Sortir de notre chambre a Kolkata, nouveau nom de l'ancienne Calcutta, nous a toujours demande de prendre notre courage a deux mains. La salete, le bruit et l'odeur sont frappants. Pourtant, on finit par trouver du plaisir a voir ce joyeux bordel. On se sent comme au spectacle, il y a toujours quelque chose a voir. Des hommes secs comme des clous dechargent de pleins camions de cargaison, des charettes tirees a velo portent des piles de cartons gigantesques, des dames agees debattent aprement le prix d'un pousse-pousse... La petite ruelle qui mene au marche est amusante : plus on avance dans la rue, plus les etales de fruits sont places en hauteur, montrant la richesse du vendeur. Cela commence par de simples draps au sol avec des pommes en vracs, pour finir par des paniers de fruits divers disposes en pyramide. Le quartier des poissonniers sent tres fort, et leurs stands sont impressionnants car une immense lame montee sur un socle en fonte se dresse devant eux. Elle permet de couper le poisson.
D'ailleurs, le poisson est une specialite de la region et dans un restaurant bengali, on se regale, meme si ces poissons d'eau douce ont des arretes affreuses : en fourche. La nourriture indienne est d'une maniere generale une bonne consolation a la difficulte du sejour. On se delecte de plats en sauces, dont on choisit les noms au hasard. Au debut, on prenait chacun un plat, puis on a vite compris qu'il nous suffit d'une viande ou legume et de riz, parfois accompagnes de roti, alias chapati, ces pains indiens qui ressemblent a des tortillas mexicaines.L'autre lieu ou l'on se sent bien, ce sont les stations de metro. Apres controle du sac a dos et achat des billets, l'agitation se calme et la climatisation seche nos vetements alourdis de transpiration. A l'interieur des rames, il fait plus chaud et cela sent la sueur. Il y a beaucoup d'hommes, peu de femmes et des pubs pour des deodorants. C'est un bon moyen de transport, et d'ailleurs nous l'utilisons pour nous rendre a notre premiere visite : le Kalighat, un temple au Sud de la ville, dedie a la deesse Kali.
A la sortie de la station, les gens nous indiquent la direction, et on deambule un moment dans un quartier joli et anime. Un quinzaine de jeunes font un foot sur la place, l'etendage a linge sert de cage et les passants doivent eviter les coups. Plus loin, un homme aide une jeune fille a essayer ses protheses de jambes. Elle bataille, mais son sourire est radieux quand je la prends en photo. Arrives aux abords du temple, l'agitation reprend de plus belle: il y a des marchands partout. Un guide nous prend en charge. On laisse les chaussures, on achete de quoi faire des offrandes, et nous voila en pleine cohue, dans le temple de la deesse Kali. Les gens se pressent, epaule contre epaule, trose contre dos pour etre au plus proche. Nous marchons pieds nus. L'humidite, la salete et les fleurs fanees rendent le sol poisseux. Des chevres ont meme ete sacrifiees comme chaque matin, et des goutes de sang tachent encore le sol ici et la. Le hall de la deesse proprement dite est tout petit, l'antre pas plus large que 2m. Au fond, le visage noir de la deesse, avec ses trois yeux oranges. On l'apercoit juste un instant, on lui jette une fleur d'hibiscus, et deja on ressort. Ensuite, notre guide-pretre nous fait une petite ceremonie a Siva a qui l'on offre petales et colliers de fleurs. La statue de Siva est plus tranquille, au bord d'une piscine d'eau du Gange ou se baignent quelques rares personnes. Il nous noue aussi un bracelet rouge au poignet, avant de demander des offrandes financieres. Il me montre un carnet ou les gens ont ecrit leur nom et les donations : 2500 Rp, 4500 Rp, etc. Je donne 50 Rp pour moi, autant pour Magali, et j'imagine qu'il rajoutera des zeros avant de montrer le carnet au prochain touriste. Ce qui est agreable, c'est qu'autant il etait dur au moment de negocier l'argent, autant quand ca a ete fini, il a ouvert les bras sur son plus beau sourire en disant chaleureusement : "Welcome to India !"
