lundi 26 juillet 2010

Big Bangkok

On arrive le soir a Sukhothai. Toute petite balade, de quoi trouver un bon restaurant et voir une couleuvre traverser la route, et puis dodo. Pas la meilleure nuit du voyage : je me leve a 1h30 pour voir la demi finale Uruguay Pays-Bas. Notre tele n'a pas la bonne chaine, et je regarde le match dans la rue, avec une dizaine d'adolescents dans la seule boutique ouverte la nuit. Puis on se leve aux aurores pour aprecier le site de bon matin. Sukhothai est une ancienne capitale d'un des royaumes qui ont fini par devenir la Thailande actuelle. La ville est batie sur un plan quadrangulaire de 1,5km de coté, bordee de hautes murailles. La route et une partie du village dont notre hotel sont situes a l'interieur de l'enceinte.

On entre sur le site avant 6h, nous sommes seuls au monde a deambuler dans cet immense parc ou les ruines de temples s'intercallent entre d'immenses bassins d'eau. On fait un premier tour un peu vite, profitant d'avoir les lieux pour nous deux, a la fraicheur relative de l'aube. Des colonnes a demi effondrees, des bouddhas intacts, des fresques le long des socles... On imagine une cite vivante, avec une architecture splendide. Le temps a fait son oeuvre, mais les bouddhas sont toujours en parfait etat, tournes vers le levant. Pour decouvrir les parties eloignees du site (hors de l'enceinte), on loue deux velos, et apres un petit-dejeuner salvateur, on pedale le long des murailles effondrees, a regarder les enfants aller a l'ecole, les oiseaux voler, et les fleurs de lotus pousser dans les bassins. La lumiere est douce.

Au Nord de la ville, on rencontre le boudha qui nous a appelle ici. Il fait 11m de haut, en position du lotus, une main sur ses pieds, paume en l'air, l'autre sur son genou, les doigts pointants vers la terre. Il est engonce dans les restes de son temple : 4 murs qui le serrent de pres. Le toit a disparu, permettant au soleil de l'eclairer. A notre arrivee, seuls ses yeux emergent de l'ombre. Le bouddha est tourne vers l'Est, et nous nous abritons du soleil a l'interieur de son temple pour voir son visage s'illuminer peu a peu. On rigole, et on fait des photos avec la jardiniere des lieux. Un ejeune femme vient prier le bouddha. Nous sommes tranquilles, a regarde voler les oiseaux et tomber leurs plumes. On se demande combien de gens ce bouddha a vu, et puis on imagine comme ce devait etre incroyable, en d'autres temps, un bouddha de 11m de haut. Un moment apreciable, avant de repartir vers le centre, reparcourir les lieux au soleil, et a velo.Le trajet de Sukhothai a Bangkok nous aura paru infini. 7h de bus pour rejoindre la gare routiere de la capitale. La bas, on se fait trimballer d'un bout a l'autre de la gare pour trouver le bus 529 qui nous mene au centre ville. Apres 3/4 d'heure de trajet, on demande a la responsable des tickets si l'on n'a pas rate notre arret, elle dit qu'il reste 1h30 avant le centre ville ! Il faut dire que les bouchons sont solides ici. On arrive a 21h dans une rue deserte, et heureusement que nous avions recupere un vieux guide du routard pour avoir une adresse precise. L'hotel etait deja ferme, et c'est un jeune thai qui vient nous ouvrir en serviette de bain, tout juste sorti de la douche ! On arrive a se faire installer la tele pour que je puisse voir la demi finale Allemagne Espagne. L'hotel 238 Guesthouse est bien situe, pres du marche de Sempeang, et pas loin du palais du roi. La patronne est pas tres maligne, toujours a essayer de nous gruger, jusqu'au rouleau de papier toilette qu'elle nous donne le premier soir : 4 feuilles en tout et pour tout ! Par contre, son fils est tres sympa. Les deux sont de purs geeks : elle toujours devant sa tele, lui devant son ordinateur, generalement Warcraft. Nous, on decouvre la ville, ou plutot son centre, tres tranquillement. On aprecie la qualite des restaurants thai, et on profite encore de ces superbes desserts asiatiques a base de neige. On deambule dans le quartier chinois, on traverse un immense marche ou l'on vend de tout. On trouve un temple Sikh gigantesque, ou l'on aurait pu manger a l'oeil si nous n'avions dejeune juste avant.

