est bien qui finit bien, on arrive le soir a Mae Hong Son, creves, mais heureux !

Mae Hong Son est un jolie ville, mais on est trop fatigues pour en profiter. Avec Celine et Karim, on grignote des fritures en entree sur le bord du lac, avant de bequetter dans un boui-boui, puis dodo. Le lendemain en fin de matinee, Magali et moi visitons un temple ou l'on est une fois de plus heureux d'etre a l'abris pour voir tomber des cordes. Le lieu est interessant, car l'architecture a une forte influence birmane : on decouvre ici les toits superposes. Et puis retour a Pai avec un bus local qui peine a passer les cols.

On avait vu les elephants depuis la route en arrivant le premier jour. Cette fois, on est venus pour faire la balade sur leur dos, et on est emerveilles comme des gosses. Tu prends une feuille de bananier, et tu approche en la cachant dans ton dos. L'elephant va t'enlacer de sa trompe pour attraper sa gourmandise. Pour grimper dessus, on pose le pied sur sa trompe, et il nous pousse sur sa tete. La haut, on ne fait pas trop le fier, et on fait peniblement demi tour pour etre dans le sens de la marche. Perches, la sensation est impressionnante. Deja, c'est presque vertigineux, et comme on monte l'animal a cru, on n'est pas tres sereins. Ensuite, on sent bouger la colonne vertebrale de l'animal quand il marche, et on sent une puissance extraordinaire. Cela devait etre quelue chose, les guerriers sur les elephants. Le seul probleme, c'est qu'on n'a pas fait 100m qu'on realise que c'etait une grossse erreur de prende 2h. Guiy nous avit bien dit de prendr une heure, mais il n'avait pas specifiquement insiste. Je n'ai jamais ete assis aussi inconfortablement. La colonne de l'elephant me masse le coccyx, mes jambes sont rop ecartees, bien forcees de se contracter pour m'empecher de tomber. Mouvement a droite, mouvement a gauche, tout le corps doit maintenir l'equilibre. C'est pire encore quand l'elephant descend. Je demande au guide s'il y a un autre moyen de s'installer, mais il ne comprend pas l'anglais. Finalement, on arrive a la riviere, et on joue dans l'eau avec l'elephant. C'est chouette, mais le courant est vraiment trop fort, on n'est pas sereins. Au retour, je suis sur le cou de l'elephant, super confortable pour les 15 dernieres minutes. Au final, si l'elephant est un animal formidable, intelligent, et que le contact passe si facilement, on est decus par la sortie, franchement mal organisee. Il aurait suffi que le guide parle anglais, mais Guy nous apprendra que meme si ca fait dix ans qu'il accueille des touristes, il n'apprend toujours pas l'anglais. C'est juste idiot de sa part. Mais ca ne nous gache pas le reste de la journee, ou l'on file voir une cascade en scooter, avant de rentrer a Chiang Mai, en minibus climatise cette fois.

1 commentaire:

  1. rooooooooooooooooooooooooooooooh! Balade à dos d'éléphant, baignade avec eux comme dans yoko tsuno, et la photo magnifique juste dommage qu'il y est mon beau neveu dessus! Ben quoi je t'adore mais mon jérémy risque de se demander pourquoi je met ta frimousse en grand sur l'ordi!!!!!! Quoique un coup de photoshop et floo plus de jérémie! ^^ Mais non je t'aimeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee!!!

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