Les lieux, l'atmosphere, l'ambiance du Kalighat semblent d'un autre temps. Je pense que c'est comme ca qu'il faut imaginer les temples grecs de l'epoque ancienne. Certains lieux saints sont immenses et connus dans tout le pays, d'autres tout petits, au coin de la rue. Ils sont habites de divinites diverses. Etrange a notre epoque : une religion polytheiste, et non proselitiste, donc sans propulsion au propylene. Population pourtant peu depeuplee, car elle est religion majoritaire en Inde.
C'est tout le contraire de la religion Jain dont nous decouvrons un temple au Nord de la ville. A l'interieur, un homme seul medite sous des panneaux brillants contant la vie de bouddha. Autour, les jardins brules de soleil sont deserts, a peine peuples de trois herons venus s'abreuver. La religion jain est un melange d'hindouisme et de bouddhisme. Elle est pratiquee par peu d'adeptes, essentiellement des classes indiennes les plus aisees.
Autre element culturel cle de Kolkata, le Victoria Memorial Hall est un immense palace blanc d'un pur style british. Il faut dire que Calcutta etait la capitale des Indes au temps des colonies. Il en reste qu'elle est toujours consideree la vile la plus lettree et la plus cultivee du pays. A l'entree du batiment, la statue de la reine Victoria avachie rappelle que le soleil ne se couchait jamais sur l'empire de la perfide Albion. A l'interieur, on decouvre une serie de peintures du debut XIXeme, periode ou les artistes cherchaient a representer la realite le plus fidelement possible. Tres interessant pour comprendre une drole de societe ou de jolies demoiselles anglaises pouvaient croiser des porteurs d'eau aux trois quarts nus. De tous temps, l'Inde a ete un pays de contrastes !Mais les sites a visiter ne sont pas le plus interessant en Inde. Il suffit de se balader dans la rue, le spectacle est permanent. Du coup, on ne regrette pas que le palais de marbre soit ferme, comme nous l'indique le gardien, la soixantaine, bien baraque dans son uniforme vieillot. Il se prend tres au serieux, et nous montre les differents batiments, avant de reprendre son poste de guet, avec une longue lance dans la main droite.
Autre episode typique : Magali a trois boutons a l'arriere de l'epaule droite. Le lendemain apres la nuit, il y en a 23. Ce ne sont pas des moustiaues, car elle dort sur le cote droit, et se serait fait piquer ailleurs. On va a l'hopital, consulter un dermatologue. Il est tellement ravi de nous avoir qu'il passera un quart d'heure a nous presenter son pays, nous suggerant un programme de voyage. Pas de soucis pour les boutons (et dire qu'on craiganait la gale), c'est juste que Magali fait une petite allergie aux piqures de puces. On achete un bombe insecticide pour rcouvrir notre lit !Mais peut etre que l'evenement le plus marquant de notre sejour a eu lieu a College Street. C'est la grande rue des libraires. Il y a des stands de livres partout, et des librairies en dur. Magali a bien evidement fait un reportage pour son blog pro. A un moment, une petite fille a moitie nue, d'a peine 5 ans m'attrape la main. Elle me montre les jus d'ananas. Je lui achete un jus qu'elle boit tres lentement, tres tranquillement. Je ne la comprends pas, elle ne me comprend pas. Deja, je m'en vais, ma vie reprend ses droits. Qu'en est il de la sienne ? Longtemps, je penserai a elle.
vendredi 30 juillet 2010
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Jérémie & Magalie i'am very happy to see that you guys are doing great!!!!
RépondreSupprimerLot's of say and to ask, got A BIT OF Freedom from work during vacation!!!!
Could you please pass me your email, on my gangwar.r@gmail.com!
Hope to hear you soon, take a good care of you.
Hugs and kisses,
Ruchi
yes Calcutta is Very Poor city, i could never dare to go there!
RépondreSupprimerBY the way my mail that you've been known is not mine any more that's why i need your contact on new one and i tried to call catherine and i think i missed her no. as well!!!!!!!!!
Anyway it's a nice way too to contact you guys but pretty open at the same time!
Well take care of you in India, you need to be tough to visit! it's not an easy country!!
Love you guys!
Ruchi
Joli jus d'ananas qui a permis une rencontre furtive et sans mot mais plein de r&lité!
RépondreSupprimerEn même temps je dis ça je n'y étais pas!!!