La premiere visite que nous ayons faite a ete celle du palais royal. Elle commence par la cour contenant le temple abritant le bouddha d'emeraude : il est en fait en jade, fait 50cm de haut, et est place tout en haut d'une pyranide doree de bougies, fleurs, offrandes etc. Autour du temple, il y a des geants sculptes tout en couleur qui gardent bien les lieux, une statue d'un vieil homme jovial assez intrigante, et divers batiments et pagodes. Certaines sont colorees de maniere assez kitsch, on dirait des desserts a la creme geants. Ce qu'on a prefere, c'est le mur peint le long de l'enceinte. Il conte des scenes de l'histoire de Thailande, du Ramayana et du Mahabaratha. On y voit des guerriers sur leur char, des rois a la cour, des combattants volants, un archer decochant des serpents, deux autres 'affrontent : l'un tire du feu, l'autre de l'eau. Il y a un singe giganteque qui s'allonge sur une riviere pour faire traverser une armee, un geant qui devor un palais. Cette fresque est extraordinaire. On regrette juste de ne pas avoir les sous-titres. Plus loin, on voit le trone royal, survole d'une sorte d'empilement de 9 abas-jours en pyramide, symbole essentiel de la royaute.
Pas loin du palais, on visite un temple ou se trouve un bouddha de 45m de long. Il est allonge, recouvert d'or, un peu esquiche dans son temple, mais il a trop la classe, parce qu'il a les empreintes digitales des pieds en nacre et en spirale !

Enfin, nous avons ete au musee d'art de Bangkok, et ca a ete une visite fantastique. On decouvre d'abord des peintures des rois. Oui, ce sont les oeuvres peintes par deux monarques. Celles d'un ancien roi ne sont pas vraiment plus que des dessins d'enfant ameliores, mais celles du roi actuel sont splendides : art moderne abstrait, colore et equilibre. Ce roi qui joue aussi de la trompette est epatant.

Plus haut, il y a des oeuvres anciennes, et on decouvre encore des scenes du Ramayana, qu'on a hate de lire, en esperant qu'il existe une edition illustree par les peintures classiques thailandaises (si elle n'existe pas, il faudra la faire !) On traverse la galerie des annees 30, un peu moins interessante car elle correspond a une periode ou la Thailande s'est occidentalisee, donc les oeuvres sont plus proches des styles europeens, americains ou meme sovietiques. Pourtant, il est fascinant de realiser a quel point ces styles ont ete assimiles. Il est rare de voir des oeuvres semblables a celles de Picasso ou de Pollock ayant du cachet. On a souvent l'impression de voir de pales copies, mais pas ici, ou les toiles sont extraordinaires. Enfin, on voit une galerie contemporaine ahurissante : des univers fantastiques sont peints avec une technique quasi photographique. Une tete en lave en fusion, un Pierrot au clair de lune blanc peint sur des roses, un personnage bleu serre par deux anguilles, des espaces apocalytpiques bardes de guirlandes de Noel... On decouvre un imaginaire extraordinaire, aux influences multiples. Il y a bin longtemps que je n'ai pas eu autant de plaisir a voir de l'art contemporain, et je crois que ce qui se fait en Thailande est a suivre !

1 commentaire:

  1. alors la je bade!
    Imaginez quelle plaisir j'ai à vous lire vous qui voyagez à travers le continent qui me fascine le plus

    Vous êtes mignons tout plein avec vos chapeaux! Vous auriez du faire un blog rien que sur vos chapeau^^

    RépondreSupprimer